VAMPYRES
Sable noir

Le projet "Vampyres" est le fruit d’une suite de collaborations, mélant étroitement trois média:
6 grands noms du roman noir et fantastique (dont Caryl Férey, Pierre Pelot, Ann Scott…) ont tout d’abord écrit 6 histoires de vampires à partir du même point de départ. 6 histoires très différentes publiées ensuite chez J’ai Lu. Puis, 6 films sont tournés et diffusés à l’automne sur les chaînes câblées du groupe Canal avec une sortie DVD suivant quelques jours après. Et finalement, 6 équipes d’auteurs BD adaptent ces récits pour les revisiter et en livrer leur propre vision. Le tout en deux albums de 72 pages + des making off mêlant images des films, extraits des nouvelles et illustrations BDs.

Dans ce premier tome, nous trouvons donc la première moitié du projet:
– "De sang frais" (Denis-Pierre Filippi – Patrick Laumond): Ou l’arrivée à Sable Noir d’un photographe, avec sa famille, en mal de tranquillité, qui va enquêter sur une étrange suite de meurtres…
– "La maison sur la colline" (Sylvain Ricard – Tommy Redolfi): Que s’est-il passé ce soir là ?
– "Alizarine" (Denis-Pierre Filippi – Steve Lieber): Un ancien boxeur accepte d’aider un vieil ami…

Par fredgri, le 9 décembre 2009

Notre avis sur VAMPYRES #1 – Sable noir

En temps normal, je vous dirais bien que je ne suis absolument pas client de toutes cette tendance "vampire", je trouve que ça se répète tout ça, que cette thématique n’a en soi aucun intérêt et que ça devient très vite davantage un effet de mode qui revient encore et encore.
Mais voilà, ici, justement, le fait de passer entre de si nombreuses mains certainement, je me suis assez facilement laissé entraîner. Le projet, tout d’abord, est intéressant, mettre en commun les univers de tous ces créatifs, leur laisser la possibilité de garder leurs propres univers, tout en imposant une même ligne directrice, cela donne peut-être une suite de récits, certes, assez asceptisés, mais en fin de compte plutôt bien équilibrés. Car ce qui compte, très vite, on le sent bien d’ailleurs dans ces récits, c’est le travail sur les personnages, sur les ambiances, bien plus que les vampires en eux même. On a aussi l’impression que ces dits personnages se laissent sombrer, perdre presque, dans cette atmosphère qui mèle horreur et intimisme. La première histoire est très significative, de ce point de vue là, car, comme le héros et sa famille, nous arrivons dans ce village, et tandis que la date fatidique du 3 Novembre arrive, nous découvrons les secrets de cet étrange village, pour, finalement, finir par accepter cette réalité.
Bon, les fils conducteurs ne sont pas toujours très bien amenés, on sent, parfois, que c’est un peu du prétexte (comme par exemple le vampirisme dans la deuxième histoire qui n’apparait pas directement ou encore la date et le lieu qui ne sont qu’une anecdote dans la troisième) et, à la finale, chaque histoire garde bien son indépendance.
Je ne sais pas si ces récits sauront attirer les fans irréductibles de vampirisme dégoulinant, après tout c’est même plutôt gentillet. Bien des romans ont abordé tout ça en allant plus loin, en créant une véritable mythologie avec ses codes, ses figures emblématiques, créant ainsi un phénomène qui ne fait que s’amplifier (et ça n’est pas avec les films tendance jeune que ça va s’arrêter, il suffit de voir les étalages des librairies, ou encore les programmations ciné à venir). Néanmoins, pour un lecteur lambda comme moi, qui recherche des approches moins frontales, ces deux albums sont intéressants, ils montrent que même en ne renouvelant pas forcément le genre et en restant dans un certain classicisme on peut lire des histoires de vampire et être quelque peu captivé, c’est déjà un bon challenge pour un sceptique comme moi !

Par FredGri, le 9 décembre 2009

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