YERZHAN
Fugitifs

Ce Fugitifs s’inscrit pleinement dans la grande catégorie des « premiers tomes ». Les auteurs s’attèlent, pendant toute la première partie, à planter le décor. Ils nous présentent les lieux, le contexte, les personnages et une fois le lecteur bien imprégné ils envoient l’élément dramatique et extraordinaire (au sens premier du terme) qui va rebattre les cartes et sortir les personnages de leur quotidien. A la fin de l’album, le lecteur ne sait pas dans quelle direction les auteurs vont partir et ressent un petit goût d’inachevé après avoir lu un tome « d’exposition ». Malgré cela, cet album vaut le détour et il n’est pas forcément utile d’attendre le deuxième opus avant de se lancer dans l’aventure.

Graphiquement déjà, cet album est très appréciable. Le trait d’Efa est assez reconnaissable mais il est aussi précis et très agréable. Sa narration fonctionne bien et son dessin reste toujours au service de l’histoire. Et il faut admettre que cette histoire démarre très bien. Elle se passe dans un endroit qu’on n’a pas forcément l’habitude de rencontrer pour ce type de récit, ce qui est plutôt intéressant. Le contexte géopolitique nous interpelle et promet des enjeux dramatiques passionnants pour la suite. Mais le point qui amène le plus de questionnement est bien entendu l’évènement qui va venir perturber la situation initiale : une femme qui s’échappe d’une prison ultra-sécurisée et qui va laisser pas mal de cadavres sur son passage. Non pas que cette femme aux pouvoirs surhumains soit particulièrement originale dans la BD d’action. Mais le fait qu’elle déboule comme un chien dans un jeu de quilles au milieu de ce microcosme très fortement dominé par les hommes relance encore l’intérêt du lecteur. Le suspens autour de cette fugitive est parfaitement dosé et intrigue autant qu’il nous accroche. La lecture de ce premier tome s’avère donc beaucoup plus plaisante que frustrante; et reste suffisamment intéressante pour donner envie de lire la suite !

Par Arneau, le 29 août 2011