VOYAGE DES PERES (LE)
Noé - 2/2

Après le Déluge, l’eau recouvre la Terre entière. Sur cette immensité, une étrange et énorme embarcation construite par Noé et sa famille, transportant un nombre impressionnant d’animaux, vogue au gré des courants. Ils sont témoins du retour d’une colombe avec un brin de rameau dans son bec, preuve en est que l’eau a baissé et que les arbres recommencent à pousser. Serait-ce enfin la fin de leur errance ? Pour en comprendre cet aboutissement, il faut revenir quinze ans plus tôt, au moment où l’immense arche connaît des déboires administratifs qui l’oblige à stopper les travaux. Cham s’est séparé de Mya et Noé, sous la pression divine et l’avènement futur du Déluge, se doit de continuer coûte que coûte son chantier. C’est durant cette période que Noé reçoit la visite d’agents administratifs missionnés pour contrôler la conformité de l’embarcation et d’une jeune femme se nommant Méshoulémeth qui a décidé de faire partie intégrante de l’équipe à Noé

Par phibes, le 2 octobre 2023

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Notre avis sur VOYAGE DES PERES (LE) #12 – Noé – 2/2

Le voyage des Pères selon David Ratte revient dans la fin de sa troisième époque. S’étant approprié le récit biblique traitant du Déluge et de la mission de sauvegarde de l’humanité et des espèces animales attribuée à Noé, descendant d’Adam, l’artiste nous remet dans les suites de son adaptation tragi-humoristique à la faveur de ce deuxième volet.

On retrouve comme il se doit les ambiances subtiles distillées précédemment autour d’un Noé, personnage débonnaire, qui se doit d’aller au bout de la grande tâche que lui a assigné le Créateur, accompagné en cela par plusieurs protagonistes et par une belle tripotée de bestioles. On se délectera une fois encore de cette simplicité environnante qui nous permet, sous le couvert de dialogues modernisés et cocasses, de découvrir le terme de ce voyage fantastique.

Pour cela, David Ratte entame son récit par un bond en avant dans son évocation mythique en nous présentant l’aboutissement de la mission de Noé sous quelques planches, saupoudrée d’échanges toujours aussi piquants. Mais à la suite d’une transition bien choisie, il vient reprendre le cours de son histoire, là où il nous avait laissé à la fin du tome premier.

Cette deuxième partie offre l’occasion à l’auteur de noyer son personnage principal dans des circonvolutions administratives qui ne sont là pour l’empêcher de faire sa réalisation. Grâce à son côté très actuel, le message ainsi délivré est très cocasse et suscite un réel amusement. Par ailleurs, on en sait un peu plus sur le « contentieux » entre Cham et Mya et sur l’avènement d’un autre personnage, la tempétueuse Méshoulémeth, qui va apporter une réelle énergie aux péripéties.

Comme antérieurement, David Ratte se conforte dans ses dispositions graphiques semi-réalistes qu’il entretient au fil des albums. Il n’en demeure pas moins que son trait tout en finesse et en légèreté reste des plus plaisants à parcourir et préserve avec délicatesse un humour en suspension très appréciable. Grâce à ses personnages tout en expressivité, son univers se veut des plus attractifs.

Une fin de cycle sur un épisode biblique catastrophique qui a le privilège, en passant sous la coupe subtilement fantaisiste de David Ratte, un très bon moment de lecture.

Par Phibes, le 1 octobre 2023

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