Windows on the world

En premier lieu, j’ai été séduit par le dessin de Jon Sack. Un trait qui s’inscrit dans cette école américaine ou l’on retrouve des gens comme Tomine, Lutes ou même Clowes. Le style est beau, clair et fluide. A mes yeux, les attentats cathartiques du 11 septembre passaient en second. Et j’ai été progressivement agréablement surpris de voir que pour les auteurs c’était le cas aussi, ou en tout cas qu’il n’était pas véritablement question de parler des évènements en eux même, mais plutôt de ce qu’ils ont pu provoquer indirectement !

Loin de se complaire dans un pathos exacerbé propre aux Américains, cet album suit les pas d’un jeune homme qui veut absolument savoir si son père a survécu, quitte à se confronter à la dure réalité du deuil, de la perte d’un être cher. Très vite, le scénario se concentre sur ce point en passant le reste au second plan. Que se passe-t il dans la tête de Fernando, qu’imagine-t il qu’il puisse être arrivé à son père ? On le voit se trouver des petits boulots, rencontrer une jeune femme, se construire une nouvelle vie ou il se sent bien, loin de ce qu’il a pu vivre jusque là au Mexique.

L’écriture est touchante, avec ce qu’il faut de légèreté et de ton plus sombre. On s’attache à ce jeune héros, à tous ceux qui croisent sa route. Les dialoguent sont authentiques, pas cérémonieux. Ces personnages sont vivants, on a l’impression d’entendre leur voix, on ne voit plus les pages défiler… Un vrai plaisir de lecture !
Une très belle découverte des éditions Komics Initiative, encore une fois !

Je ne saurais donc assez vous conseiller de vous procurer ce très bel album !

Par FredGri, le 21 janvier 2022