Exposition - Salon

Exposition Bourgeon – Musée de la Marine

Du 03 février au 03 mai 2010

Exposition Bourgeon

Du 03 février au 03 mai 2010

MUSÉE DE LA MARINE

Palais de Chaillot

17 place du Trocadéro

75116 Paris

HORAIRES

tous les jours de 10h à 18h (sauf le mardi)

Plein tarif : 7 euros

Tarif réduit : 5 euros

gratuit pour les moins de 26 ans et pour les adhérents

A l’aube des années 1980, _les Passagers du Vent_ tiennent une place bien particulière dans l’univers de la bance dessinée.

Depuis le début des années 1970, les auteurs abordent des sujets sociétaux, contemporains, ancrés dans une certaine réalité (la politique, la sexualité, la réflexion sur les utopies …). La série créée par François Bourgeon transcende ce genre et instaure un pont entre la littérature et le 9e art. L’auteur modernise le récit d’aventure historique, inventant un genre nouveau dans la bande dessinée. Il y a eu un avant et un après _les Passagers du Vent_. De nombreux lecteurs, peu sensible à la bande dessinée, découvrent cette fresque historique et humaniste.

François Bourgeon a commenté la visite et donné de nombreuses explications sur l’ensemble des œuvres présentes à cette exposition (près de 90 dessins et 6 maquettes).

_ »Je venais au musée de la marine quand j’étais enfant et j’y suis revenu tout seul assez régulièrement quand j’étais adolescent. Il faisait parti des endroits ou j’aimais bien rêvasser. Il y a tellement de choses merveilleuse à voir.

Ce n’était pas forcement la mer, c’est toute l’aventure qu’il y a autour. Les gens qui se sont lancés à l’assaut de l’océan et à la découverte du monde. » _

On avance chronologiquement dans l’exposition en commençant par _la Fille sous la Dunette_ pour finir avec les deux derniers albums _la Petite Fille du Bois-Caïman_. Ce qui permet de voir d’évolution des techniques de François Bourgeon.

On voit l’évolution du dessin sur 30 ans avec les premières planches avec les couleurs qui était faite sur des bleus séparé du film noir que l’on peut juxtaposer pour former la planche comme dans l’album.

_ »Cette maquette du 74 canons est très symbolique de la fin du XVIIIe siècle. C’était un bateau qui avait une puissance de feu tout à fait redoutable avec ses plus de 800 matelot, fusiliers et officiers.

Le musée de la marine a eu la gentillesse d’enlever le pont qui couvre la dunette pour qu’on puisse apercevoir la cabine qu’occupait Isa qui était la cabine du second. »_

LA FILLE SOUS LA DUNETTE (1979)

Un homme à la mer dès la première planche, mais c’est une héroïne, Isa, qui va mener l’histoire des _Passagers du Vent_ durant près d’un siècle. Pour l’heure, on ignore tout d’elle, si ce n’est qu’elle peut sauver des hommes de rien et tenir tête aux nantis, et pourtant la Révolution de 1789 n’est pas encore passée sur le pont du Foudroyant, un 74 canons qui bientôt tonnera contre la mitraille anglaise.

Mais Isa saura quitter à temps la dunette pour d’autres courses, entraînant avec elle un joli matelot et un solide chirurgien …

LE PONTON (1980)

C’est ainsi … l’Angleterre est encore la perfide Albion. Il est vrai que nous sommes en 1780 et que Français et Anglais aiment à se défier et à se combattre sur les mers du monde. En fait, l’histoire du Ponton se déroule à quai, enfin presque, dans une vasière entre les planches d’un ponton où croupissent les deux compagnons d’Isa parmi quelques neuf cents prisonniers de guerre des Anglais. Pourtant Isa, qui de son côté a été libérée, enseigne à la jeune Mary les subtilités de la langue des philosophes des Lumières. Isa a bien sûr déjà un plan d’évasion en tête …

LE COMPTOIR DE JUDA (1981)

Toujours en fuite, cette fois il s’agit du brick senau la _Marie-Caroline_, un Négrier nantais qui porte Isa et ses compagnons vers d’autres terres. Des terres où les us et coutumes semblent se répéter comme là-bas … en France. Les mêmes castes, le même mépris des autres races.

