WISHER
Féeriques

Grâce à Eireann la Banshee et à l’appel de Merlin, Nigel Grant est entré dans le Sanctuaire, le monde souterrain des Féeriques. Il y apprend par la bouche du maître des lieux ce qu’il pourrait être réellement : un djinn. Porteur de pouvoirs immenses et dernier de la lignée, il est le seul espoir pour éteindre définitivement le contentieux ancestral qui oppose les Féeriques aux tristes sbires du MI-10 à la solde de Sir George Cross. Mais, a-t-il vraiment sa place dans cette société fantastique sortie tout droit d’un recueil de contes ?

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur WISHER #2 – Féeriques

Le "souhaiteur" est à nouveau parmi les siens mais sous l’apparence de celui qui le transporte. Prisonnier de l’enveloppe charnelle de Nigel Grant, le djinn qui sommeillait en lui semble se réveiller et aspire à nouveau à la liberté. Il est vrai qu’un gros travail l’attend, du moins les féeriques l’espèrent, celui de mettre un terme à une guerre entre castes oniriques. C’est ainsi que Sébastien Latour poursuit, en ce deuxième tome, les péripéties étonnantes de ce jeune escroc qui se voit promu sauveur de tout un peuple d’êtres fantastiques.

Contes et légendes ("Les Mille et une nuits", "St George & le dragon") se mêlent agréablement à la réalité, notre réalité, pour donner vie à une intrigue londonienne enlevée, qui, en cet album, commence à se cristalliser. Par l’intermédiaire de Merlin et de ses révélations, on comprend que Nigel Grant porte en son sein un mystère dont certains aspects se clarifient progressivement. Sensé véhiculer intérieurement un djinn, une sorte de génie aux pouvoirs colossaux, il devient pour la plupart des Féeriques, le messie, celui qui va leur redonner espoir dans le combat très ancien qui les oppose à Sir George Cross et ses commandos du MI-10. Toutefois, un autre combat semble également prendre corps, un combat propre à Nigel entre lui-même et l’entité qu’il transporte pour la maîtrise de ses facultés extraordinaires.

La magie qui se dégage d’un tel récit est purement révélatrice d’une volonté de son auteur de nous faire rêver, en mettant au coude à coude dans un même univers, les personnages réels et mythiques (ceux qui ont bercé notre jeunesse). C’est génial et tellement inquiétant. De même, au fur et à mesure que l’aventure défile, l’intrigue fantastique nous saisit mais ne nous donne pas, pour le moment, les clés d’un final heureux. En effet, bien que Nigel ait des prédispositions pour sauver le monde de Merlin, le MI-10 semble avoir un tour d’avance sur ses ambitions. Glee saura nous le faire savoir dans le prochain tome.

Guilio De Vita, en grand thaumaturge, excelle dans ses graphiques tout en sensibilité. Alternant personnages réels et irréels, il décline ses capacités à produire d’un trait légèrement irrégulier des dessins superbes, très explicites dans une harmonie très agréable. La vision souterraine du Sanctuaire est surprenante par sa clarté (c’est un monde magique) et par sa complexité architecturale. Par ailleurs, les couleurs sont autrement plus adaptées qu’elles ne l’étaient dans le premier tome édité en août 2006.

Il est à noter que cet album est également vendu en pack (pour le prix d’un seul – ce n’est pas négligeable) avec le premier tome qui a subi un relookage au niveau de la couverture et de la colorisation qui a été éclaircie.

"Wisher" est un voyage extraordinaire dans un monde où la fiction et la réalité se croisent allégrement. Pour tout dire, c’est féerique !

Par Phibes, le 12 mai 2008

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