VASCO
Ténèbres sur Venise

 
Vasco et son oncle convoyaient un coffre plein d’or destiné au nouveau doge de Venise, mais ils furent attaqués en chemin, dépossédés, et poussés à la chute dans un ravin dont ils n’auraient pas dû ressortir vivants.

L’or parviendra pourtant à son destinataire, mais les deux personnages qui se sont faits passer pour Vasco et son oncle appartenaient à une société secrète oeuvrant contre les ambitions du doge qui voulait profiter de l’imminent passage d’une délégation ottomane pour sceller avec eux un accord secret contre Gênes. A la faveur d’une diversion qu’ils ont orchestrée, les deux usurpateurs ont réussi à faire apposer au doge son sceau sur un document qu’il n’aurait jamais dû signer. Ce n’est que lorsque le véritable Vasco s’est présenté à lui que le doge a su qu’il s’était fait berner et qu’il a fait accepter au jeune homme de l’aider à réparer son erreur.
 

Par sylvestre, le 1 octobre 2013

Notre avis sur VASCO #6 – Ténèbres sur Venise

 
Certains héros ne peuvent pas vivre quelques vignettes tranquilles sans que leur tombent dessus des problèmes. Vasco est de ceux-là et, dans ce sixième album, il se retrouve une fois de plus et bien malgré lui embarqué dans une aventure où les enjeux, plutôt que se cantonner à des problèmes d’hommes simples, s’avèrent démesurés en cela qu’ils touchent à la politique de son pays, voire à l’Histoire. Dans ce récit, il n’est en effet pas question de voleurs de poules mais d’une société secrète dont les membres agissent comme des terroristes, semant la mort derrière eux et prêts à tout pour arriver à leurs fins.

Vasco tutoie l’Histoire. C’est bon pour sa carte de visite de héros, et c’est tout bénéfice pour les lecteurs qui, grâce au travail et au talent de l’auteur Gilles Chaillet ainsi qu’à ceux de ses collaborateurs, se voient offrir un voyage plein d’action mais également une virée culturelle dans un passé documenté. Le mécanisme de l’intrigue aurait en effet pu fonctionner dans un autre contexte, voire carrément à une autre époque, mais assurément elle aurait été moins grandiose. En la plantant dans les décors de la fastueuse Sérénissime d’antan, Chaillet transformait Venise en le superbe écrin d’une aventure qui de facto ne pouvait que gagner en valeur.

Un seul exemple à donner et tout est dit : regardez les arrière-plans ! La plupart, plutôt qu’être de simples horizons ou des surfaces de couleurs plus ou moins travaillées, sont au contraire des œuvres d’art, des bâtiments reproduits avec une grande fidélité et une extrême finesse ! Il est clair qu’on ne se fout pas du lecteur. En outre, la période à laquelle se déroule l’action permet de voir certaines choses autrement que comme on peut les voir actuellement, tel le célèbre Pont du Rialto qui dans cette histoire est montré tout de bois bâti, comme il le fut à l’origine. Ajoutez à cela ces petites choses qui nous rapprochent des héros en en faisant des êtres mus aussi par les sentiments (la trahison de Sophie et la rivalité entre Vasco et son frère) et vous reconnaîtrez que rien n’a été bâclé afin de faire de cette aventure l’aventure la plus aboutie qui soit ; une lecture de qualité, dans la plus pure tradition du franco-belge.
 

Par Sylvestre, le 1 octobre 2013

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