Exposition - Salon

VRAOUM ! – Trésors de la bande dessinée et art contemporain

du 28 Mai au 27 Septembre 2009

Du 28 mai au 27 septembre 2009

[Will Eisner, The Spirit, (détail) ca. 1940, planche originale, collection particulière © Will Eisner Studios, Inc. All rights reserved]

la maison rouge

fondation antoine de galbert

10 boulevard de la bastille

75012 Paris

du mercredi au dimanche de 11h à 19h

et nocturne le jeudi jusqu’a 21h

visite conférence gratuite le samedi & dimanche à 16h

plein tarif : 7€

tarif réduit : 5€ (13-18 ans, + de 65 ans, etudiants, ..)

La maison rouge, fondation privée, a ouvert ses portes en juin 2004 à Paris. Elle a été créée pour promouvoir la création contemporaine en organisant, au rythme de trois par an, des expositions temporaires, monographiques ou thématiques, confiées pour certaines à des commissaires indépendants.

Avec l’exposition _Vraoum ! Trésors de la bande dessinée et art contemporain_, la maison rouge ouvre pour la première fois ses espaces d’exposition au domaine de la bande dessinée, à travers une sélection de planches originales provenant de collections particulières présentèes conjointement à des oeuvres d’art contemporain. Cette exposition a pour objectif de montrer sur le même plan des oeuvres issues de domaines séparés : art mineur et populaire d’un côté, fait par des « auteurs » et l’art contemporain de l’autre créé par des « artistes ».

Mais rien n’est aussi simple et l’exposition part du principe que la bande dessinée est un art fait par des artistes, quel que soit le nom qu’on leur donne.Hergé et Giraud considéraient la peinture de Chevalet comme un passe temps.

LES PIONNIERS

La bande dessinée apparaît dans plusieurs pays à la fois en quelques décennies. En Europe, on en attribue la paternité au suisse Rodolphe Töpffer qui en 1840 pratique ce qu’il appelle une « littérature en estampes » : un récit fait d’une succession d’images encadrées, auxquelles il ajoute des cadres pour le texte. Les bulles font leur apparition avec Christophe dès les années 1890 et sont systématisées plusieurs décennies plus tard par Alain Saint-Ogan, le créateur de Zig et Puce (1925).

Parmi tous ces pionners du 9e art, l’un est devenu un véritable classique : Winsor McCay, dont un ensemble de planches originales est présenté. Le père de Little Nemo (1905) est également l’inventeur du dessin animé avec son film _Gertie the dinosaure_ en 1914. George Herriman, avec sa série Krazy Kat (1913) fait aussi figure de pionnier en introduisant le non-sens dans la bande dessinée. Sont apport influencera de nombreux auteurs, comme Will Eisner et Charles Schulz, le père de Snoopy.

FAR WEST

L’épopée de la conquête de l’Ouest américain, à son apogée dans la seconde moitié du xxe siècle, alimente l’imaginaire de tous les arts: littérature, peinture, photographie, chanson, théâtre et bien sûr du cinéma. En Europe, l’intérêt pour le Far West se développe en bande dessinée dans les année 40 et 50. Le genre permet de représenter une nature grandiose, les grands espaces de l’Ouest, des chevaux, des cow-boys et des indiens. Les héros de western dessinés sont comme ceux des films dont ils s’inpirent : virils, courageurx, independant.

C’est le cas de Jerry Spring (1954) créé par Jijé (jospeh Gillain). Même Lucky Luke de Morris, dans une version humoristique, n’est pas dénué de ces qualités. Avec Goscinny, ils réécrivent la conquête de l’Ouest avec dérision et humour, mais non sans réalisme. Le Far West de Lucky Luke est extrêmement bien documenté, même s’il n’est pas décrit de manière aussi précise que celui de Jean Giraud. Au debut des années 60, Giraud et Jean-Michel Charlier créent la figure de Blueberry. Le mythe originel du Far West y est revisité sous une forme qui doit beaucoup aux westerns spaghetti de Sergio Leone.

BESTIOLES ET CRÉATURES

Les bandes dessinées sont peuplées d’animaux et de créatures. Parfois partenaires et faire-valoir des héros (comme Milou ou Jolly Jumper), ils sont aussi héros eux-mêmes, notamment dans l’univers de Walt Disney.

Décrits de manière anthropomorphique, les animaux sont des masques désignant des types psychologiques ou sociaux, comme dans Chlorophylle de Raymond Macherot (1954). Leur société ressemble en tous points à la notre. s’inspirant parfois d’évènements historiques précis. Les exemples sont pléthores : les histoires de l’oppoussum Pogo (1943) de Walt Kelly, font souvent références à la vie politique américaines dans les années 50.

Certaines bandes dessinées animalières ont plusieurs clés de lecture et s’adressent autant a un public enfantin qu’aux adultes. C’est le cas de Garfield le chat égocentrique et fainéant de Jim Davis, Snoopy ou le chat de Philippe Geluck. Les dessinateurs peuvent créer des espèces qui n’existent pas comme le marsipulami de Franquin ou les Schtroumpfs, petites créatures bleues de son ami Peyo.

