Yalla!

Résumer une vie qui a effectivement duré presque 100 ans n’est pas chose aisée et une grosse part du travail des scénaristes a consisté à faire des choix. Quelles périodes de la vie de cette religieuse hors normes devaient être mises en avant ?
Sans conteste, les années où elle vécu dans les bidonvilles du Caire resteront inscrits dans la mémoire collective des hommes et constituent la plus importante part du récit.
La vie de sœur Emmanuelle, centrée sur cette période la plus connue du public, est évoquée au moyen de flash-backs en noir et blanc pour en faciliter la lecture par les jeunes lecteurs.
C’est une approche de cette grande dame, moderne, qui savait utiliser les médias et qui a voulu créer vers la fin de sa vie une collection de bande-dessinées pour offrir un témoignage, sous une forme accessible à la jeunesse, de vies exemplaires, mettant en avant des qualités humaines et morales. Peut-être ne s’attendait elle pas à figurer dans le tout jeune catalogue de cette collection aux cotés de Zinedine Zidane.
Certes, le récit de la vie d’une femme hors du commun, mais malgré tout une bande dessinée qui se veut édifiante dans le style un peu modernisé de Belles Histoires, Belles Vies avec un dessin en ligne claire assez tristounet, je ne suis pas convaincu que la jeunesse soit encore friande de ce genre d’album, mais il est difficile d’imaginer sœur Emmanuelle en personnage de manga sauveur de l’humanité.

Reste une bonne action, la totalité des droits d’auteur sera reversée à l’association Asmae. Cette association a été créée voici trente ans par sœur Emmanuelle pour venir en aide aux familles défavorisées et leur permettre d’accéder à l’éducation, la santé. Pour sœur Emmanuelle, il suffisait d’être instruit et à peu près en bonne santé pour pouvoir prendre sa vie en main et avoir un peu de poids sur son avenir. Qu’elle ait eu conscience que la bande dessinée était un vecteur important de transmission d’un message prouve une fois de plus sa grande modernité et sa grande ouverture d’esprit.

Par Olivier, le 8 octobre 2009