VALLÉE (LA)
Méli–Meylaud dans la vallée

Edwin vient d’être envoyé par sa direction pour ouvrir un nouveau bureau dans un endroit qui s’appelle la Vallée. Un tantinet désœuvré par le manque d’activité, le jeune homme se voit bientôt interpellé par l’anormalité du paysage qui l’entoure. Les gens se comportent bizarrement et tiennent des propos des plus incohérents. Plongé dans un questionnement intensif, il parvient, grâce à la pétillante Valéria, à rencontrer le Dr Meynaud qui lui apporte certaines explications et le plonge dans la plus grande perplexité. N’arrivant pas à trouver sa place dans ce lieu complètement fou, Edwin décide de partir. Mais le souvenir entêtant de la troublante Valéria le fait revenir sur ses pas. C’est à cette occasion qu’il se voit associé à la découverte d’un homme mort de façon étrange. Poussé par la belle rouquine, le jeune homme s’improvise détective et tente de découvrir les raisons de ce sinistre et curieux assassinat qui, d’ailleurs, n’est pas le premier que déplore la Vallée.

Par phibes, le 20 avril 2014

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Notre avis sur VALLÉE (LA) #1 – Méli–Meylaud dans la vallée

Pour son premier album en bandes dessinées grand public, Pascal Forneri, adepte du 7ème art, a décidé de titiller généreusement la rationalité de ses lecteurs. Pour cela, ce dernier a pris le parti de nous introduire dans une aventure en vase-clos, au sein d’une communauté totalement farfelue, battue par des embruns de folie douce et de mystères saugrenus.

Fort de cette disposition conceptuelle, le scénariste donne l’occasion à Edwin, son personnage principal, de nous faire découvrir le curieux "asile" dans lequel il a échoué et au sein duquel toute l’action va se dérouler. Via cet œil neuf, la folie ambiante ne fait aucun doute et permet au lecteur d’être le témoin privilégié, sous le couvert d’une enquête policière déjantée, d’une succession de situations totalement ubuesques, qui ne manqueront pas d’interpeller, de par leur exotisme et leur cocasserie, son esprit cartésien.

Pascal Forneri, en se jouant de ce récit saucissonné, en chapitres bien marqués de façon originale et amusante, et en utilisant une certaine fraîcheur dans l’intervention de ses personnages, suscite remarquablement la surprise, en particulier à l’image d’Edwin, de sa romance avec Valéria et de ses interrogations. Au fil de la découverte des lieux par ce dernier et de l’enquête criminelle qui en découle, la structure de la Vallée et son mode de dysfonctionnement parvient à se dessiner progressivement et à faire naître in fine une certaine logique dans l’intrigue mise en place. Par ailleurs, si Edwin crève les planches, il ne faut surtout pas occulter le jeu très captivant de Valéria, délicieusement délurée, et du Dr Meynaud (qui a beaucoup de chose à dire) qui se veulent également tous les deux indispensables au bon déroulement de l’aventure.

De son côté, après sa dernière intervention dans l’équipée également en vase-clos, Pacifique, Martin Trystram revient en forme pour mettre en image la délirante Vallée. Son dessin délié, relevé par une colorisation bien adaptée, possède une réelle puissance évocatrice que l’on peut apprécier grâce une galerie de personnages un tantinet décharnés, caractériellement bien campés et des associations de décors totalement hors norme. Il ne fait aucun doute qu’au travers de ses illustrations, la folie ambiante est bien ressentie et par ce fait, cautionne complètement les aspirations du scénariste.

Une ouverture complète, extravagante à souhait, qui se lit avec grand plaisir et qui ouvre des perspectives de méli-mélo que les auteurs ne manqueront certainement pas de confirmer.

Par Phibes, le 20 avril 2014

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