Une petite mort

Timothy Hole est un jeune créatif anglais auréolé d’un succés foudroyant. Après quelques années passées aux Etats Unis le voilà de retour dans son pays à l’occasion d’une très grosse campagne pour une boisson gazeuse  soviétique !
On est en 89.
Mais voila, Timothy est hanté par ces années passées, par ceux qu’il a laissé derrière lui, par ce qu’il a été jadis, mais surtout il y a ce petit garçon qui le suit et qui lui veut du mal, visiblement…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Une petite mort

Précédemment publié sous le titre de "Petit meurtre" chez Zenda, cet album est surtout la découverte d’un Alan Moore remarquablement fin et psychologique, il traite les textes sous forme de longs monologues intérieurs ou le héros nous emmène dans ses angoisses du quotidien, ses souvenirs, ses petites questions de tout les jours sur sa carrière, sur ses relations, sur ses ex-petites amies, et progressivement il se dégage l’image d’un homme hanté par l’autre, par les gens qui l’entourent, cette foule de visages qui lui parlent sans discontinuer, à lui, à sa mémoire !
Timothy s’est petit à petit perdu en grandissant, il a oublié cette lueur, ses rêves de gamin pour devenir un homme englobé dans son milieu. Alors il repense à cette femme qui voulait un enfant avec lui, il repense à cet embryon, ce petit être, le poid d’une culpabilité, d’une séparation stupide, et ces autres femmes, ces petits moments passés allongé sur l’herbe, enlacé, à soupirer, échaffauder des plans et vite se perdre dans le méandres d’un vague souvenir couleur de photo passée !
Alors ce gamin qui le poursuit, qu’il n’arrive pas à attraper, qui est il ?  Une dernière trace laissée sur un négatif ! Timothy n’a pas encore tout à fait tout résolu…
Moore se penche alors sans concession sur cet homme, par dessus son épaule en le montrant nu, sans effet, pensée à vif, l’air sec et l’oeil perdu au loin. C’est incisif et d’une telle finesse que certaines scènes ne laissent vraiment pas insensible. Le fameux scénariste anglais nous démontre aussi, par A + B qu’il sait aussi nager dans tout les genres, du Super-héros à l’intimiste le plus touchant !
De son côté Oscar Zarate a un graphisme vraiment à part, mi-croquis, mi-illustration, mi-peinture, c’est assez destabilisant en fait, mais page après page on se laisse toucher par ce trait décalé qui répond parfaitement aux ambiances de l’histoire, mais surtout qui résonne très bien avec l’optique du scénario, le personnage n’est pas séduisant et tant mieux !

Seuil republie cet album remarquable que je vous conseille vraiment de lire, même si sa lecture demande une bonne dose de "disponibilité" !

Par FredGri, le 25 novembre 2005

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