VEGVISIR
Lutécia

On avait laissé dans le tome précédent les Skolls au milieu de leur forêt, aux prises avec des Lutéciens plutôt agressifs ! Ce tome 2 de Vegvisir reprend avec un flashback qui nous en apprend un peu plus sur la catastrophe qui a touché le « monde d’avant », ou plutôt sur la corrélation de multiples facteurs qui ont plongé la France et la planète dans le chaos. Pandémie, famine, réchauffement climatique, montée des eaux, soulèvements, etc… sont ainsi les causes de ce bouleversement qui a poussé notre gouvernement à se réfugier à…Saint-Flour, au cœur du Cantal !

Pas de réelles surprises à la lecture de ces quelques planches introductives, on peut donc revenir à nos Lutéciens et à nos Skolls. Alors que le tome 1 se focalisait sur ces derniers, avec une ambiance très sylvestre, cette suite s’attache à ceux qui ont choisi de rester à l’extérieur de la forêt, dans des zones non irradiées. Et très vite apparaissent des divisions chez ces « Lutéciens » qui ont pu échapper à la catastrophe, la tentation de rejoindre la forêt se faisant de plus en plus en grande chez certains, alors que chez le Magistrat et son état-major, la tension est palpable. Aphélie, jeune fille qui a noué des liens avec Mme la Magistrate, va faire naviguer le lecteur entre cette population qui vit dans une perpétuelle anxiété, ce qu’il reste du pouvoir politique, et des Skolls qui viennent d’être capturés.

Ce Tome 2 vient rompre avec une certaine quiétude distillée dans le premier volume qui évoluait essentiellement dans une forêt où les survivants avaient trouvé un certain équilibre avec leur environnement naturel. On se retrouve ici dans un paysage à la fois champêtre, mais aussi marqué par les enceintes, les barbelés, et l’omniprésence de militaires. Le dessin d’Igor Chimisso est particulièrement réussi et parvient à instaurer une vraie ambiance dans les rues étroites de Saint-Flour, et s’en sort également très bien dans les scènes d’action, les couleurs de Silvia Fabris donnant une belle luminosité au tout.

Une partition qui donne envie de poursuivre l’aventure de Vegvisir !

Par V. DEGACHE, le 2 février 2024