Interview

De Thierry MORNET, rédacteur en chef chez Semic France

Mise en bouche:

SCENEARIO: Thierry Mornet, bonjour, et merci d’avoir accepté d’être le premier responsable de collection à répondre à nos questions. Pouvez vous vous présenter en quelques mots et nous décrire votre parcours professionnel?
Thierry MORNET:
Merci surtout à vous de vous intéresser au travail que réalise l’ensemble de l’équipe Semic depuis quelques années. C’est toujours satisfaisant de voir les fans et les spécialistes s’intéresser à ce que nous faisons.

En revanche, je rechigne toujours un peu à parler de moi ou de mon parcours, tant ce qui se passe depuis quelques années chez Semic est loin d’être le fait d’une seule personne, mais plutôt une réalisation remarquable d’une équipe qui ne l’est pas moins. En ce qui concerne le parcours BD, c’est à dire au delà du « CV » classique, je viens du fanzinat, notamment de Scarce, un prozine dédié au comics américain, mais aussi j’ai également collaborré à L’Inédit, un fanzine Belge plutôt axé sur le franco-belge… Ce qui rétablit un équilibre =:-))

À part cela, je suis passionné par ce que je fais depuis quelques années, j’aime toutes les BDs et plus particulièrement lorsqu’elles sont d’expression populaire. Cela fait maintenant près de cinq années que j’ai le plaisir de présider aux destinés de Semic, la branche « BD » du groupe de presse et d’édition Tournon qui a racheté Semic en 1998. Le développement d’un activité cohérente axée sur la BD au sein de ce groupe est ce qui me tient à cœur, car il s’agit d’une réalisation qui s’inscrit dans la durée.

Comics traduits:

SCENEARIO: Le catalogue Semic, actuellement, montre bien la diversité du marché des comics ! Malgré tout, ce marché est au plus bas. Vous avez alors créé des collections, les sémic book par exemple, qui permettent d’aller vers le marché des librairies et, vous tentez vaillamment d’amener le public français vers DC aussi (rappelons qu’en France le lecteur de comics est traditionnellement un lecteur Marvel (X-Men, Spiderman, Daredevil) et qu’il boude DC (Superman, Batman…)) et notamment avec vos encyclopédies. Quel regard portez-vous sur cette situation ?

Thierry MORNET: Effectivement, la diversité est un souci constant. Il y a un peu plus de 4 ans, lorsque je suis arrivé pour collaborer chez Semic, le catalogue ne ressemblait absolument pas à ce qu’il est maintenant. Mon premier souci a été de le dépoussiérer et de tenter de lui redonner un caractère qui lui était propre.

J’ai choisi des séries qui n’ancraient pas forcément notre catalogue strictement dans la BD de Super-Héros. la Bd américaine va bien au delà des collants moulants et offre une richesse bien pus large. J’ai donc cherché à rendre compte de cette diversité, sans jamais sacrifier à la qualité. Aujourd’hui, nous pouvons être fier de l’image donnée au catalogue Semic qui s’articule autour de trois axes pricipaux : qualité, diversité et créativité.

Cela se décline effectivement en différentes collections qui toutes viennent renforcer l’image globale de Semic en tant qu’éditeur, à la fois de presse (Semic Comics et Semic Pockets notamment) et de livres distribués en librairie (Semic Books, Semic DeLuxe, Semic Manga, etc.). Le regard porté sur le fait que le lecteur semble privilégier Marvel au profit d’autres éditeurs n’a rien à voir avec la qualité intrinsèque des séries présentées. Ce lectorat a été baigné principalement de séries Marvel (et LUG/Semic – avec le succès parfois copié mais jamais égalé de titres mythiques tels que Strange, Titans, Nova… – a bien participé au phénomène !) au détriment de DC. En revanche, cela serait ignorer le succès non démenti de certains titres Image tels que Spawn ou de séries CliffHanger ou Top Cow. Le lecteur – quel que soit son choix – mérite notre respect. C’est lui qui fait et défait le succès d’un titre. Tout au plus pouvons-nous regretter que d’autres séries souvent meilleures que les séries Marvel que vous évoquez soient boudées plus à cause de la force des habitudes d’achat que par réel intérêt du lecteur.

