Volaire le culte de l'ironie

En l’an 1765, François-Marie Arouet dit Voltaire reçoit la visite, en son château de Ferney, de son biographe Lasalle. Tout en arpentant les allées de son parc, le vieil homme se fait fort de rappeler les différentes étapes marquantes de sa vie. De son passage chez les Jésuites au collège Louis-le-Grand jusqu’à l’affaire du chevalier de La Barre dont il deviendra l’un des principaux détracteurs, le philosophe, auteur de la tragédie d’Œdipe, des Lettres philosophiques, de Zadig et de Candide, ne manque pas, de par son évocation, de dévoiler les valeurs qu’il affectionne tout particulièrement et qu’il a su, parfois à ses dépens, défendre avec une détermination sans faille.

Par phibes, le 3 octobre 2019

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Notre avis sur Volaire le culte de l’ironie

Après avoir signé ensemble Rebelle, Belle comme la mort et Amours fragiles, Philippe Richelle et Jean-Michel Beuriot se retrouvent, cette fois-ci, pour se faire les conteurs de la vie de Voltaire, illustre philosophe controversé du 18ème. Sous le couvert de la volonté de ce digne représentant du mouvement des Lumières de se confier à un biographe imaginaire, les auteurs trouvent là le moyen de narrer dans ses grands thèmes la destinée de ce personnage historique au parcours pour le moins contrasté, partagé entre succès et grosses déconvenues.

Eludant toutefois une évocation linéaire et de fait trop classique, Philippe Richelle a opté pour un développement biographique qui mêle astucieusement les instants présents de la narration avec le biographe, les longs retours dans le passé de l’auteur de Candide et également le déroulement d’une affaire judiciaire (l’affaire du Chevalier de La Barre) qui défraya la chronique à l’époque et à l’issue de laquelle Voltaire fit connaître publiquement sa totale désapprobation eu égard à l’intransigeance religieuse et à l‘aveuglement judiciaire.

Force est de constater qu’à l’appui d’un effort documentaire évident, tous les ingrédients sont là pour mettre en exergue les qualités et les défauts de ce pamphlétaire à ses heures, pour le moins vénal et pourtant adepte d’une certaine morale. D’un abord simple, le récit dont il est question demeure efficace dans son déroulement et cultive un didactisme bien pesé et profitable. On découvre Voltaire sous des facettes multiples finement élaborées via des dialogues particulièrement bien conçus dans lesquels se traduisent une certaine ironie et une volonté inébranlable.

Au niveau du dessin, Jean-Michel Beuriot lâche sa tablette graphique utilisée dans Amours fragiles pour travailler cette fois-ci à l’aquarelle. Il en ressort une bien belle illustration, colorée chaleureusement et avec finesse. Là aussi, on perçoit que l’artiste s’est entouré d’une documentation inévitable pour restituer l’Histoire au travers de son personnage central. Monuments, parcs, intérieurs bourgeois, tout se veut bénéficier d’une rigueur artistique à saluer.

Une biographie de haut niveau qui a l’avantage d’honorer un personnage à l’empreinte indélébile.

Par Phibes, le 3 octobre 2019

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