Exposition - Salon

Exposition Mickey Donald,tout un art – Angoulême

Du 31 janvier au 03 février 2013

Cour de l’Hôtel de Ville

Angoulême

Du jeudi 31 janvier au dimanche 3 février 2013

MICKEY & DONALD, TOUT UN ART !

Mickey et Donald sont « nés » dans les dessins animés mais très vite, ils sont devenus des héros de bandes dessinées. Leurs aventures en BD sont réalisées depuis plus de quatre-vingts ans par des artistes de grand talent dissimulés sous la signature « Walt Disney ». Cette Exposition leur est consacrée.

Afin de rendre plus claire la longue histoire de ces « homme de l’ombre », nous l’avons découpée en cinq périodes. Chacune est placée sous l’égide d’un artiste (ou deux quand le choix était trop difficile) dont le talent a marqué une époque.

1930

Mickey Mouse fait ses débuts en 1928 dans trois dessins animés : _Plane Crazy, The Fallopin’Gaucho et Steamboat Willie_.

Dés 1930 il devient heros d’une bande dessinée à son nom. Cette BD paraît dans les journaux quotidiens (et non dans la presse jeunesse, comme c’est souvent le cas en Europe) une bande en noir et blanc du lundi au samedi. C’est ce que l’on appelle un comic strip. A partir de 1932, le succès étant au rendez-vous, Mickey Mouse paraît aussi le dimanche, sous forme de planche en couleurs.

Quand Walt Disney est sollicité pour faire de Mickey Mouse un comic strip, il s’en charge d’abord lui-même, écrivant des scénarios illustrés par Ub Iwerks, son principal animateur, assisté de Win Smith. La série démarre le 13 janvier 1930.

Mais Walt Disney et Ub Iwerks ont un studio d’animation à … animer, et la réalisation d’une bande quotidienne demande un auteur qui s’y consacre à plein temps. Ce sera Floyd Gottfredson.

Donald Duck est d’abord un personnage secondaire dans un dessin animé de 1934 de la série _Silly Symphony : La Petite Poule avisée_. Les animateurs repèrent son potentiel explosif et l’intègrent dans la bande à Mickey dans le dessin animé _Le Gala des Orphelins_. Dès 1935, Donald fait aussi de la bande à Mickey dans les bandes dessinées aussi.

En 1936, Donald vole de ses propres ailes dans des bandes du dimanche de la série _Silly Symphony_ qui paraissent en complément de la page hebdomadaire de Mickey Mouse. Elles sont dessinées par Al Taliaferro, sur scénario de Bob Karp. En 1937, le comic strip de Donald devient régulier. Il va intégrer les personnages venus des dessins animés : les trois neveux de Donals et le cousin Gus.

En france, le comic strip _Les Aventures de Mickey_ paraît à partir d’octobre 1930 dans un quotidien, _Le petit Parisien_. Il est diffusé par l’agence de presse Opera Mundi, dirigée par Paul Winkler. A partir de 1931, Mickey est publié en albums par les éditions Hachette. En octobre 1934, Paul Winkler lance un hebdomadaire pour la jeunesse,_ Le journal de Mickey_.

En Italie, l’hebdomadaire _Topolino_ (nom italien de Mickey) est lancé en 1932. En 1937, l’éditeur lance un autre hebdomadaire consacré a Donald : _Paperino e altre avventure_ (« Donald et autres aventures »). Avec un tel titre, il faut que Donald y ait des aventures. Mais à l’époque, les BD américaines de Donald sont des gags sans continuité. Un auteur italien, Federico Pedrocchi, va donc réaliser une aventure à suivre mettant en scène Donald, _Paperino e il mistero di Marte_ (« Donald et le mystère de Mars »), bientôt suivie de _Paperino Inviato speciale_ (« Donald envoyé spécial »).

Au royaume-Uni, _Mickey Mouse Weekly_ démarre en 1936. les couvertures de cet hebdomadaire sont des dessins en couleurs réalises par Wilfred Houghton. A partir de 1938, on y trouve aussi, en plus des bandes américaines, des aventures originales réalisées par William A. Ward. Il envoie Donald à l’aventure avec un marin du nom de Mac.

FLOYD GOTTFREDSON (1905 – 1986)

Passionné de dessin dès l’enfance, il a suivi des cours par correspondance pour être cartoonist. Devenu projectionniste de cinéma, il va s’installer à Los Angeles. Un jour, il se présente aux studios Disney où il est engagé comme apprenti animateur. Le 5 mai 1930, il remplace au pied levé Win Smith sur le comic strip de Mickey à peine cinq mois après son lancement. très vite, il reprend aussi le scénario.

