ZIPANG
Volume 3

A Shonan (Sumatra), Kusaka avait dû mentir effrontément, niant (re)connaître, en le regardant dans les yeux, l’un de ses subalternes : Tsuda. Cette rencontre avait été bien embarrassante : elle signifiait probablement que Tsuda, qui n’aurait jamais dû se trouver dans cette partie de l’Asie du sud, était en mission à la recherche de Kusaka. Ainsi, l’Histoire montrait qu’elle avait déjà commencé à changer.

Kusaka et Kadomatsu ont réussi à affréter un navire, le To Shin Maru, pour porter carburant et vivres au Mirai. Ce qu’ils ne découvriront que trop tard, une fois en mer en route vers le bateau à réapprovisionner, c’est que l’équipage du To Shin Maru a été remplacé par des militaires de la marine impériale. Tsuda, qui avait des doutes quant à sa rencontre avec Kusaka qui avait nié le reconnaître, n’en était pas resté là et avait persévéré avec succès. Mouillant camouflé dans une discrète crique des îles Anambas, le Mirai avait été découvert par des pêcheurs locaux. Ceux-ci ayant fait remonter l’information auprès des représentants de l’armée japonaise, Tsuda avait eu la puce mise à l’oreille…

De difficiles négociations ont eu lieu entre Kusaka, Kadomatsu et Tsuda en rapport avec l’approche du Mirai. Elles ont quand même débouché sur le ravitaillement. Et, de facto, ce qui n’était pas souhaité est arrivé : l’équipage du To Shin Maru, représentant plus d’une vingtaine d’hommes, entrait dans le secret de la présence paranormale du Mirai à leur époque. Les échanges entre les hommes des deux bâtiments n’ont pas pu être empêchés : le Mirai devient un secret de Polichinelle.

La situation du bateau du XXIème siècle ne met pas tout le monde d’accord sur l’utilisation qui doit en être faite dans la stratégie des événements de 1942. Un accord est pourtant trouvé qui stipule une chose : le Mirai ayant pour mission originelle le maintien de la paix, bien qu’il se retrouve au milieu d’un conflit, il ne devra intervenir que pour sauver des vies.

L’Histoire se vit au présent mais comme son futur n’a pas de secret pour nos héros, ceux-ci savent que la très meurtrière bataille de Guadalcanal doit avoir lieu. Un conséquence de celle-ci sera la perte de plus de 20000 hommes à déplorer. Ce paramètre s’impose comme le genre de mission adéquate pour le Mirai : Kusaka va aller tenter de dissuader son armée d’envoyer des troupes à Guadalcanal. Pour cela, il montera à bord du Yamato où il sera reçu par des "huiles". Certains l’accueilleront comme l’enfant prodige. D’autres l’accueilleront comme un déserteur. Pendant ce temps, le Mirai fait route vers Guadalcanal…

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ZIPANG #3 – Volume 3

Le troisième volet de cette série met en lumière une chose : le Mirai ne pourra pas rester caché en attendant une hypothétique possibilité de retourner vers le futur. L’armée japonaise qui ne savait pas à qui appartenait ce navire époustouflant sait maintenant sur quel pied danser : les militaires venus de l’année 200X sont de leur côté.

Bien que rassurant pour une notion de stress, cette donne fait se poser bien des questions au lecteur : le Mirai pouvant être considéré comme un atout dans cette guerre, s’imposant comme un élément qui aurait dû changer l’Histoire en faveur du Japon, comment l’auteur, Kaiji Kawaguchi, va-t-il continuer son histoire ? Comment va-t-il faire "passer" auprès son lectorat que les militaires japonais de 1942 auraient pu accepter les conséquences futures (notamment Hiroshima et Nagasaki) ? La légendaire sagesse des sujets de l’empire du Soleil Levant suffira-t-elle à faire retomber l’Histoire sur ses pieds ?

A l’image de ce troisième volume dans lequel de nombreuses pages sont consacrées à de longues réflexions et à de difficiles négociations, la série va probablement continuer en disséquant l’Histoire et en (re)posant de bonnes questions. Le glissement dans le passé permet une réflexion qui, tout en étant faite ici "à chaud" s’appuie sur un recul de 60 ans que l’auteur a.

On note que quelques précieuses pages, à la fin des différents volumes, nous aident à y voir plus clair autant sur la géopolitique des conflits du Pacifique que sur la fiction "Zipang". Dans ce volume 3, on trouve entre autres un organigramme des relations entre les différents protagonistes de la série, des informations sur les munitions de l’époque ou encore un rappel sur les grades de l’armée japonaise.

Enfin, les éditions Kana oeuvrent pour faire croître l’intérêt que ne manque pas d’éveiller en nous cette saga et pour alimenter les débats qui pourraient poindre en nous proposant un mini-site très bien réalisé (disponible depuis www.mangakana.com) ainsi que des adresses où les fans peuvent échanger leurs idées, leurs avis…

Bravo !

Par Sylvestre, le 30 novembre 2005

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