En revanche, nous savons qu’à long terme, nos choix seront payants. À nous de proposer des alternatives intéressantes. On finit toujours par rencontrer le succès public de cette manière. =:-))

 
SCENEARIO: Les comics sont malgré tout très marginalisés, encore maintenant. De nombreuses petites boîtes se lancent dans la traduction, comment communiquez vous entre vous ? Et que pensez vous de la diversité proposée ?

Thierry MORNET: C’est une situation un peu paradoxale qui fait que de plus en plus de petits éditeurs (souvent des sociétés qui n’ont pas de structure solide ou même la moindre idée de ce que ce secteur d’activité exige d’ailleurs…) se lancent, mais aussi que de plus en plus de personnes parlent du comics (les professionnels surtout !)… Alors qu’auprès du grand public, le comics reste marginal.

Les mentalités évoluent doucement, tout doucement… Nous avons la faiblesse de penser que nous y sommes un peu pour quelque chose =:-)) Quant à communiquer avec ces sociétés, cela dépend des rencontres. Généralement, malgré une situation de concurrence, nos échanges restent extrêmement cordiaux, n’en déplaise aux amateurs de sang que l’on rencontre sur quelques forums =:-))

Personnellement, je suis ravi de la diversité dorénavant proposée. C’est une situation que j’aurais rêvée de vivre lorsque j’étais « simple » lecteur =:-))

SCENEARIO: Le fait que vous veniez vous-même du fanzinat, donc d’un milieu de passionnés, vous aide t-il ? Ou parfois cet œil passionné ne fausse t-il pas le jeu (je pense a certain choix de traductions fantastiques mais qui n’ont pas rencontré de public, je veux simplement dire par la, est ce que ca n’est pas trop frustrant de mettre certain coup de cœur de côté car ils risquent de ne pas suffisemment se vendre !) ?

Thierry MORNET: Je ne vois sincèrement pas comment il est possible de durer dans ce domaine d’activité sans être passionné. Je veux dire par là que si vous n’êtes pas passionné par cette forme d’expression qu’est la BD (fut-elle comics, franco-belge ou manga), cela se sentira tôt ou tard, dans les sélections que vous opérez pour bâtir vos catalogues, vos collections, ou dans vos relations avec les auteurs.

Je pense que cette passion a sans doute pû « teinter » certaines sélections opérées au début – dans les premiers mois qui ont suivis mon arrivée chez Semic – Mais très sincèrement, je ne renie absolument aucun des choix qui ont été faits, et je ne regrette aucun livre ou magazine publié depuis que je suis en place.

 
Quant à la frustration, on peut effectivement la ressentit un peu, mais la plupart de nos choix ont rencontré le succès… Et comme nous l’évoquions tout à l’heure, le public et les lecteurs font leur choix : maximum respect.

Mon job ne consiste pas à ME faire plaisir dans le programme, mais plutôt à ressentir au mieux les aspirations du public afin de lui proposer ce qu’il souhaite en priorité… À condition que cela soit dans des limites de rentabilité raisonnables =:-))

 

SCENEARIO: Cette année commence très bien pour Semic, Angoulème s’est bien passé (deux titres sélectionnés, des invités époustoufflants), les sorties à venir sont alléchantes. Vous semblez complètement rechargé !

Thierry MORNET: Effectivement, nous avons démarré 2003 sur les chapeaux de roue =:-)) Et « la machine » commence tout juste à atteindre sa vitesse de croisière. Disons que nous commençons à ressentir les effets de la politique à moyen et long terme dont les jalons ont été posés depuis plusieurs années maintenant.

