Villerupt 1966

Baru est un auteur militant, très fortement ancré à gauche, il ne manque aucune occasion de fait part sa sympathie pour le Parti Communiste dès qu’on lui donne la parole. Pour autant, ses bandes dessinées ne le sont pas, militantes. Mais que nos lecteurs qui croient dur comme fer qu’un jour l’aube sera rouge se rassurent car l’engagement politique de Baru transparaît très nettement dans ses œuvres ; il est simplement nécessaire de savoir lire un tout petit peu entre les lignes.

Comme le dit Baru lui-même dans la petite vidéo bande-annonce (cf. en bas de page), ce coffret Villerupt 1966 est pour commencer un très bel objet : les amoureux de l’auteur seront ravis. Et puis Villerupt 1966 c’est également une intégrale qui rassemble la trilogie autobiographique de Hervé Barulea dit Baru. Avec Quéquettes blues, La piscine de Micheville et Vive la classe, l’auteur revient sur l’année de ses dix-huit ans. Bien que ce soient les premiers récits de Baru, on perçoit déjà très nettement son style appuyé. Sous les apparences d’histoires contant les rigolades entre potes et les petites mésaventures amoureuses, se cache un propos politique plutôt dur, cinglant même parfois. De ces trois récits (qui peuvent se lire comme un seul), le plus fort est certainement Quéquettes blues. Raconté avec le ton « bon enfant » qui était celui qui animait la clique insouciante (ou plus certainement qui ne souhaitaient pas l’être au vu de leur avenir déjà tracé et sans issue), de nombreuses situations sont révélatrices d’un cadre de vie peu enviable…

Avec un profond respect pour ses origines ouvrières, Baru dénonce sans faire de scandale, sans spectaculaire. Il inscrit des ses débuts son œuvre dans la durée et la continuité. Un choix honorable, le choix d’un type bien.

Par melville, le 15 août 2011