Lors du Festival International de la Bande Dessinée, ce vendredi 31 janvier 2025, le théâtre d’Angoulême a offert à Sceneario l’opportunité d’assister à la lecture musicale dessinée de « Jacaranda ». Il s’agit du deuxième roman de Gaël Faye, qui a remporté le prix Renaudot en 2024.
Pour ceux qui n’ont pas encore eu l’opportunité de découvrir ce livre, l’écrivain y dépeint l’épouvante du génocide tutsi en dressant le portrait de Milan, un franco-rwandais, à travers 26 ans de son histoire et celui de Stella, une jeune rwandaise vivant « sous la voute tutélaire » d’un somptueux Jacaranda, arbre refuge et vecteur de transmission.
Gaël Faye est un artiste hautement accompli, salué tant pour sa musique que pour ses écrits.
Cela n’aurait pas pu être plus magique qu’avec son talentueux musicien Samuel Kamanzi à ses côtés, une guitare à la main et une voix empreinte de douceur et d’émotion.
L’auteur-compositeur-interprète franco-rwandais nous a offert un spectacle éblouissant, alliant la lecture de passages tirés de son roman à la musique.
À la joie des admirateurs présents, la présentation intégrait parfois certaines de ses mélodies emblématiques comme « Butare », « petits pays », ainsi que « chalouper » et « kwibuka ».
Je peux vous l’assurer, la magie a fonctionné !
Pour la première fois, tout au long du spectacle, Sylvain Savoia, le dessinateur et coloriste de la bande dessinée « Petit Pays » (inspirée du roman primé Goncourt de Gaël Faye en 2024), a réalisé des dessins en direct pendant la lecture.
Son dessin en noir et blanc, sur une grande page blanche, était projeté sur un grand écran en arrière-plan.
Débutant par l’une des héroïnes principales « Stella », l’artiste ajoutait ensuite progressivement des éléments fondamentaux du roman, synchronisés sur la lecture de Gael Faye.
C’est impressionnant la façon dont le crayon de S. Savoia a su traduire en images ce qui était envisageable par la lecture. Les illustrations paraissaient sorties de notre imagination.
Le dernier dessin au milieu de la page était, quant à lui, orné d’une belle nuance violette, sans aucun doute, en hommage à la couleur mauve du jacaranda. Il ajoutait une touche de clarté qui révélait une étincelle d’espoir, d’humanité et de rassemblement.
Un trio éblouissant, un résultat enchanteur et touchant qui incitait à chalouper !
Yoka, qui se traduit par « écoute » en Lingala, a été entonné collectivement par l’assemblée, véhiculant un message d’unité et de rassemblement, une interaction empreinte d’émotion.
On ne peut que rêver d’une nouvelle transposition en bande dessinée de ce second roman à succès.