Une rose seule

Après avoir été contactée par un notaire japonais qui lui a annoncé la mort de son père, Haru Ueno, qu’elle n’a jamais connu, Rose arrive au Japon pour la première fois de sa vie. Elle est accueillie à Kyoto par Paul, l’assistant de son père, qui lui propose, en attendant le jour de la lecture du testament, dans une semaine, de visiter, sur la demande de Haru, une série de lieux qui ont eu une importance marquée pour lui. Des temples et des jardins, qui vont lui permettre de mieux connaître ce père lointain, et plus doucement ses origines….

Par fredgri, le 27 août 2024

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Notre avis sur Une rose seule

L’important avec cet album n’est en soi pas forcément l’intrigue ou la destination qui se dévoilent dès les premières pages, mais le voyage en lui-même, ce parcours suggéré par un père qui vient de mourir à sa fille qu’il n’a connue que par le biais des photos que lui envoyait sa grand-mère tout au long de sa vie.
Ainsi, Rose découvre cet homme, qui l’indiffère au premier abord, par les lieux qui l’ont inspiré, qui lui ont montré la sagesse, l’apaisement, empreints d’une philosophie orientale riche et profonde. Elle rencontre ses amis qui évoquent un caractère réservé, la bonté et la générosité d’un inconnu dont le profil se précise progressivement, au fil des jours. Mais ce séjour n’est pas seulement la rencontre d’un père absent, c’est aussi celle d’une femme qui accepte lentement de se révéler au contact de ce pays, de ces racines, de sentiments qu’elle ne pensait plus éprouver, perdus dans une sorte d’état dépressif qui la vidait depuis de nombreuses années.

On ne cherche donc pas, dans cette Rose seule, quel sera le prochain rebondissement, ni même la moindre révélation dans cette intrigue linéaire qui prend son temps, qui installe un cadre, de douces ambiances évocatrices de calme. On comprend alors que l’expérience vaut autant pour les personnages que pour le lecteur qui se laisse troubler par tout ce qu’il peut ressentir au fil des petits chapitres de cet album édifiant qui ne laisse aucunement indifférent.

Kan Takahama adapte ainsi le livre de Muriel Barbery avec beaucoup de sensibilité, jouant sur les silences, les regards, n’hésitant pas à ponctuer sa narration de pauses régulières qui se concentrent sur le décor, sur des détails à première vue sans importance, mais qui ajoute à l’émotion contemplative qui émane délicieusement de cet album.

Une très belle découverte que je ne saurais assez vous conseiller.

Par FredGri, le 27 août 2024

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