Espérons qu’un public toujours plus large nous suive dans nos choix =:-))

SCENEARIO: Et d’ailleurs comment se passe l’organisation chez Semic, pourriez-vous nous parler un peu de l’équipe (les rédacteurs, les traducteurs…) et de la façon dont se passe la sélection des futurs titres à paraître par exemple ! L’équipe Sémic semble particulièrement soudée.

Thierry MORNET: L’équipe qui anime l’ensemble des titres Semic est l’une des plus fantastiques qui existe ! Il faut que les gens le sachent (rires !) Il faut le dire !

Notre organisation est simple. La sélection des titres s’opère assez simplement. Nous confrontons nos avis sur l’opportunité d’adapter tel ou telle série. En ce qui concerne les séries US : Je définis généralement le format de parution (Semic Comics ou Books, 48 ou 72 pages, etc.) et je me charge de la négociation des droits avec les éditeurs et/ou les auteurs concernés.

Une fois ce cadre défini, les rédacteurs (qui se « partagent » le catalogue, par éditeur) entrent en action, en commanditant les traductions, le lettrage et qui assurent la partie rédactionnelle, le packaging de l’ouvrage. Ils collaborent étroitement avec les maquettistes en interne, qui sont chargés de faire la liaison avec les imprimeurs. Mon job consiste à superviser l’ensemble de ces étapes, de tenir le planning des parutions à jour de manière cohérente et rationnelle, puis je récupère le bébé pour assurer la liaison avec les messageries de presse qui se charge de la distribution.

C’est une machine bien huilée =:-))

SCENEARIO: Quelles sont d’ailleurs les différentes collections de Semic ?

Thierry MORNET: Très rapidement, j’ai souhaité décliner la « marque  » Semic sous la forme de plusieurs collections distinctes : – Semic Pockets (Kiwi, Mustang, Rodéo, Spécial rodéo, Spécial Zembla, Yuma)

– Semic Comics (Spawn, CrossGen, Batman, Transformers, Tomb Raider, etc.), distribués en kiosques (presse)

– Semic Books (Batman, Superman, HellSpawn, etc.) distribués en librairies, Fnac, Extrapole, etc.

– Semic DeLuxe (produits du type Portfolio, encyclopédies Super-héros)

– Semic Manga (Batman : L’enfant des Rêves, Shadows of Spawn…)

– Semic Noir (Torso, Goldfish, etc.) une collection dédiée aux romans graphiques Polar en N&B

– Semic Albums (Tex Géant, Cosmic Patrouille, Les mystères du meurtre, HipFlask, King Kabur, etc.)

Hey pas si mal en 3 ans (car les premiers Semic Books datent de janvier 2000)

=:-))

SCENEARIO: J’ai entendu parler de vos projets Vertigo ! Les précédentes tentatives n’ont pas trouvé leur public, malgré tout les Semic Book pourraient vraiment être une bonne alternative ! De même que le Catwoman de Darwyn Cooke !

Thierry MORNET: Effectivement, en toute logique – puisque nous nous intéressons à toutes les BD, même les plus « dérangeantes » ou « adultes », il était logique de nous tourner vers le label Vertigo. Pas évident pourtant de reprendre là où Le téméraire a laissé certaines séries en plan. C’est pourquoi il est très probable que nous allons plutôt nous intéresser à incorporer des séries Vertigo « nouvelle génération » au sein de la collection Semic Books. Nous avions débuté avec uncle Sam (nominé Meilleur Album en 2001 à Angoulême)… mais de nombreux autres titres qui bien que ne paraissant pas sous ce label pourraient tout à fait y être affiliés (Powers ou Sam & Twitch par exemple)

À venir : Witching Hour (souvent repoussé… mais jamais oublié =:-)), Y-The last Man, Fables, etc. Le Catwoman de Darwyn Cooke – bien que risqué – sort en Avril/Mai 2003. Happy?

C’est un album superbe, le « Ocean’s eleven » du comics. magnifique !!

=:-))

SCENEARIO: D’ailleurs le public semble bien réagir à ces Semic Book. Ces petits albums (comme les 100 % Comics de Marvel) sont sur du bon papier, à des prix très abordables. Pensez vous que ça soit une des voies qui pourraient permettre à un « autre » public de venir vers la production américaine ?