Dans cet album, su la personnalité d’Isa est au plus près de ce que souhaite François Bourgeon, l’auteur des _Passagers du Vent_ entreprend des témoigner de sa vision de la traite négrière, et par la-même de ce qui sous-tend l’oeuvre complète des _Passagers du Vent_, son profond humanisme.

_ »C’est la première maquette que j’ai fait du comptoir de Juda. On est à l’ancien Dahomey, le Benin actuel. Le comptoir est un fortin en terre. _

_J’ai fait cette maquette parce que je n’avais que des plans et une petite vue en élévation que l’on voit dans les albums. Je voulais voir ce que cela donnait, j’ai pris des documents des constructions en terre, sa couleur, … »

_ »J’ai trouvé toutes les archives du fort de Juda rue Houdinot, à l’ancien ministère des colonies, et avec les plans du fort, il y avait un dessin que j’ai utilisé. C’est un relevé des cotes qui a été fait au XVIIIe siècle par un marin en aquarelle. Je l’ai exactement reproduit on y voit les trois forts, français, anglais et portugais. C’était les comptoirs de traite des esclaves. »_

L’HEURE DU SERPENT (1982)

Isa est à terre pour une expédition qui doit la mener à Abomey et à son roi. Si elle devient Mamisa et cherche à retrouver le vodouno qui a ensorcelé Tragan, son compagnon, elle reste Isa, tenant tête, aux puissants et voulant protéger les esclaves …

Elle est fille des Lumières, et nous ne sommes qu’en 1781 … L’abolition de l’esclava est encore loin. Mais il faut bientôt repartir à bord de la _Marie-Caroline_, qui peut largement accueillir ses 340 esclaves, et qui effectuer comme l’écrit François Bourgeon son dernier et plus effroyable voyage.

LE BOIS D’EBÈNE (1984)

Huis clos parfait et pourtant en plein océan !

Décès du capitaine, manoeuvres meurtrières, tempête, révolte du bois débène. Le souffle épique du récit des grandes courses est ici convoqué pour amener le lecteur, enfin, à prendre un peu de repos au Cap français, après quelques mois en mer. Mais ce n’est qu’illusion car disparaîtront bientôt de vieux amis et réapparaîtront des navires ennemis. Isa devra songer, de nouveau, à d’autres exils en nous rappelant qu’elle a dix-huit ans et toute la vie devant elle …

LA PETITE FILLE BOIS-CAÏMAN – LIVRE 1 (2009)

Un autre siècle, le XIXe, pour une autre guerre, la guerre de secession, et une autre héroïne, Zabo, pour la suite des _Passagers du Vent_, ving cinq années après la parution du _Bois d’ébène_. Zabo, créole, fuit la Nouvelle Orléans et les soldats de l’Union tout en trouvant protection auprès d’un jeune photographe, Quentin …

Elle prononcera au début du récit une phrase entendue ou lue sous d’autres cieux : J’ai presque dix-huit ans et la vie devant moi …

Et si la vieille femme qu’elle finira par rencontrer dans ce livre 1 était son double fait d’usage et raison mais rappelant au lecteur une autre héroîne … ?

_ »La tête de Zabo en plâtre est à la fois un modelage et moulage. Je ne voulais pas perdre trop de temps à fabriquer deux oreilles identiques. J’ai demandé a un ami dentiste de mouler les oreilles de sa fille que j’ai ensuite collé. _

_ Le chapeau de Zabo est un chapeau de curé qu’elle a pris à l’église rouge avec les habits d’hommes que lui a fournit le curé pour qu’elle puisse remonter le bassin.

Elle le porte comme il l’était souvent dans le sud.  » _

Livres

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