Les premières années, Gottfredson développe l’univers de Mickey à partir des personnages et des situations fournis par les dessins animés. Ainsi, il flanque Mickey et Minnie et l’oppose à Pat Hibulaire dès les premiers épisodes. Il utilise aussi les personnages de Clarabelle la vache et d’Horace le cheval.

Pour ce qui est des thèmes, Gottfredson s’inspire souvent de ceux des dessins animés, mais il inclut ce qui, au cinéma, n’est qu’un court film surtout prétexte à gags, dans le cadre d’une intrigue longue et complexe. Gottfredson est le maître d’œuvre de la BD, mais il est aidé pour le scénario et les dialogues par Merril de Maris et Ted Osborne.

Les planches du dimanche sont sans rapport avec l’aventure des jours de semaines

Mickey affronte les pirates de l’air

_Strip du 20 et 21 avril 1933_

Mickey, Minnie, Horace Clarabelle et Pluto

_Strip du 27 juillet 1934_

Pendant que Mickey et Pluto affrontent un savant fou dans le dessin animé The Mad Doctor, Mickey et Horace en affrontent trois !

_Strip du 10 janvier 1933_

1940 – 1950

Mickey et Donald sont désormais des héros de BD bien établis et paraissent dans un nouveau support : le comic book (fascicule mensuel de bande dessinée). En 1940 est lancé _Walt Disney’s Comics and Stories_. Au début, le titre reprend des comic strips mais en 1942, on se met à y publier des bandes inédites, réalisées spécialement pour ce format. C’est alors que commence à travailler Carl Barks.

Les revues Disney se multiplient en Europe après la fin de la Deuxième Guerre mondiale : en 1948, _Kalle Anka & Co_ en Suède et _Donald Duck & Co_ en Norvège en 1949, _Anders And et Co_ au Danemark en 1950, _Mickey Magazine_ en Belgique en 1951, _Micky Maus_ en Allemagne de l’Ouest et _Aku Ankka_ en Finlande en 1952, _Donal Duck_ aux Pays-Bas et _Le journal de Mickey_ en France.

Dans certains pays, on réalise des Bd originales. Ainsi, dans _Le Journal de Mickey_, on peut lire chaque semaine de 1952 à 1978 une page de _Mickey à travers les siècles_, dessinée par Pierre Nicolas. Dans le _Mickey Mouse Weekly_ anglais, Ronald Neilson réalise de superbes aventures de Mickey peintes.

Le comic strip de Mickey continue. En 1947, Floyd Gottfredson, aidé du scénariste Bill Wright, donne un nouveau partenaire à Mickey, Iga Biva, l’homme venu du futur. En 1955, le comic stip de Mickey deviendra une série à gags. Floyd Gottfredson s’en occupera jusqu’en 1975, date de sa retraite.

Le comic strip de Donald continue aussi, toujours dessiné par Al Taliaferro. En 1943, un nouveau personnage y apparaît, Grand-mère Donald, promise à une belle carrière.

En Italie, où la demande pour la BD Disney est importante et le format de publication inhabituel (à partir de 1949, _Topolino_ paraît au format de poche), une véritable école locale va se développer autours de Guido Martina, scénariste de talent.

Avec le rédacteur en chef Mario Gentilini, il lancera dans la BD Disney de nombreux dessinateurs italiens comme Romano Scarpa et Luciane Bottaro. C’est aussi Martina qui lancera une spécialité italienne : les versions Disney de classique de la littérature.

D’autres scénaristes et dessinateurs de talent réalisent aussi des aventures des personnages Disney dans les comic books. _Walt Disney’s Comics and Stories_ est le titre vedette, qui se vend à 3 millions d’exemplaires tous les mois au début des années 1950. On y trouve de merveilleuses couvertures de Walt Kelly, auteur du mythique comic strip _Pogo_, de Carl Barks, de Tony Strobl et de Paul Murry. Paul Murry anime de nombreux personnages Disney mais il est resté fameux pour les aventures de Mickey publiées dans le comic book solo _Mickey Mouse_ et sous forme de mini-fueilletons dans _Walt Disney’s Comics and Stories_.

CARL BARKS (1901-2000)

Carl Barks a fait un peu tous les métiers avant de devenir gagman au studio Disney. En 1942, il quitte le studio et devient auteur de BD à plein temps. On lui confie la réalisation d’une histoire de dix pages de Donald tous les mois dans _Walt Disney’s Comics and Stories_. Il s’en acquittera sans inerruption jusque dans les années 1960.

