WASHITA
Tome 4

En guise de représailles envers Equani pour avoir failli dans sa quête concernant l’origine du mal qu’elles subissent, les tribus animales ont kidnappé la petite Cheeluh. Abandonnée au village des aigles d’Awohali, cette dernière rencontre le dieu des Daims, Awi-Usdi. Elle lui apprend la passion que le chasseur entretient vis-à-vis de Washita qui l’a détourné de sa mission initiale. Aussi, toutes les tribus animales ont décidé de tenir un conseil de guerre afin de statuer définitivement sur le sort de l’homme qu’elles rendent responsable de leur malheur. Ayant récupéré Cheeluh, Equani est retourné au village afin de la ramener aux siens et en même temps pour faire la lumière sur la provenance du remède mis au point par Nahiossi. Mais en arrivant, il retrouve son frère Asgina qui a mystérieusement ressuscité. Il ne fait aucun doute pour Equani que quelque chose d’énorme se trame et que les réponses qu’il attend sont détenues par le père de Washita.

 

Par phibes, le 7 novembre 2010

Notre avis sur WASHITA #4 – Tome 4

Avec ce 4ème tome, la saga amérindienne de Séverine Gauthier gagne en tension. En effet, les dieux des tribus animales sont courroucés vis-à-vis de leur missionnaire humain Equani et de l’homme en général, rendu coupable de la maladie qui les décime. Aussi, réunis en conciliabule, ils se préparent à en engager une guerre impitoyable. Dans ce contexte menaçant, Equani n’a plus qu’une chose à faire, découvrir les tenants et les aboutissants du déséquilibre constaté et empêcher l’inévitable.

Cet épisode répond enfin à la question concernant les origines de la maladie noire qui grève la faune et la flore du nouveau monde. L’évocation qui s’ensuit est des plus sensibles et vient pousser à l’extrême les nombreuses émotions qui imparablement jaillissent çà et là. L’amour, la passion de l’être détient, de fait, une place de choix et nous berce, tout au long des retrouvailles, de son tendre parfum tout en induisant des conséquences dommageables, voire tragiques.

La scénariste gère son scénario avec brio et lui fait prendre via Equani des circonvolutions fantastiques, à l’image d’une légende indienne, en communion avec la nature elle-même. Le jeu de ce personnage, complété par ceux de Cheeluh, Washita et surtout Nahiossi, est attachant et se révèle dans une volonté de remédier au déséquilibre dénoncé par les dieux. On se laisse porter par les nombreux sentiments qui transparaissent dans cet opus mais aussi par la menace rampante qui s’affiche progressivement.

Le travail graphique de Thomas Labourot est conforme à ce qu’il a réalisé depuis trois épisodes. Son univers anguleux que le lecteur de la première heure a pu assimiler depuis le 1er tome, se révèle dans une tonicité excellente. A ce titre, on conviendra que le style qu’il s’est forgé, est remarquablement maîtrisé. Par ailleurs, le découpage aux accents cinématographiques qu’il utilise à bon escient est original et offre des zooms pour le moins audacieux. Enfin, l’usage de la couleur selon la tension du récit a son charme et vient compléter ce dernier dans un rendu fortement convaincant.

Un opus empli d’émotions qui dévoile le fond d’une intrigue menée tambours battants et qui augure une fin de saga dans le prochain épisode réellement insoupçonnable.

 

Par Phibes, le 7 novembre 2010

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