VERY WELLS DETECTIVE AGENCY - Phacochères

Dans le New York des années 50, la jeune et jolie Holly Wells possède une agence de détectives. Elle y travaille avec l’ancien employé de son père, John Jones. Répondant à la demande du chef de Cabinet du secrétaire à l’Intérieur, ils sont informés que le professeur des sciences humaines Mongomery, reconnu entre tous pour ses travaux anthropologiques et zoologiques, est prêt à faire une révélation totalement folle. En effet, d’après ses études, l’homme descend non pas du singe mais du phacochère. Compte tenu de la notoriété du savant, le gouvernement est dans l’incapacité de le désavouer et demande à l’agence Wells d’enquêter sur les travaux de Mongomery pour lever le voile sur cette énorme supercherie. Pendant ce temps, dans les rues new-yorkaises, des personnes disparaissent mystérieusement à la suite de la rencontre d’un individu à la masse impressionnante. Y a-t-il un lien entre les deux affaires ? Holly et Jones vont devoir fouiller le passé de Mongomery…

Par phibes, le 14 août 2024

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Notre avis sur VERY WELLS DETECTIVE AGENCY – Phacochères

Après son album clôturant la troisième époque des Voyages des Pères (Noé) et le deuxième volet de Réfugiés climatiques & castagnettes, David Ratte, toujours le vent en poupe, nous offre une nouvelle histoire qui, cette fois-ci, nous entraîne dans la cité new-yorkaise des années 50 et qui met en exergue les tribulations d’une agence de détectives. C’est d’ailleurs celles d’un duo disparate composé d’une frêle demoiselle tourmentée dans sa chair, Holly, et de son partenaire revêche et malodorant pour l’occasion, Jones.

Qui dit agence de détectives, dit évidemment investigations policières. Holly et Jones sont donc mandatés par le gouvernement américain pour enquêter sur le comportement délirant d’une sommité scientifique, le professeur Mongomery, qui a conclu que l’espèce humaine était issue du phacochère. Compte tenu de cette assertion ubuesque, l’on comprend bien sûr que David Ratte a décidé de rejouer dans ce registre qui lui sied, l’humour.

L’on concèdera que cette aventure ubuesque, où la nature se voit chamboulée par des fous du bistouris, s’imprègne totalement de l’univers fantastique d’H.G Wells et même se veut quelque part dans le prolongement de celui développé dans le roman de ce dernier intitulé L’île du Dr Moreau. Mettant en œuvre pour cela des personnages originels comme l’assistant Montgomery et l’aventurier Edward Prendick, le récit nous plonge dans des péripéties loufoques avec des personnages tantôt sensibles comme Holly, tantôt singuliers comme Jones et Mongomery.

L’humour a donc sa place dans cette équipée policière, un humour fantasque saupoudré intelligemment par un artiste qui a décidé d’éviter l’excès et de rester dans des proportions simples et légères. Dans cette aventure où les expériences contre-nature son dénigrées, Jones, personnage dégradé est celui qui génère (parfois à son insu) des situations rigolotes et par ce biais, révèle un côté attachant. Holly, eu égard à sa sensitivité et son passé tragique, est elle-aussi des plus sympathiques à suivre.

David Ratte continue à nous satisfaire graphiquement grâce à ce trait purement généreux dont il est le créateur. On saluera une fois de plus la rigueur et le soin qu’il s’impose dans le choix de ses instantanés, servis par des décors léchés et des personnages toujours simples et expressifs. On lui reconnaîtra le très joli travail sur les extérieurs new-yorkais d’époque et sur les superbes véhicules qui y déambulent.

Un récit unique sur les déambulations divertissantes d’un duo de détectives des années 50 qu’on prend plaisir à suivre et que l’on aimerait retrouver dans d’autres enquêtes toutes aussi burlesques. L’avenir nous le dira !

Par Phibes, le 14 août 2024

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