Veil

Pourtant cela commence très bien, tranquillement, une belle inconnue nue et mystérieuse qui sort du métro, qui croise les gens subjugués par sa beauté, par ce côté perdu. On devine petit à petit sa véritable nature quand surgissent les premières attaques, on suit cette espèces de course poursuite qui s’engage avec ceux qui la convoitent, la tension monte et nous plongeons de plus en plus dans le fantastique.

Cependant, le scénario peine à décoller pour de bon, il faut attendre le dernier tiers pour voir les évènements bouger davantage. Rucka donne l’impression de ne pas complètement savoir quoi faire de ce personnage et surtout des autres. L’histoire reste vraiment agréable et prenante, mais on reste sur notre faim. D’autant que l’on connait le passif du scénariste, ses faits d’arme prestigieux chez DC, chez Oni Press, chez Image, on connait son savoir faire, sa façon de présenter des héroïnes fortes et complexes. Ici, Veil se cantonne à l’inexpressivité, la plupart du temps, au point ou l’on a du mal à vraiment s’y attacher. Tout semble rester en retrait, malgré les enjeux qui se dessinent devant nous, au fil des pages.

Graphiquement, Toni Fejzula rend une très belle copie, même si son trait est encore trop alourdit par des effets de style dont il se débarrassera ensuite.

Une belle curiosité pour les fans de l’artiste et une œuvre anecdotique pour ceux du scénariste…

Par FredGri, le 13 mars 2023