ZONE (LA)
Sentinelles

40 ans ont passé depuis le grand cataclysme qu’a connu le monde entier. A Applecross, cité de l’ancienne Angleterre complètement ravagée, les survivants ont tant bien que mal reconstruit ce qui avait été détruit et, par l’intermédiaire du révérend Jensen, se sont orientés dans le culte d’une pensée qui fait table rase des préceptes du passé. Lawrence, considéré par ses pairs comme un anarchiste patenté véhiculant la mauvaise pensée, vit reclus en son domaine, entouré de ses nombreux livres d’époque et de son puma. Le jour où Keira, la petite-fille du maire et fille de Suzan, lui vole la carte permettant de quitter le Zone et de circuler dans les territoires contaminés où se trouve Londres, Lawrence n’a d’autre solution que de partir à sa recherche. Car les territoires en question, depuis leur retour à l’état sauvage, sont source de danger perpétuel.

 

Par phibes, le 9 mai 2010

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2 avis sur ZONE (LA) #1 – Sentinelles

Eric Stalner n’en finit pas d’aligner les séries dans une virtuosité qui le caractérise indéniablement. En cette année 2010, après son implication double (scénario et dessin) dans la saga Voyageur dont le dernier tome (Passé 1) est paru en mars dernier, et son travail en solo sur le tome 2 de Ils étaient dix publié dans le même mois, il confirme son excellente prolixité en s’attaquant à une nouvelle histoire qui fleure bon les ambiances post-cataclysmiques.

Pour ce faire, Eric Stalner nous présente celui qui va porter les péripéties à savoir Lawrence, personnage charismatique campant la sagesse et la propension inévitable à l’aventure. Détaché du reste de la populace rescapée, véritable paria d’une société reconstruite sur un dogme non tolérant, c’est par ce personnage que l’équipée va s’animer au contact d’un monde dévasté, intraitable, issu d’une mutation monstrueuse et dont la destinée peut se révéler source d’intérêt pour certains.

C’est ainsi qu’au travers de la quête qui mêle enfants et adultes dans laquelle s’est engagé Lawrence, ce premier épisode qui sera suivi ultérieurement de trois autres, est l’occasion d’installer l’intrigue futuriste alarmiste et d’expliciter, dans ses nouvelles allures de temps ancien, la toute récente organisation sociétale (différente selon les endroits) qui découle d’un tel chamboulement.

On se meut avec facilité dans cette aventure aux accents catastrophiques bien attrayante qui court de découverte en découverte pour le lecteur, entrecoupée de quelques retours en arrière explicites et de rencontres on ne peut plus surprenantes. La gestion des évènements est parfaite et donne à ce premier opus une atmosphère dépaysante très prenante.

De même, si le scénario est de très bon niveau, le graphisme est toujours à la hauteur de nos espérances. Un trait réaliste et détaillé admirable, des physionomies que l’on reconnaît évidemment, des perspectives extraordinaires, des décors de dévastation et gagnés par la végétation des plus évocateurs, une colorisation peu agressive et très complémentaire, tout concourt à un résultat final formellement convaincant.

Sentinelles est un premier tome soutenu qui joue remarquablement la carte du bouleversement humanitaire et la réadaptation tronquée de groupes rescapés. Un très bon moment de lecture peuplé de rencontres inquiétantes qui en appelle un second prévu en novembre prochain.

 

Par Phibes, le 9 mai 2010

La destruction d’une société, l’avènement d’une nouvelle ère où tentent de se reconstruire des survivants, voilà un thème qui a été maintes fois abordé. Pourtant, nous constatons très vite que l’inspiration de Stalner est bien réelle. Il nous sert un récit très prometteur, où les airs de déjà vu s’estompent pour laisser place à une véritable envie du lecteur d’en savoir plus. Les révélations arrivent progressivement et élargissent notre champ de vision au point de toujours vouloir en savoir plus. C’est le propre d’un bon thriller et Stalner ne nous fait pas défaut de ce point de vue. Qui gère tout cela au delà des frontières de l’Angleterre, et pourquoi ?

Bien sûr, il faudra voir si la suite tient ses promesses, mais je ne suis guère inquiet, connaissant l’auteur.

Cet album est aussi l’occasion d’admirer, une fois de plus, son talent de dessinateur. Les planches sont superbes et cette ambiance post-apocalyptique a vraiment inspiré Stalner. Du très beau travail.

Par Legoffe, le 5 juin 2010

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