Vous êtes tous jaloux de mon jetpack

Ce recueil d’environ 150 strips réunit une partie de la production hebdomadaire de l’auteur écossais initialement parue dans les pages littéraires du prestigieux journal anglais, The Guardian.

Par geoffrey, le 10 mars 2015

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Notre avis sur Vous êtes tous jaloux de mon jetpack

Science-Fiction vs Grande Littérature, les doutes de l’auteur, les corrections de texte de William Shakespeare, les éléments d’un polar ou bien, les aventures d’un cheval mécanique de l’espace… en peu de cases, contraint par le format, Tom Gauld fait et défait les codes du roman, pose et questionne les motivations des héros, assène et libère la vérité masquée des œuvres classiques. De Charles Dickens à Dan Brown et de Doctor Who à Chtulu, il rassemble sans sourciller ce que plusieurs siècles séparent, mélangeant avec allégresse et jubilation les références geek, littéraires et de science-fiction.

Imprégné de son humour parfois dérisoire, parfois absurde, parfois utopiste, mais jamais gratuit, son dessin minimaliste et harmonieux va à l’essentiel. Plus fort, il réussit à faire naître de la poésie à partir de personnages triangulaires, épaissis par de petites hachures et vus de profil. C’est que chaque détail compte, chaque trait est posé avec précision. Ainsi l’attitude d’un robot reprogrammé ou le visage d’un philosophe américain perdu au fond des bois va en dire long.

En fait, Tom Gauld possède le "génie du rebours", ce tour de passe-passe ou de force – au choix, selon l’humeur – qui consiste à obliger le lecteur à une seconde lecture. Si à la première lecture, la composition, un mot ou un détail graphique "titille" le lecteur, lui amène un doute ou suscite en lui une question, il ne trouvera la réponse – et enfin le repos – que dans une relecture. Rien que pour cela, Gauld ne doit pas être sous-estimé et l’on comprend que son travail suscite un grand intérêt outre-Manche.

Il est à noter, des fois qu’il vous manquerait certaines des références issues de la culture anglo-saxonne, qu’un "petit dictionnaire Gauldien" accompagne l’ouvrage. C’est bien vu et souligne à quel point le travail de traduction effectué par l’éditeur est à la fois soigné et de haut niveau.

Un second recueil serait prévu pour la fin de l’année 2015. On l’attend avec impatience !

Par Geoffrey, le 10 mars 2015

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