WALT DISNEY PRODUCTIONS

Mais les bestioles les plus connues sont certainement celles de Walt Disney. Ilmet en scène des personnages au graphisme épuré, reconnaissables au premier coup d’oeil. Mickey, le premier personnage de Disney, apparait pour la première fois dans Steamboat Willie (1928). Autours de lui naissent bientôt d’autres créatures qui connaîtront la même renommée : minnie, Pluto, Donald le canard grincheux, ses neveux facétieux ou l’oncle Picsou le milliardaire avare, …

Dès les années 30, ces personnages passent du grand écran à la presse. Le travail du dessin est confié à differents dessinateurs comme Floyd Gottfredson, Al Taliaferro et carl Barks qui dit-on dessina environ 6000 pages dont il ne reste que quelques rarissimes exemplaires.

Cet univers exerce son pouvoir encore ajourd’hui son pouvoir de fascination sur de nombreux artistes. La citation se fait souvent sur le mode du décalage. Les artistes déconstruisent le monde des personnages de leur enfance en imaginant des scénarios décalés où ils se frottent à l’univers culturel des adultes.

HERGÉ ET LA LIGNE CLAIRE

L’école franco-belge de la « ligne claire » est un territoire s’esquissant avec Saint-Ogan avant 1930, atteignant sont classicisme avec Hergé et poursuivant avec Edgar P. Jacobs, Jacques Martin et Bob De Moor, puis Ted Benoit et d’autres. Le terme, s’il désigne un processus arrivé a maturité au fils des aventures de Tintin, a été inventé dans les années 70 par Joost Swarte, un illustrateur hollandais fervent admirateur d’Hergé.

La ligne claire, c’est une écriture graphique, basée sur l’épure et la lisibilité qui tente d’effacer toute marque expressive de la main. Son tracé est donc sans ombre ni changement d’epaisseur, et enserre souvent des couleurs posées en aplats.Chez Hergé, l’élaboration de la ligne claire est en fait le résultat d’un énorme travail de recherche, dont seul les crayonnés originaux permettent de rendre compte. En partant des esquisses, Hergé utilise des papiers calques pour dégager au trait noir la ligne juste, la plus fluide et la plus expressive.

MANGAS !

Aujourd’hui « manga » veut tout simplement dire bande dessinée en japonais. Ce mot siginfiait à l’origine « esquisses rapides » et a été utilisé pour la premiere fois par le peintre Hokusai (1760-1849).

Né de la rencontre entre les traditions oreientales et occidentales, le manga est definie par Osamu Tesuka, le père d’Astro Boy et de nombreuses autres, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Par rapport à la bande dessinée européenne, l’une de ses principales caractéristiques est la priorité qu’elle donne à l’image sur le texte, mais aussi l’importance accordée au mouvement, et l’alternance des plans et cadrages, souvent très cinématographiques.

Le manga est devenu un monde en soi. A la fois mode, langage, art, culture et industrie, ses histoires et ses personnages se déclinent en publications, films, jeux vidéo, … qui connaissent un succès planétaires. On trouve dans les mangas d’Ishinomori et dans les anime des studio Miyazaki et Toriyama tous les ingrédients qui plaisent aux adolescents : féodalité, cyborg, pulsion bestiale et sentimentalité. Les personnages du manga ont aissi gagné les écrans d’Hollywood. Quentin Tarantino s’est ainsi inspiré pour Kill Bill de la belle et dangereuse veuve Yuki de Lady Snowblood, récit de vengeance illustré par Kazuo Kamimura

S.F.

Le genre de la science-fiction, né à l’origine dans le monde du livre, imprègne rapidement l’imaginaire des auteurs. C’est aux Etats-Unis que les premières bandes dessinées de S.F. apparaissent dans les années 30, avec des héros comme Brick Bradford de Clarence Gay (1933) ou Flash Gordon d’Alex Raymond (1934).

Aventuriers de l’espace explorant les planètes à bord de leurs astronefs et se confrontant à des extra-terrestres malveillants. Flash Gordon inspire les européens, notament Raymond Poïvet dans les pionniers de l’espérance. Mais l’époque la plus inspirée de la science fictions en france intervient dans les années 60 et 70, avec l’apparition d’auteurs qui renouvellent et modernissent les codes du « space-opera » ou de l »heroic fantasy ». Philippe Druillet et Moebius créent le journal Metal Hurlant. Avec Enki Bilal, ils incarnent le renouvellement du genre, à la fois par leur experimentations graphiques et leur recherches narratives.

GAGS À GOGO

Liée dès on origine au dessin d’humour et à la caricature, la bande dessinée est né comique, comme le cinéma. Dès ses premiers pas, elle s’est donnée pour vocation de faire sourire ou rire. Elle ne se prend pas au serieux, acceptant volontiers sa pseudo-nature d’art mineur diffusé par voie de presse.

L’humour peut adopter diverses formes (strips, demi-pages, une page) qui se prêtent particulièrement bien au comique de situation,avec le « gag à chute » qui clôt la séquence.

