Le film réalisé par Walter Hill et mettant en scène Sylvester Stallone, Sung Kang, Sarah Shahi, Jason Momoa, Christian Slater, qui s’est inspiré de la série Du plomb dans la tête, publiée par Casterman par Matz et Wilson,… vient de sortir en salle ce mercredi 27 février.
Jimmy est un tueur à gages de la Nouvelle-Orléans qui, suite au meurtre de son partenaire après un contrat tout juste terminé, va devoir faire équipe avec un jeune flic de New York afin de mener son enquête et savoir à partir d’où tout est parti en vrille. Ensemble ils vont découvrir que derrière le commanditaire se cachent un avocat influent et un riche promoteur immobilier…
On va essayer de ne pas oublier que le scénario ne s’est que vaguement inspiré de la BD, même s’il n’en a même pas gardé la trame générale. Car tout est changé, épuré. On prend un « souvenir de lecture » pour écrire un script qui n’a de rapport avec l’idée originale que quelques noms, dont celui du « héros », et on nous livre un polar lambda, sans saveur qui n’est que le reflet de nombreux autres scripts télé livrés au kilomètre !
Car en effet, on sait très bien qu’adapter une BD, un livre ou je ne sais quoi dans le genre est en soi un travail difficile, ingrat, qu’il va forcément falloir opérer des changement,faire des concessions « les media ne sont pas les mêmes, pas le même langage… » ! Toutefois, dans le cadre d’un polar, avec un scénario aussi précis que celui de Matz, on aurait pu espérer retrouver un tantinet d’ambiance, de travail sur les personnages, sur les dialogues sans pour autant tomber dans les archétypes d’une série Z sans inspiration.
Si je suis dur avec ce film, ça n’est pas uniquement parce qu’il ne suit pas fidèlement le matériau d’origine, mais surtout parce chaque seconde de ce film transpire le manque de motivation, la production en automatique avec des professionnels qui livrent le minimum syndical sans faire de zèle. En ça ils sont complètement en phase avec le scénario !
Les acteurs donnant l’impression de se demander sans cesse ce qu’ils font dans cette sous production, Stallone en tête, les plans de Hill alternent images vidéo et zooms maladroits sans penser une seconde à travailler la lumière, les ombres, les textures de l’image ou simplement les cadres (eh, on parle bien de Walter Hill, là !!!) ! De plus, l’histoire comprend pas mal de moments mal exploités, de pistes sans suite (la blonde qui n’est pas tuée, ça n’apporte absolument rien au reste, par exemple…), de déséquilibres scénaristiques avec des personnages qui en deviennent presque vides !
Ainsi, alors qu’il aurait juste suffit de changer les noms des perso principaux pour que ça ne soit qu’un banal polar comme il y en a tant, on se dit qu’il n’était vraiment pas nécessaire d’aller lui coller en plus cette étiquette d’adaptation sur le front.
Après tout, un film de flingue ça peut donner l’occasion de passer un moment sympa à se vider la tête, encore faut-il qu’il se distingue un minimum…
Finalement, on a peut-être l’impression d’avoir vu ou lu des milliers d’autres histoires comme celle là, et c’est juste dommage que les spectateurs risquent de cataloguer les albums de Matz et Wilson de la même façon, quand bien même cette série restant un excellent polar dont je conseille très vivement la lecture, le film qui se formera alors sous vos yeux risque certainement d’être bien plus motivant que ce ticket de cinéma perdu dans un coin de votre poche !