WET MOON
Volume 3

Ce troisième et ultime volet met donc un terme à ce passionnant et intrigant polar hors norme.
Jusqu’au bout, Atsushi Kaneko a su entretenir un univers troublant qui rappelle irrémédiablement ceux de David Lynch, entre réalité, symbolisme et hallucinations savamment dosées !
Le jeune inspecteur Sata se retrouve donc dans le rôle du fugitif sans qu’il n’arrive véritablement à comprendre pourquoi. Néanmoins, le scénario reste dans une position assez nébuleuse tout du long. Certes Kaneko continue d’élucider certaines pistes, mais il se garde une sorte de retrait sur l’ensemble, nous laissant libre d’interpréter, de tenter de décortiquer, de recoller les morceaux. La lecture de Wet Moon est active et exigeante, il faut suivre, s’impliquer, c’est très intéressant !

Pour cet ultime opus Sata arrive au bout de son voyage, il retrouve Kiwako Komiyama sans vraiment y arriver, la présence énigmatique de Tamayama occupe de plus en plus d’espace, les pièces du puzzle se rejoignent lentement. Toutefois l’auteur ne se lance pas non plus dans un ultime chapitre qui révèle tout, loin de là ! On avance, on comprend de plus en plus de choses, mais il reste encore quelques pistes qui gardent leur mystère, qui ouvrent sur de nouvelles questions !

Ainsi, Wet Moon demeure une incroyable découverte, celle d’un auteur à la bibliographie déjà très impressionnante et très personnelle, au style graphique magnifique, entre classicisme et touche indé, le tout orchestré par une narration absolument parfaite, ciselée au millimètre près, troublante de virtuosité hypnotique. C’est beau et on se laisse emporter avec plaisir.

Un polar qui démontre encore une fois que le manga peut receler de multiples petits trésors, loin des archétypes bourrés de fan service qui ont tendance à envahir les rayons BD un peu partout ! Je vous encourage donc à non seulement vous procurer ces trois volumes si vous aimez les polars façon Lynch, mais aussi à aller creuser un peu plus du côté de votre libraire, je suis sur que vous trouverez des mangas qui vous parleront…

Par FredGri, le 15 mars 2015