Il y a mille manières de faire rire en bande dessinée, comiques des personnages au comportement prévisibles, comique de situation, comiques de répétition, jeux de mots, plaisanteries, …

GREDINS ET CHENAPANS

Les enfants turbulents font de meilleurs sujets que les enfants sages, en littérature comme en bande dessinée. Le 9e art est donc peuplé d’enfant impertinents, facétieux, aventureux, qui ne cessent de jouer des mauvais tours et de faires des betises.

Cela débutera très tôt en amérique, à la fin des années 1890 avec the Yellow Kid d’Outcault ou de The Katzenjammers Kids de Rudolph Dirks. En france, Zig et Puce de Saint-Ogan furent les pionniers d’une insoummission joyeuse et d’un esprit d’aventure.Ils font le bonheur d’un lectorat jeune pour lequel sont créées des revues comme _Le Petit Vingtième_, _Spirou_, puis _Tintin_, _Pilote_, …

PICTURAL

A ses débuts, la bande dessinée a privilégié le trait a la couleur. Pour des raison liées aux techinques alors disponibles, la couleur se résume souvent à des aplats. Mais avant la guerre, beaucoup de bande dessinée sont en noir et blanc. Hergé se refuse à la couleur jusqu’en 1942, aux Etats-Unis, la couleur n’intervient que dans le supplément dominical et au Japon, les mangas sont principalement noir et blanc.

Un grand nombre d’auteurs de bande dessinée ont par ailleurs intégré la picturalité dans leurs travaux créant des hybrides où le plaisir du récit s’associe à celui de la couleur, des matières et de l’expressivité du trait. Dans les années 40, Milton Canniff travaille ses noirs au pinceau. C’est surtout dans les années 70 que la palette des possibles s’étend grâce aux innovation dans l »impression qui permettent l’utilisation du pastel, acrylique, peinture a l’huile, …

A FOND LA CAISSE

La bande dessinée est née à l’époque de la locomotive, de l’automobile, de l’aviation, de l’instantané photographique et du cinématographe. Elle cherche à dépasser ses limites technique et invente des moyens propres de figurer le mouvement. On peut décomposer un mouvement au fil de plusieurs cases. On peut figurer un mouvement arrêté en une seule case par la position des corps et des objets. On peut aussi représenter le mouvement par le biais de ligne de vitesse, onomatopées, …

Les avions, voitures et autres véhicules, leurs accélératiobs, courses, chutes, accidents, … sont fréquent dans la bande dessinée. C’est tanôt une fantaisie graphique, qui peut basculer dans l’onirique, tantôt une analyse ultra-détaillée de la réalité, comme dans les exploits de Michel Vaillant ou Buck Danny.

Deux salles sont dédiés a des phénomènes de la bande dessinée d’après-guerre : les super héros et les mangas et leur interpreations par des artites contemporains.

LA RENCONTRE DES HÉROS

Les super-héros américains sont gentiment moqués par des artistes. Erro crée un nouveau personnage de super lapin et le batman de virginie Barré parvient tout de même à s’envoler malgré sa surcharge pondérale.

L’univers des mangas est aussi transformé par de nombreux artistes asiatiques ont transformé en exploration plastiques delirante. Takashi Murakami a crée une « fabrique d’art » (Hiropon Factory, renommée Kaikai Kiki Co. Ldt) produisant des personnages qui se deéveloppent sur le même modèle que les personnages de manga. Kiki est un de ces personnages « kawai ».

SUPER-HÉROS

Dans la deuxieme salle se dresse une sorte de petit musée des super-héros.

Dans les années 30 aux Etats-Unis, plusieurs personnages font leur apparition comme Mandrake le magicien ou The phantom, premier héros masqué de la bande dessinée. Superman, le premier véritable super-héros est crée en 1938 par Joe Schuster. Il a des pouvoir surhumains dus a ses origines extraterrestres.

Les super-héros se multiplient dans les année 40 devenant dans le contexte de la guerre des symboles du patriotisme comme Captain America.

En déclin dans les années 50, les super-héros sont « réinventés » par Stan Lee, Jack Kirby et Steve Ditko dans les années 60 en créant des héros plus complexes et plus tourmentés.

Que se passe-t-il quand les super-héros ne sont plus des êtres idéalisés, mais des êtres de chair et de sang ?

Ils vieillissent et sont cruellement envoyés à l’hospice chez Gilles Barbier.

L’ENFER

L’Enfer, c’est la cote sous laquelle étaient conservés à la bibliothèque nationale, les ouvrages contraires aux bonnes moeurs. Il existe, selon la formule de Jacques Sadoul, un « enfer de bulles ». Des bandes dessinées réservées uniquement aux adultes qui ont dû attendre un certain temps sans tomber sous le coup de la loi.

L’evolution des moeurs dans les années 60 a des repercussions sur l’univers de la bande dessinée. Aux Etats-Unis Crumb, créateur de Fritz the Cat, inaugure une bande dessinée où le sexe fait partie integrante des activiés du héros. En france, Barbarella de Forest. Viennent ensuite les aventeures de Paulette de Wolinski et Pichard. Sans oublier valentina de Crepax qui adapte aussi plusieurs oeuvres de la littérature érotique comme _l’Histoire d’O_.

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