WALT DISNEY'S MICKEY MOUSE
Race to Death Valley

(Du 13 Janvier 1930 au 9 Janvier 1932)
Voici, rassemblés en intégralité, et de façon chronologique, tout les strips de Mickey Mouse qui commencèrent la carrière de la souris sur papier. Jusque là Mickey était surtout une star de dessin animé.
Mais c’est surtout le moyen de découvrir le travail de Floyd Gottfredson qui s’occupa du strip pendant près de 45 ans !
Ce remarquable album regroupe donc les tout débuts par Walt Disney et Ub Iwerks (du 13/01/30 au 31/03/30), puis la relève au dessin par Win Smith (du 01/04/30 au 03/05/30) avant d’en venir à l’arrivée de Gottfredson (05/05/30 au 09/01/32). L’édition comprend aussi pas mal de rédactionnel ainsi que de nombreux documents inédits (affiches, cartes postales, publicités, croquis, pages étrangères rajoutées etc.)

Dans ce recueil, donc:
“Mickey Mouse in Death Valley” du 1 Avril au 20 Septembre 1930
“Mr. Slicker and the Egg Robbers” du 22 Septembre au 29 Décembre 1930
“Mickey Mouse Music” du 30 Décembre 1930 au 3 Janvier 1931
“The Picnic” du 12 au 17 Janvier 1931
“Traffic Troubles” du 5 au 10 Janvier 1931
“Mickey Mouse Vs. Kat Nipp” du 19 Janvier au 25 Février 1931
“Mickey Mouse, Boxing Champion” du 26 Février au 29 Avril 1931
“High Society” du 30 Avril au 30 Mai 1931.
“Circus Roustabo ut” du 1 Juin au 7 Juillet 1931
“Pluto the Pup” du 8 au 18 Juillet 1931
“Mickey Mouse and the Ransom Plot” du 20 Juillet au 7 Novembre 7 1931
“Fireman Mickey” du 9 Novembre au 5 Decembre 1931
“Clarabelle ’s Boarding House” du 7 Decembre 1931 au 9 Janvier 1932.
Plus 65 pages de The Gottfredson Archives: Essays and Archival Features, comprenant articles, présentations et interviews diverses…

Par fredgri, le 20 juin 2011

Notre avis sur WALT DISNEY’S MICKEY MOUSE #1 – Race to Death Valley

Il est assez rare d’avoir en main un projet éditorial qui frôle autant la perfection que ce magnifique premier volume des Walt Disney’s Mickey Mouse de Floyd Gottfredson !

En effet, Fantagraphics s’est depuis de nombreuses années fait la réputation de soigner ses volumes archives en y incluant du rédactionnel, des planches de recherches, en informant sur le contexte de l’œuvre, sur le travail de restauration, sur les auteurs etc. Bref, ici, nous nous retrouvons face à un recueil qui non seulement sublime les strips originaux, mais en plus qui resitue ce travail dans son époque, qui présente l’artiste et qui permet vraiment d’appréhender ces histoires d’un œil neuf !
En ce qui me concerne, je ne connaissais le travail de Gottfredson que de très loin, davantage par réputation qu’autre chose. Et c’est avec un vrai plaisir que je me suis plongé dans ces pages.
Mais surtout, ce qui m’a intéressé c’est de revenir aux sources de ce qu’était un personnage aussi iconographique que ce Mickey. Car il faut insister sur le fait qu’ici, on a à faire à des histoires qui peuvent s’apprécier à tout les ages, pas seulement d’un point de vue d’enfant, c’est important de le signaler.
Très vite, Gottfredson va se démarquer de l’image habituelle du héros tel qu’il apparait dans les dessins animés. Cette fois, Mickey gagne en profondeur, il est certes débrouillard et volontaire, mais il lui arrive souvent d’affronter plus fort que lui, de se rétamer, d’être un peu à l’ouest, il est colérique, impatient, trop curieux, il peut même faire preuve, occasionnellement, de méchanceté… Il aime Minnie, se bat contre d’autres prétendants s’il le faut tandis que la belle n’hésite pas à lui coller des gros baisers même s’il n’a pas fini de se raser… En fin de compte, Mickey est peut-être un héros intrépide qui finit toujours par gagner, néanmoins il est aussi humain que n’importe quelle lecteur, ce qui va très vite lui donner un incroyable charisme !

