YS LA LEGENDE
Déluge
Après sa bataille contre Uther, le roi picte Gradlon, victorieux, vogue vers une nouvelle vie. Ayant appris par Merlin qu’au-delà de la mer, sur les terres désertes de Bretagne, un souverain avait été destitué par le despotique Claudas, il s’embarque pour ce territoire pour en découdre avec ce dernier. Accompagné par sa fille Ahès et sa soldatesque, Gradlon atteint les rivages de la Cornouaille et ne tarde pas à constituer une vaste armée pour guerroyer contre le tyran. Ayant fait la promesse au dieu Taranis de laisser la vie sauve à Claudas, Gradlon se prépare à livrer bataille. Toutefois, cette guerre risquant de causer de très nombreux morts, il décide d’investir le campement de son adversaire afin de le rencontrer et à la suite d’un stratagème conforme à la volonté divine, il parvient à gagner la guerre tout seul. Promu nouveau roi, Gradlon se tourne vers la cité blanche, Ys, et sous l’impulsion de sa fille obsédée par la cité légendaire, entreprend sa restauration. Des années durant, grâce à la gestion rigoureuse de celle-ci, Ys devient florissante jusqu’au jour où le père Gwénolé vient solliciter la construction d’une église dans la cité. Les manœuvres insidieuses du prélat vont finir par causer imparablement la chute de la ville légendaire.
Par phibes, le 19 juillet 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
9782302030978
Notre avis sur YS LA LEGENDE #3 – Déluge
A la tête de plusieurs collections chez Soleil, Jean-Luc Istin, en véritable conteur, revient dans son épopée dédiée à Ys, la ville légendaire bretonne au funeste destin. Totalement habité par ce mythe celtique qu’il a su adapter à sa sauce, le scénariste vient ici délivrer la dernière partie de son histoire via la poursuite de l’entretien entre le roi Gradlon et le père romain Antonius Avea.
Ce dernier épisode est l’occasion de replonger dans la destinée du chef de guerre picte au moment où ce dernier s’impose sur les terres de la Létavia (Bretagne) et par ce biais, permet à sa fille de construire elle-même, sa propre destinée en se focalisant sur la ville d’Ys. Force est de constater que l’évocation qui en est faite, a le privilège, encore une fois, d’entraîner le lecteur dans une aventure pour le moins audacieuse et tout à fait digne des plus grandes légendes. Jean-Luc Istin a de la ressource et le démontre aisément dans la façon de gérer, d’étoffer l’histoire aux accents imaginaires de Gradlon et d’Ahès qui, à n’en pas douter, partagent de façon très cohérente la vedette avec la cité légendaire.
Tout en jouant sur deux époques, le récit s’appuie sur le charisme des personnages principaux qui, évidemment, influencent son cours (Gradlon, Ahès, Gwénolé et Bran). L’épopée d’Ys passe indubitablement par le jeu ambitieux du chef de guerre qui, en narrateur privilégié, explicite presque sentencieusement son ascension et ses déconvenues. Considérant l’époque et les lieux, le récit passe par des moments de violence, d’héroïsme, de rencontres hors norme, d’amour impossible, de destruction cataclysmique et, par ricochet, de drame.
La légende de la cité engloutie continue à être illustrée par un Dejan Nenadov toujours en grande forme. Ce dernier, de son trait pour le moins dense que l’on a pu apprécier précédemment dans cette même série ou dans celle d’Arcanes, met en avant un univers à mi-chemin entre l’Histoire et l’imaginaire remarquablement concluant. A ce sujet, les décors qu’il nous offre sont des plus représentatifs de l’époque traitée et ses personnages ne manquent pas, dans leurs aspects souvent barbares, leurs expressions les plus sombres, leurs actions les plus radicales, d’interpeller favorablement. L’on pourra saluer tout particulièrement ses visions architecturées de la cité d’Ys ainsi que celles, à grande échelle, du cataclysme, trahissant un gros travail de recherche.
Une belle fin d’adaptation de la légende d’Ys portée par un scénariste qui sait composer et raconter les histoires (Excalibur chroniques, Les Elfes, Merlin le prophète, Templier…) et un dessinateur qui sait les illustrer. Un duo gagnant, en fait !
Par Phibes, le 19 juillet 2014
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