VOYAGE DE RYU (LE)
Tome 4

Le deuxième "livre" (le premier regroupant les trois premiers volumes) commence donc quelques temps après la fin du précédent opus. Ryu et ses compagnons se sont installés dans la ville au phare et vivent en paix, les mutants cohabitant progressivement de mieux en mieux avec les humains. Cependant, une entité venue d’une autre dimension vient un jour semer la mort dans les rues. A peine le danger disparu que Ryu, Cyclope et Jimmy sont enlevés par les anciens apôtres qu’ils avaient chassé l’année d’avant, de la cité… C’est la guerre !

Par fredgri, le 7 mars 2013

Notre avis sur VOYAGE DE RYU (LE) #4 – Tome 4

A peine la paix installée dans la cité que ses habitants doivent faire face à la mort. Dure leçon pour Ryu qui avait fini par s’imaginer que dorénavant tout allait bien se passer.
Néanmoins, on sent que Ishinomori, dans cette deuxième partie de son récit, commence à dessiner la fin du voyage, il positionne plus précisément ses pions, même si on garde l’impression que tout ça manque de fignolage. L’entité venue d’une autre dimension, par exemple, arrive sans crier gare, tue des gens et se barre, sans aucune vague explication, si ce n’est que c’est une nouvelle fois le moyen pour l’auteur d’amener de nouvelles capacités chez Ryu, toutes plus incroyables les unes que les autres (ici le jeune homme arrive a se guérir de blessures mortelles infligées par des coups de lances, simplement par la force de sa volonté…), du prétexte !

Je continue malgré tout d’être fasciné par le mélange entre énergie, rythme très enlevé et réflexions sur l’humanité qui donne une lecture vraiment très prenante. C’est juste que dans les angles c’est tout de même bancal, des explications ahurissantes pour souligner tel ou tel éléments, des grandes discussions qui dissertent sur les méfaits de la guerre, sur l’humanité, sur la mort, la volonté etc. Mais, étrangement, cela fait aussi partie intégrante du charme de cette série, cela lui donne un petit côté désuet assez sympathique. D’autant que les réflexions sont intéressantes, elles permettent vraiment de saisir le fond du propos de Ishinomori au travers ce "voyage de Ryu" qui n’est pas juste une succession d’épreuves, il y a un côté messianique très fort dans cette ascension d’un élu qui va parcourir la Terre, rassemblant sur son passage des compagnons de route, tout en clamant sa foi en un avenir plus civilisé, plus radieux, tous ensemble. L’auteur n’épargne pas ce héros, qui va traverser encore et encore toutes les phases de remise en question, de doute sur son voyage. Mais, résolument, le Ryu du départ a bien changé, il s’est affirmé, a pris conscience de ses capacités, de son rôle de chef.

Dans ce quatrième volume, l’intrigue commence à être moins linéaire tout de même, on y parle notamment de voyageur du temps, d’autres dimensions. Ça se complexifie, Ryu allant presque jusqu’à atteindre le statut de demi-dieu, sauveur de l’humanité. Le souci que je vois tout de suite vis à vis de ça c’est que les autres perso perdent en substance au dépend de Ryu, ils ne sont guère plus que des éléments du décor dans un récit complètement tourné vers le jeune homme.
On verra bien au prochain et dernier volume !

Par contre, graphiquement, vraiment on alterne entre un dessin des personnages assez naïf, voir même parfois juste ébauché, et un dessin de paysage très fin, très beau avec une vraie recherche de textures et des très beaux effets de dégradé. On sent le dessinateur pointilleux qui aime passer du temps sur ses planches.
C’est juste dommage que les perso soient si sommaires !!!! Les assistants sur les décors et le maître sur les perso qui se concentre sur l’essentiel ! Et d’ailleurs la narration de Ishinomori est impeccable, très aérée et dynamique, n’hésitant pas à mettre l’accent sur du simple contemplatif, sur des images qui peuvent se répéter pour insister sur une ambiance, une tension toout en sachant très adroitement jouer avec l’énergie et le mouvement. Une très grande leçon de storytelling !

En tout cas cela reste une incroyable découverte !
Très fortement conseillé !

Par FredGri, le 7 mars 2013

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