En parallèle, Barks écrit et dessine de grandes aventures de Donald dans une série de one shot qui deviendront, en 1952, un comic book régulier _Donald Duck_. C’est dans l’un de ces numéros speciaux qu’il crée en 1947 le personnage de Picsou (Scrooge McDuck en v.o.).

En effet, sa production importante conduit Barks à étoffer l’univers de Donald, qu’il situe à Donaldville (Duckburg) dans l’état imaginaire de Calisota. Il crée le cousin Gontran Bonheir en 1948, les Rapetou et les Castor Juniors en 1951, Géo Trouvetou en 1952, Archibald Gripsou, le rival de Picsou, et Filament, l’assisant de Géo en 1956, l’autre rival de Picsou, Flairsou et sorcière Miss Tick en 1961.

A partir de 1952, Barks réalise _Uncle Scrooge_, un comic book trimestriel consacré à Picsou, une première pour un personnage Disney ne venant pas des dessins animés.

1960 – 1970

Dans les années 1960 et 70, les grands créateurs américains arrivent à l’âge de la retraite (Carl Barks en 1967, Floyd Cottfredson en 1975). Aux Etats-Unis, les comic books ont moins de succès alors que la demande de BD venue d’Europe est toujours plus importante.

C’est pourquoi certaines BD sont réalisées aux Etats-Unis (par « le Studio ») et paraissent uniquement à l’étranger.

De nouveaux personnages restent ainsi inconnus des Americains, comme Popop, le cousin farfelu de Donald, créé par Dick Kinney (scénario) et Al Hubbard (dessin).

En Europe, c’est l’école italienne qui a la production la plus importante. Giovani Battista Carpi en est un représentant typique. Il a eu la distinction de dessiner la première aventure de Fantomiald (sur scénario de Guido Martina). Luciano Bottaro adore placer Donald et Picsou à l’époque de la flibuste et des pirates. Il a aussi développé le personnage de la sorcière Carabosse (venue du dessin animé) comme adversaire récurrente de Dingo.

Mais les deux auteurs les plus marquants dont sans conteste Romano Scarpa et Giorgio Cavazzano.

ROMANO SCARPA (1927 – 2005)

Venu de l’animation, Romano Scarpa commence à dessiner des histoires Disney en 1954. Deux ans après, il devient aussi scénariste, en particulier pour les aventures de Mickey qu’il réalise dans le style des comic strips de Floyd Gottfredson, mais en y ajoutant vite une touche très personnelle. En 1959, il ressuscite le personnage du professeur Mirandus, apparu avant-guerre dans « _Mickey et l’île volante_ », et crée Atominus, un atome devenu vivant. Il enrichit aussi l’univers de Donald et Picsou, surtout avec la création de Brigitte en 1962, une « fiancée » dont l’archimultimilliardaire se passerait bien !

Dans les années 1970, Romano Scarpa revient à l’animation mais continuera de réaliser de nombreuses BD Disney.

GIORGIO CAVAZZANO (NÉ EN 1947 – )

Giogio Cavazzano n’a que 14 ans quand il devient assistant de Romano Scarpa. Dans les années 1970, il impose son style, tout en souplesse et en rondeurs aussi bien en Italie qu’en France, où il travaille Cavazzano sur l’école Disney italienne est énorme.

A partir des années 1980, il n’y a pas un jeune dessinateur qui n’ait pas subi son influence.

Cavazzano écrit rarement ses textes, préferant travailler avec des scénariste comme Tiziano Sclavi, Francois Corteggiani, et plus récemment Tito Faraci. Parmi les parges éxposées, l’une est extraite d’une histoire écrite par Jerry Siegel, le créateur de Superman !

1980 – 1990

En 1986, un nouvel éditeur reprend la publication des comic book Disney aux Etats-Unis. La firme Gladstone (dont le nom est celui du cousin Gontran en version anglais) a été créée par des fans de BD, qui ont à coeur de rééditer les classiques de Carl Barks ou de Paul Murry, mais aussi de faire découvrir au public américain les auteurs européens majeurs comme Romano Scarpa ou le Néerlandais Daan Jippes, lequel réalise les premières couvertures. Et lis donnent leur chance à de nouveaux auteurs comme le Canadien William Van Horn et l’Américain Don Rosa.

