Voyage en tête de gondole

 
Quand on n’y fait pas que le café ou que des photocopies, un stage ou un job en entreprise, c’est toujours formateur. On en apprend sur l’entreprise, sur soi, et sur les autres. Timothée est étudiant en art : il nous raconte aujourd’hui, en bandes dessinées, l’expérience professionnelle qu’il a vécue chez Leclerc. Au début de la lecture, on a un peu peur pour lui, voire on a de l’admiration pour lui car certaines choses qu’il dit pourraient être considérées comme "à charge" contre la société Leclerc : on se demande s’il n’a pas décidé de jouer les David contre les Goliath, au risque d’avoir ensuite des ennuis devant un tribunal ! Mais au fur et à mesure de la lecture, on voit bien qu’il raconte une aventure humaine au quotidien, une histoire de gens comme vous et moi, avec bien entendu ses hauts et ses bas, ses critiques et ses bravo, ses jugements hâtifs et ses réflexions plus mûries.

Le dessin de Timothée Ostermann est très basique, limite schématique, parfois. C’est un peu dommage parce que le contexte de son récit touche absolument tout le monde puisqu’il y est question d’un supermarché, type d’endroit par excellence où la plupart des gens vont. Il n’y a donc a priori rien d’extraordinaire en termes de décors, d’objets, de personnages : un trait un peu plus réaliste aurait été le bienvenu. On dira alors que le fonds importe là peut-être plus que la forme et que le véritable objectif de l’auteur était le témoignage, le reportage.

La lecture de Voyage en tête de gondole est agréable et intéressante car avec elle on suit une sorte de parcours initiatique dans un "inconnu proche". C’est, en plus, plein d’humour ; Fluide Glacial oblige. Bref, c’est découvrir ! Avant de retourner faire vos courses avec, en tête, toutes ces histoires de TG, de facing, etc, etc…
 

Par Sylvestre, le 6 juin 2016