VEGAS
Au revoir Julia

En la résidence gardée du richissime sénateur O’Kelly, pendant que son fils Samy prend du bon temps avec quelques copines dans le jacuzzi, une fille masquée investit les lieux subrepticement. Une seule ambition la contraint, celle d’approcher le dandy prétentieux pour lui faire cracher des aveux. Après une résistance locale insignifiante, sa cible est atteinte et le bonhomme prêt à déballer une histoire. Cette histoire, c’est celle de Julia Lurrachi, qui débute un an auparavant, au moment où, sous l’emprise de dépenséo ingéré à la suite d’une soirée luxurieuse, elle est victime d’un accident de la circulation. Malheureusement pour elle, sa voiture est percutée par deux chauffards qui n’hésitent pas à se débarrasser de son corps en le jetant dans une décharge.

Par phibes, le 28 février 2010

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Notre avis sur VEGAS #1 – Au revoir Julia

Belle aventure futuriste que celle que nous présentent Ludovic Danjou, scénariste semble-t-il nouvellement arrivé dans le cercle extra large du 9ème art, et Joël Jurion, dessinateur patenté de la généreuse série d’Anachron. En effet, c’est en l’an 2054 que les auteurs nous transportent, dans une mégapole de la débauche, Las Vegas la bien nommée, au sein de laquelle l’heure d’une vengeance a sonné, celle de Julia Lurrachi.

Répondant à une volonté scénaristique bien établie, le lecteur est mis dans l’ambiance dès les premières planches. Techniques high-tech, actions en tout genre, jolies pépées et mâles peu efficaces agrémentent donc ce début d’aventures dans lesquelles le sexe faible va avoir plus que son mot à dire. Si l’action dispensée par une femme non identifiée donne le top départ au récit, ce dernier ne débute réellement qu’au travers d’un flash-back qui vient justifier l’opération commando de la femme masquée.

L’histoire dégage une énergie remarquable de par l’action qu’elle génère mais également un mystère bien prenant quant à la prise en charge de l’accidentée par une clinique privée féministe à outrance pour le moins insolite. Le personnage central tire (dans tous les sens du terme), certes facilement, son épingle du jeu grâce aux vicissitudes dont elle sort favorablement (l’accident, la décharge, l’hôpital, la clinique…) et également grâce au caractère et à la volonté d’en découdre qu’a bien voulu lui attribuer son créateur généreux. Sa propension à se transformer en machine de guerre est plaisante et rend l’héroïne intéressante à suivre quand il s’agit de trouver les réponses aux questions qu’elle se pose indubitablement.

Le dessin de Joël Jurion s’est considérablement arrondi depuis sa série Anachron. Ayant quitté l’époque semi médiévale de cette planète, il revient sur la Terre pour la représenter dans un proche futur, robotisée, technologiquement évoluée et quelque peu dépravée. Aussi, utilisant une colorisation informatique plutôt vive, il réalise des graphiques admirables, selon des perspectives et des proportions bien étudiées, et mettant en évidence une gente féminine des plus sensuelles et très punchie.

Au revoir Julia est un premier épisode bien entraînant qui a l’avantage de lancer la série en présentant la nouvelle héroïne et, de par sa lecture aisée, de passer un très agréable moment de détente.

 

Par Phibes, le 28 février 2010

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