VILLEVERMINE
L'homme aux babioles
Jacques Peuplier est un privé un peu particulier, car il peut parler aux objets, ce qui lui permet de poser des questions à tout ce qui l’entoure, du simple panneau d’interdiction de stationner à la poubelle en passant par des chaises, des sèches cheveux, des clés etc. Mais depuis quelques temps, à "Villevermine", comme ses habitants l’appellent, on voit apparaitre des hommes volants, les clochards disparaissent et la fille d’un trafiquant local vient d’être étrangement enlevée.
Cette nouvelle affaire que Jacques accepte, il pense qu’elle va être facilement résolue, mais il ne se doute pas qu’il vient de mettre les pieds dans un sacré sac de nœuds…
Par fredgri, le 1 février 2019
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782377311552
Notre avis sur VILLEVERMINE #1 – L’homme aux babioles
Tout juste lauréat du Fauve Polar d’Angoulême 2019, ce premier volume (sur deux) nous permet surtout de découvrir un jeune auteur qui promet et qu’il va falloir surveiller de très très près !
Pour ce diptyque, nous découvrons une ville assez étrange, que ses habitants appellent du doux nom de "Villevermine" ! L’ambiance est plutôt grise, les rues désertées ou se profilent juste quelques ombres, rien de bien tendu, pas de sombres secrets, ni de dangers trop évidents, juste des insectes qui volettent dans tous les sens, des gamins des rues qui vivent dans des vieux entrepôts et ce privé bâti comme une montagne, qui courbe un peu les épaules et qui a sa propre technique d’investigation… dialoguer avec tous les objets qu’il croise…
L’histoire commence donc sur un ton très série noire, le héros en voix off, ses pensées ! Une première affaire pour présenter sa technique et bien comprendre le dialogue qu’il entretient en permanence avec tout ce qu’il y a autour de lui. Ce "pouvoir" assez particulier, Jacques ne semble pas particulièrement en souffrir, et l’on comprend très vite que dans sa solitude ce sont les seuls compagnons qu’il accepte, avec qui il se sent bien.
De plus, il n’est pas question non plus de s’appesantir sur la ville, elle entoure le récit, lui donne de la consistance et c’est tout. Julien Lambert a d’ailleurs travaillé tous ses décors avec beaucoup de soin, glissant des tâches de rouille deçi delà, des masses de champignons sur les murs, de la crasse, Villevermine n’a absolument rien de flamboyant, presque une ville en fin de vie, qui décline lentement, l’extension de ses propres habitants !
Puis, progressivement nous découvrons l’étrangeté de cet univers (après les pages introductives avec ce mystérieux personnage volant, entouré de mouches). Le trafic de mouches d’une part, des caissons contenant des sans-abris en sommeil, et ce M. Maeterlinck qui semble faire de drôles d’expériences dans son sous-sol, avec son frère volant… Nous continuons, captivé par l’intrigue et par les dessins qui sont en complète osmose avec l’atmosphère qui se déploie devant nous.
C’est bizarre, presque inquiétant petit à petit. L’enquête avance et nous emporte dans ce polar hors norme, fascinant !
Bien que sorti assez confidentiellement, ce passionnant premier volume, assez atypique, se dévore d’une traite. Julien Lambert développe un univers très personnel qui peut rappeler, par certains côtés, celui de De Créty, par exemple, mais plutôt que se limiter à ces "hypothétiques" références, je vous encourage vivement à vous lancer dès que possible dans cette incroyable lecture…
Vivement la suite (pour avril, normalement !)
Par FredGri, le 1 février 2019
Dans la même série
VILLEVERMINE
Publicité