Wahkan

Cet album qui aurait presque les allures d’un premier volume d’une série, reste néanmoins un one-shot, fruit d’un scénario murement réfléchit pendant des années par Maxe L’Hermenier. Nous plongeons donc en plein Paris de la fin du 19e siècle, alors que la Tour Eiffel vient d’être terminée et que l’Exposition Universelle de 1889 est en passe de commencer. On sent bien que les parisiens ne sont pas tous très convaincus par cet étrange machin qui barre le ciel de la ville, qu’il y a malgré tout des enjeux commerciaux avec l’Exposition, le maire menace notamment le chef de la police d’annuler l’évènement si les meurtres ne sont pas résolus…
A ce niveau, il y a un vrai travail de documentation qui insiste sur l’époque, les mœurs, le cadre presque politique.

Toutefois, on a aussi le sentiment que ça aurait pu être bien plus creusé, que ces éléments documentaires restent délibérément en « retrait » par rapport à l’action, au mystère que tentent de résoudre l’inspectrice et son collègue, car très vite ils passent au second plan. Et l’effet est accentué par l’impression aussi que les planches à quatre mains (Alexis Sentenac et Brice Cossu) manquent de finition, que tout ça a été fait un peu rapidement dans l’ensemble.
C’est un petit peu le hic de l’album, beaucoup de potentiel, mais pas toujours beaucoup exploité, ou alors en périphérie. Il aurait pu être intéressant d’avoir un dessin plus fignolé, par exemple.

Après, il faut bien admettre que l’album « fait le boulot ». C’est efficace, il y a quelques très bonnes idées et je trouve l’intrigue vraiment bien menée, avec une belle montée en puissance qui nous captive dès le début. On passe un bon moment à la lecture de ces péripéties dans ce Paris fantasmé, plein de promesses. Peut-être y aura-t il une suite, peut-être en apprendra-t on davantage sur ces personnages… Croisons les doigts.

Par FredGri, le 11 janvier 2024