Thierry MORNET: Si vous le percevez – et de toute évidence une partie du lectorat également – de cette manière, alors nous avons fait mouche. C’est exactement notre volonté affichée depuis le début.

SCENEARIO: Dès le début vous avez introduit du rédactionnel dans vos titres, du texte qui permet à des lecteurs plus néophytes (ou non d’ailleurs) de s’y retrouver. Est ce que cela va continuer à vous permettre d’amener des comics plus durs d’acces (je pense à Crisis notemment qui fourmille de personnages que les jeunes lecteurs ne connaissent pas !) ?

Thierry MORNET: Nos albums sont de véritables albums. Je ne pense pas que de longues pages de rédactionnel y aient vraiment leur place. C’est en revanche par la complémentarité de nos parutions que nous pouvons amener des clés pour le lecteur sous la forme de rédactionnel. Ainsi, un Spécial DC sort en kiosques le même mois que le Catwoman de Darwyn Cooke. Un autre Special DC (JLA :secret origins d’Alex Ross sortira le même mois que JLA / JSA en Semic Books. Special DC mais aussi le titre régiler Batman, bientôt suivi d’un titre régulier Superman (en juillet) amèneront des rédactionnels complémentaires aux lecteurs.

Sémic et Calliope

SCENEARIO: Vous éditez actuellement Calliope, c’est une volonté d’amener une presse BD plus critique en France. Aimeriez vous de votre côté qu’il y ait justement plus de travail d’analyse dans la presse BD ? Ça permettrait une meilleure reconnaissance du média !

Thierry MORNET: On souhaite toujours plus d’exposiiton donnée au domaine d’activité que l’on a choisi… Sauf si l’on est tueur à gages =:-))… Mais disons que si l’on doit faire un constat, il est celui de la triste absence de la BD de manière récurrente à la télévision. Sigh ! =:-))

Sémic, les pockets, la création et les comics français SCENEARIO: Depuis votre arrivée chez Semic vous avez introduit progressivement la notion de création, tout d’abord aux sein des pockets (couvertures, illustrations puis planches) puis avec des publications 100 % Sémic. Était-ce un rêve que vous aviez en arrivant ?

Thierry MORNET: À partir du moment où je dispose d’un espace de liberté : autant l’utiliser, aussi infime soit-il. =:-)) Cela a commencé par quelques couvertures (Pockets … Et cela se poursuit) mais aussi comics (pour fêter les 50 ans de LUG/Semic en 2000) avant d’évoluer vers des collaborations plus conséquentes : Alone in the Dark pour le compte d’Infogrames (et publié aux USA par Image), Tellos par Crisse, Mauricet, Tota, Bessadi bientôt… et bien entendu le « French Spawn » ou le WitchBlade / Phenix en préparation. N’oublions pas également les aventures extraordinaires que constituent Fantask et Strangers… en attendant de nouvelles surprises =:-)) Quant à savoir si c’était un rêve?!… Disons que des aventures éditoriales telles que Mikros ou Photonik dans les années 80 m’ont fait rêver en tant que lecteur à l’époque. Cela sert de point de départ. le reste vient au gré des opportunités qu’il faut savoir saisir, de l’énergie que l’on est prêt à mettre dans ces divers projets, de la chance, etc.

SCENEARIO: Très vite, l’équipe des dessinateurs-scénaristes s’est soudée (on a pu en voir un bon exemple à Cluny cette année), pouvez-vous nous présenter cette équipe ?

Thierry MORNET: Au delà de l’équipe rédactionnelle, il faut effectivement mentionner l’esprit qui anime les auteurs qui font partie de la « famille » comme nous l’appellons parfois. Mais ce n’est pas le terme souvent galvaudé de « grande famille » dont il s’agit là, mais plutôt d’une amitié qui unit des auteurs qui ont décidé de faire partie de cette aventure éditoriale depuis quelques années.

