VISITEUR DU SUD (LE)
Tome 1

Monsieur Oh travaille dans les travaux publics et est parti à l’étranger, à Shinpo, travailler sur un chantier de canalisations. Rien n’aurait dû être particulier dans cette situation d’expatriation professionnelle, sauf que Monsieur Oh est Sud-Coréen et que Shinpo est en Corée du Nord.

Dans cette œuvre autobiographique, il nous livre son ressenti sur cette expérience personnelle que très peu ont faite. Pas avec un fond de discours politique, mais avec l’œil d’un homme qui a vécu un temps parmi d’autres, différents…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur VISITEUR DU SUD (LE) #1 – Tome 1

On avait écarquillé les yeux à la lecture du Pyongyang de Guy Delisle, et voici qu’une autre occasion nous est donnée de jeter un coup d’œil sur ce qui se passe dans le pays le plus replié sur lui-même du monde : la Corée du Nord. Le visiteur du Sud est en effet une série autobiographique, un carnet de bord tenu par quelqu’un qui a séjourné là-bas dans d’autres conditions que celles permises par les tour-opérators officiels à la botte du mégalo et paranoïaque Kim Jong-il, numéro 1 du régime communiste dictatorial de ce pays.

Et s’il est un avantage de taille à créditer au compte de cette œuvre, c’est qu’elle a été réalisée par un Sud-Coréen, par quelqu’un donc qui n’y a pas connu la barrière de la langue, qui a pu lire tout ce qu’il voyait écrit et qui a pu engager directement la conversation (dans la mesure du possible) avec ces gens du Nord que l’Histoire et la folie humaine ont éloignés de leurs frères du Sud…

Par petites séquences, de manière sans doute chronologique, Yeong-jin Oh nous fait partager tous ces instants et toutes ces anecdotes extraordinaires que la situation en Corée du Nord fait facilement passer pour délirants à nos yeux d’Occidentaux. En essayant de n’en oublier aucun. Si c’est en bandes dessinées que l’auteur a voulu s’exprimer, avec le trait appliqué de celui dont ce n’est pas le métier et qui a donc une qualité comparable à celle de croquis de marges de cahiers d’écoliers, il a cependant l’excellentissime réflexe de revenir textuellement sur des tas de choses pratiques, anecdotiques, historiques ou autres entre les parties dessinées.

Le visiteur du sud atteint ainsi le sérieux des meilleurs guides de préparation au voyage (sauf que dans ce cas précis, le mot utopie pèse son poids…) tout en faisant la part belle à une autobiographie pleine d’humour ; le décalage est si grand, si effarant, qu’il vaut mieux en rire…

On ne peut pas reprocher aux éditions Flblb d’avoir mis en avant le fait qu’Etienne Davodeau a préfacé ce tome 1 puisque c’est sans doute ce qui a contribué, quelque part, à ce que cet ouvrage soit plus connu. Mais entendez-le bien : le contenu de cette BD mérite largement pour ce qu’il est d’être lu par le plus grand nombre. Voilà en substance ce qu’est venu confirmer le prix que ce premier volet a reçu : le prix ACBD-Asie 2008.

Le visiteur du sud est une découverte exceptionnelle, un voyage qu’il vous tardera de continuer !
 

Par Sylvestre, le 22 juillet 2008

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