Le personnage de Mickey Mouse est apparu en 1928, très vite ses dessins animés se multiplient et en 1930 King Features Syndicate (le syndicat de Presse de Randolph Hearst) demande à Walt Disney s’il serait possible de créer un strip mettant en scène la souris. Disney confie donc le projet à son animateur en chef Ub Iwerks (qui a déjà réalisé plusieurs courts métrages Disney) tout en s’occupant lui même des histoires. Mais Uwerks va bientôt quitter Disney pour créer son propre studio, le dessin va donc être confié tout d’abord à son encreur Win Smith, puis à un petit jeune de 25 ans, tout nouveau dans la boite. Prévu comme un contrat très limité dans le temps l’artiste va finalement rester 45 ans sur le titre en redéfinissant complètement le personnage. Rapidement King Features Syndicate va aussi demander que les histoires de Mickey sortent des gags qui se succèdent pour entrer davantage dans une logique d’histoire qui se suit. Du coup, de petites séquences en un strip nous allons très vite passer à de longues aventures passionnantes, même si, à la finale, Gottfredson revient régulièrement à la formule initiale.

On est donc au début de la carrière de Mickey, il a un succès fou, mais on est encore loin de ce qu’il représente aujourd’hui. La "matière" est encore neuve et c’est le terrain idéal pour bâtir tout un pan de la légende du personnage.

C’est vrai qu’au début, les premiers strips sont assez "enfantins" avec des gags repiqués aux dessins animés, mais progressivement, dès les premières semaines, le ton change légèrement tout en gardant ce côté très enlevé, très fluide. Les deux héros sont particulièrement attachants, et cette complicité amoureuse qui s’installe entre eux permet une très grande variété de situations coquasses. Mais la richesse du travail de Gottfredson ne se ressent pas uniquement sur Mickey et Minnie, il apporte un vrai fond aux personnages secondaires, travaille le background et alimente son storytelling de tout un tas de petits rebondissements qui apportent vraiment du volume à l’intrigue qui se déroule. De plus, il sait aussi renforcer cette intrigue d’un second niveau de lecture tout aussi passionnant qui permet de parler de la société, de l’époque.
Mickey est peut-être assez jeune, il se lance dans n’importe quelle aventure sans se poser de question. Il a une approche souvent assez immature de tout ça et subit son inconscience systématiquement. Malgré tout, il avance et arrive toujours à inverser le cours des évènements. Peut-être est-ce cet aspect qu’il faut garder en tête car il va être la véritable marque de fabrique du héros au fil des ans.

Graphiquement, Ub Iwerks impose une image de Mickey assez épurée, sans fioritures, mais que j’adore. les artistes qui suivront se contenteront de perpétuer ce design. On sent toutefois qu’au fur et à mesure Gottfredson affine cette figure, il rempli les cases de multiples détails, il travaille les expressions et créé tout un aréopage très varié absolument truculent ! C’est tout simplement sublime, un vrai régal des yeux.

Cet ouvrage s’adresse évidemment aux lecteurs nostalgiques, curieux de découvrir ces œuvres passées, importantes dans l’histoire de la BD. Depuis quelques années, on voit surgir des albums archives de ce genre et c’est vraiment une incroyable période pour redécouvrir ces trésors inoubliables.
Ici, nous avons vraiment un album très intéressant et particulièrement bien édité.

Le second volume sort en Octobre, en même temps que le coffret qui regroupera ces deux opus ! A ce rythme là nous en auront peut-être pour une quinzaine d’année, qui sait ! Toujours est-il que l’initiative est à soutenir très ardemment !

A mes yeux, l’album de l’année, sans hésiter une seconde !

Par FredGri, le 20 juin 2011

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