Une femme dans la course

Christine a 10 ans lorsqu’elle perd sa mère. Elle vit dans la campagne creusoise, et se réfugie dans la course à pied pour tenter d’évacuer la peine ressentie. La course va devenir un élément indispensable à sa vie, malgré la désapprobation de son père, paysan traditionnel et conservateur, car, en 1970, le sport n’est pas encore ouvert à tous. Christine va devoir se battre pour pratiquer sa passion et faire avancer les mœurs !

Par emma-holmes, le 4 septembre 2024

Notre avis sur Une femme dans la course

Cette fiction scénarisée par Gwen Morizur met en scène le personnage de Christine Rivage, habitante de la Creuse et passionnée de course depuis toute petite. Ce sport lui est apparu tôt comme une évidence et l’a aidée à surmonter des moments difficiles. Elle court pour fuir ses problèmes et pour échapper pendant quelques instants à la réalité.

Christine est une jeune femme courageuse qui décide en 1971 de participer au Marathon de Paris, malgré sa participation refusée par l’Union internationale des athlètes amateurs. Cette course et uniquement réservée aux hommes car les femmes sont jugées incapables de courir sur une telle distance. Grâce à son combat et à sa persévérance lors de sa course, Christine tente de déconstruire les a priori et les préjugés sur le sport féminin. Elle en est malheureusement témoin dans les campagnes, avec notamment son père qui s’oppose complétement à sa passion.

Cette bd est présentée de manière à ce que le lecteur suive Christine lors de son marathon, qui est entrecoupé de cours flashbacks réguliers. Nous pouvons ainsi mettre en parallèle le passé de la coureuse qui l’a conduite à ce moment précis, constituant une sorte d’accomplissement pour elle. Ponctuée par les dessins colorés de Marie Duvoisin, cette histoire est en effet également une ode à la nature et au bonheur.

On peut, de nos jours entendre certaines personnes dire qu’il ne sert plus à rien de défendre les droits des femmes en France, puisque ceux-ci sont similaires à ceux des hommes. On voit cependant qu’il y a seulement cinquante ans les femmes n’étaient pas autorisées à courir plus d’1,5 km chez les amateurs. On peut donc imaginer l’importance du rappel que peut fournir ce genre d’ouvrage.  Il est toujours nécessaire de se remémorer d’où l’on vient, afin d’apprécier les avancées effectuées, sans jamais se reposer sur celles-ci. On retrouve à la fin de la bande dessinée un court dossier historique retraçant les parcours de ces femmes courageuses.

Le personnage fictif de Christine représente un exemple de persévérance et de dévouement en ses convictions, inspiré par les pionnières du mouvement féministe dans le sport telle que Kathrine Switzer ou Bobbi Gibb.

Par Emma Holmes, le 4 septembre 2024

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