VELL'A
La marque

Embarquée à bord de l’Astrolar pour aller négocier la vente de matériaux pour la construction du palais de Dagarah, Vell’a est capturée par le pirate Shagor à la suite d’un sanglant abordage. Après une courte fuite, elle est immédiatement remise à Sarpedon, le marchand d’esclaves de Shalizar et vendue rapidement à un marchand du nom de Turnuk de Dreir. Pourquoi tant de précipitation autour de ce rapt qui cache quelque chose de bien plus profond ? Quel est le véritable rôle des prêtres-guerriers que tout le monde craint et qui semblent bien s’intéresser à la jeune captive ?
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur VELL’A #1 – La marque

Il est des associations d’auteurs qui donnent, de par leur notoriété et leur savoir-faire antérieur, des résultats on ne peut plus probants. C’est le cas de Marc Bourgne ("Barbe Rouge", "Franck Lincoln", et plus récemment "L’été 63", "Voyageur", "Les pirates de Barataria") et Franck Bonnet ("Attila, mon amour", " T.N.O. (Terra. Nostra. Organisation)"…), qui, fort de leur parcours bien éclairé, parviennent à réaliser une épopée exotique et musclée bien agréable à aborder.

Non loin des réminiscences à la « Conan le barbare », le lecteur sera plongé dans un monde onirique, à la sauvagerie extrême, peuplé de personnages masculins à la musculature imposante et aux actes radicaux. En opposition, la gracilité sera portée par la gente féminine dont les courbes avantageuses apporteront la sensualité nécessaire.

En cet épisode, les deux auteurs mettent en place l’intrigue qui court autour de la belle Vell’a, femme volontaire et au caractère entier en totale adéquation avec la société qui l’entoure. Le rapt dont il est question et qui fait bourlinguer la sculpturale brune entre de nombreuses mains, se révèle un peu plus complexe qu’il ne pourrait paraître à prime abord. Aussi, Marc Bourgne et Franck Bonnet nous entraînent dans une sorte de manipulation sournoise à laquelle participent des protagonistes atypiques voire effrayants et aux motivations obscures. Les prêtres-guerriers sont de ceux qui porteront l’énigme, aux senteurs de complots, entretenue par les multiples interrogations de Vell’a.

D’une manière générale, les péripéties sont attrayantes et permettent de se repaître d’une certaine mobilité scénaristique. Toutefois, ces aventures ne peuvent pas se targuer de révolutionner le genre et donc prennent leur place, avec honneur cependant, de part leur univers impitoyable, dans la longue liste des séries du même thème.

Les graphiques de Franck Bonnet dénotent un travail d’une grande maîtrise. Le monde cruel qu’il décrit avec justesse et détails est d’une force visuelle dont il a su, au fil du temps, tirer profit. Un tout petit bémol est à soulever (là, je chicane !), au niveau des visages dont la représentation est quelques fois approximative et jure avec la perfection des décors et autres éléments secondaires. Les zones obscures qu’il déploie à grand renfort sont parfaitement employées pour noircir à volonté son univers empreint de sauvagerie.

Cette nouvelle saga est assurément une agréable surprise qui s’étalera sur trois épisodes dans lesquels la belle Vell’a devra, avec le consentement avancé du lecteur, se défaire de l’imbroglio dont elle est à l’origine involontairement.
 

Par Phibes, le 30 juin 2009

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