VIVRE LIBRE OU MOURIR

L’énergique et impertinent punk rock anglosaxon a logiquement débordé sur la France et c’est dans les années(19)80 que des groupes ont émergé en mettant le feu aux poudres hexagonales, imposant d’abord dans les milieux underground leur discours en réaction directe aux orientations de la politique nationale. Ludwig von 88, Bérurier noir, Souris déglinguée, Oberkampf… Leurs noms et leur musique ont porté toute une jeunesse en rupture en l’accompagnant à coups de mélodies festives et musclées dans sa traversée d’une époque pleine de mutations. Retour sur un passé rageur, quand notes et mots pouvaient sonner sale mais hurlaient vrai.

Par sylvestre, le 23 mars 2024

Publicité

Notre avis sur VIVRE LIBRE OU MOURIR

Avec son format 24×32 et sa pochette cartonnée offrant des coins pointus, cette bande dessinée pourrait facilement faire efficace pavé dans les manifs mais elle fera surtout office de bible nostalgique pour les fans de punk et de rock alternatif français en rembobinant pour eux l’Histoire afin de revenir aux sources du genre. Cette musique, c’était une pure réaction à fleur de peau, en mode « énergie brute », à la politique qui était menée alors en France. C’était le moyen d’expression qu’avait enfourché une jeunesse rebelle pour crier, avec ses guitares et ses micros, sa propre vision du monde et de la justice. C’était un vecteur de combat, de lutte… C’est devenu ensuite, après une phase de reconnaissance gagnée à force de concerts et de coups d’éclat, des produits qui, mis a la vente, ont touché de plus en plus de monde jusqu’à en faire un genre musical à traiter comme l’égal de n’importe quel autre.
Dans cette bande dessinée en noir et blanc, le scénariste Arnaud le Gouëfflec et le dessinateur Nicolas Moog donnent la parole aux mieux placés pour en parler et notamment aux musiciens des groupes phares dont la discographie est présentée dans les dernières pages de l’ouvrage. Ils retracent grâce à des témoignages documentés et à un style graphique rendant hommage au style punk une véritable aventure culturelle et idéologique dopée au gros son, aux scandales et aux dilemmes mais également et surtout très intimement liée, voire nourrie, à la politique et aux évolutions de la société à l’époque, lors de cette bouillonnante décennie 1981/1989 sur laquelle zoome la BD.
Comme souvent avec du recul, ce qui a pu être considéré comme choquant ou politiquement incorrect peut avec le temps se révéler logique et nécessaire. Lire cette BD, c’est comprendre des aspirations et reconnaître des victoires. La jeunesse, c’est fait pour s’affirmer et c’est souvent comme ça que les choses avancent. A chacun de la faire durer le temps qu’il veut, c’est tout.

Par Sylvestre, le 23 mars 2024

Publicité