Vertiges

Le succès de ses deux dernières BD (Ailefroide et Le Loup) ont ramené sur le devant de la scène Jean-Marc Rochette. Reconnu par ses pairs et par les fans du 9e Art, il a gagné ses galons d’auteur grand public.

Les éditions Daniel Maghen (galerie d’art de la rue du Louvre, à Paris) lui dédient donc une exposition rétrospective jusqu’au 11 janvier 2020, ainsi qu’un très beau livre, aussi spectaculaire par le format (26 x 35 cm) que par les montagnes que Rochette a peintes ou dessinées au fil de sa carrière.

Car si on retrouve des dessins originaux du Transperceneige en fin d’ouvrage, l’essentiel du livre est dédié à la montagne, la passion de l’auteur. L’Isérois quitte rarement les cimes, l’Oisans étant l’endroit où il se sent le mieux, comme il l’explique dans l’interview qui jalonne l’artbook.
Outre les illustrations que l’on découvre ici, l’autre intérêt du livre est, justement, la sincérité avec laquelle Rochette se dévoile, parlant sans langue de bois de sa relation à l’art, au travail ou à la mort. La façon dont il évoque son accident et ce qui a suivi est d’une grande sincérité. Saluons ainsi la pertinence des questions et la manière dont Rebecca Manzoni mène cet entretien.

Ceux qui ont envie d’approfondir leur connaissance de l’univers de Rochette seront ravis. Ces textes confirment d’ailleurs que Rochette est aussi un brin philosophe, même si son regard sur le monde est sans doute, parfois, un peu extrême.

C’est également un sculpteur et un peintre dont les toiles, étonnantes, tirent souvent vers l’art abstrait tout en représentant pourtant avec force la magie de la montagne. D’autres œuvres, parfois un peu tourmentées, dévoilent des nus. Le Transperceneige est aussi traité, sur certaines pages, à travers la peinture. Un style qui n’est pas forcément à la portée de tous, mais que les fans apprécieront. Ca tombe bien, c’est à eux qu’est destiné ce livre…

Par Legoffe, le 12 décembre 2019