La création des éditions Gladstone a des conséquences à long terme. Ainsi le dessinateur néerlandais Daan Jippes trouve une notoriété internationale et l’américain Byron Erickson, rédacteuren cef de Gladstone, est engagé par la firme danoise Egmont. Les scandinaves ont pris le relais des américains pour la production de nouvelles histoires au format comic book.

Erickson y apporte une dynamique renouvelée avec un réseau de dessinateurs et scénaristes tant amériains qu’européens. L’univers de Mickey est rajeuni, d’anciens personnages reprennent du service. (le bagarreur Butcj, le cheval Horace, …) et de nouveaux sont créés tel le savant Doc Static.

En Italie, les émules de Giorgio Cavazzano sont nombreux. L’un d’entre eux se détache du lot, Massimo De Vita, qui se concentre particulièrement sur le personnage de Mickey et Dingo ou du cousin aventurier de ce dernier, Indiana Ding.

A la fin des années 1990, les éditeurs italiens prennent acte du goût froissant des jeunes lecteurs pour les mangas et les comics. Ils multiplient les expériences, tant graphiques que narratives. La plus radicale : transfirmer Fantomiald en Power Duck, un « vrai » super-héros qui affronte de redoutables menaces allant des extraterrestres belliqueux au voleur spatio-temporel. Un succès qui fera école !

2000 ET ANNÉES SUIVANTES

Les jeunes générations d’auteurs, tout en poursuivant la tradition classique, sedoivent d’être en phase avec les goûts des jeunes lecteurs. Les échanges tant graphiques que thématiques entre BD, cinéma, animation et jeux vidéo sont aujourd’hui monnaie courante. La fantasy, la science-fiction, le polar, ont plus que jamais droit de cité dans les aventures de Mickey et Donald.

On a vu ainsi Byron Erickson et Giorfio Cavazzano lancer Donald et sa famille dans un feuilletion d’heroic fantasy (_Dragon Lords_), le scénariste italien Tito Faraci envoyer Mickey à Anderville, dans les pages de _Mickey Mouse Mystery Magazine_, à l’ambiance proche du roman noir. Dans la série _Planète T_, les descendants de Mickey et ses amis explorent la planète que leurs ancêtres ont colonisée. Dans _DoubleDuck_, Donald devient espion et accomplit maintes missions périlleuses aidé de gadget sophistiqués. Quelques exemples parmi beaucoup d’autres de l’immense richesse de la BD Disney, nourrie par l’enthousiasme toujours renouvellé de ses auteurs.

En France, Le Journal de Mickey développe une vraie politique de création qui s’appuie sur des dessinateurs français et des artistes étrangers comme Cavazzano et le studio espagnol Comicup.

Claude Marin, pro de la BD et fan de Disney depuis toujours, illustre des aventures de Mickey et la populaire série des Bébés Disney, sur scenario de Gégé et Belom. La création française majeure en matière de personnage Disney est sans conteste Michel Souris, le double raté de Mickey, imaginé en 2000 par le scénariste Didier Le Bornec.

SILVIA ZICHE (NÉE EN 1967)

Cette artiste italienne fait ses début en 1991, d’abord comme dessinatrice avant d’écrire aussi ses propres scénarios. Graphiquement, ses Mickey et Donald sont à la fois très fidèles à l’école italienne post-Cavazzano et possèdent un côté presque trash, toujours à la limite de la parodie. Silvia Ziche a mis en scène de longues histoires se moquant des films à gros budget ou des telenovelas du petit écran. Elle réalise depuis 2008 la une de l’hebdomadaire italien _Topolino_ sous forme de cartoons mettant en scène les personnages Disney.

KARI KORHONEN (NÉ EN 1973)

Animateur et illustrateur finlandais, il s’implique dans l’univers Disney depuis les années 1990, réalisant d’abord essentiellement des couvertures puis des scénarios pour des dessinateurs comme pour le prolifique argentin Vicar. Mais ses meilleures réalisation sont sans doute ces histoires qu’il réalise entièrement, dessin et scénario, où il montre les grands tropes de l’univers de Donald sous un angle nouveau et original.

Il n’y a jamais eu autant d’auteurs de BD Disney. Il est encore un peu tôt pour que se dégage une personnalité qui domine les années 2000 et suivantes comme ce fut le cas pour les décennies précédentes. C’est pourquoi cette section donne un échantillonnage de ce que l »on pourrait qualifier la « nouvelle génération ». Les deux foyers les plus actifs pour la création de BD restent la Scandinavie et l’Italie.

Publicité