C’est une « auberge espagnole » où chacun amène ce qu’il peut… Mais la somme de tout ce que l’on obtient va bien au delà de mes espérances. Ces auteurs ont un talent fou… Et un état d’esprit qui est encore plus fantastique,. et je ne parle pas seulement des auteurs débutants qui se voient offrir une première chance de publication, mais aussi de professionnels avertis qui nous font confiance et reviennent dès qu’ils en ont l’occasion : Crisse, Mauricet, Alary, Dumas, Norma, Corteggiani, Bernaconi, etc.

SCENEARIO: Maintenant des noms surgissent au gres d’un album, ou d’un comics, des noms comme Jean jacques Dzialowski, les Péru, Alex Nikolavitch… Quel regard portez-vous sur cette « écurie » ? Et quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui viennent de vous rejoindre ou qui entreprennent de vous rejoindre ?

Thierry MORNET: Ce n’est surtout pas une écurie, qui est un terme peu élogieux =:-)) Ce sont des personnes au talent évident qui sont amis de la « famille », collaborent avec nous et vivent d’autres aventures éditoriales ailleurs.

C’est parfaitement normal : je prone la liberté de mouvement… Pas la « réclusion » des auteurs comme certains « gros » éditeurs le font. Les auteurs – que je respecte énormément – sont avant tout libres. S’ils restent ou reviennent, c’est qu’ils trouvent chez nous une ambiance, une chaleur une énergie qu’ils ne trouvent sans doute pas ailleurs =:-))

Des conseils aux jeunes ? Soyez percéverant et patient =:-)) Et ayez avant tout envie de raconter des histoires !!!

SCENEARIO: Sinon peu de lecteurs « non-initiés » connaissent votre production en pocket, ces publications qui contiennent d’une part toute une série de traduction des Fumetti italiens comme Tex, Martin Mystère… Et permettent d’autre part à ces jeunes auteurs précités de travailler sur les personnages du Sémic-verse. parlez nous, justement, un peu de cette dynamique dans les pockets ! Comment expliquez vous la quasi-ignorance du grand public ?

Thierry MORNET: La quasi-ignorance – comme vous la nommez – est due à deux choses : – Un format un peu désuet (qui ne se voit pas en kiosques de par la petite taille des Pockets)

– Un manque évident de moyens pour communiquer largement sur ces produits.

Ce qui n’enlève rien du tout à la qualité étonnante des histoires que l’on trouve dans ces Pockets =:-))

En fait, lorsque je suis arrivé chez Semic, j’ai vu l’espace de liberté qu’offraient les pockets. En fait, même les personnes qui avaient racheté Semic à l’époque ignoraient tout de cette partie du catalogue et des milliers de personnages qu’il renferme. Je me suis retoruvé avec des pages que l’on pouvait alouer à la création. Bonheur ! L’aventure a commencé ainsi avec des histoires courtes d’abord, puis une démarche concertée avec notamment JMarc Lofficier, avec qui j’ai décidé de « rénover » de vieux personnages et de les faire évoluer dnas un univers cohérent : le Semic’Verse.

Sont nés des séries comme Ozark, la suite de Wampus, de Kabur, Zembla, etc. et ce bonheur de re-créer et vivre des séries populaires dure depuis 4 ans maintenant !!

SCENEARIO: Qu’est ce que le Semic-verse ? et comment se passe la gestion des différents projets liés à cet univers ?

Thierry MORNET: Le Semic’Verse est un univers cohérent où cohabitent des personnages initialement non reliés entre eux, à la manière des univers Marvel ou DC Comics. Les différents projets sont « pilotés » par JMarc Lofficier (qui fait office de “Senior Writer ») et moi-même (editor). De plus en plus, JMarc Lainé, Responsable d’édition sur les Pockets (mais aussi scénariste et dessinateur à ses heures) vient nous prêter main forte. Il faut dire que l’on anime un univers où s’entrecroisent pas moins d’une dizaine de séries rénovées, mettant en scènes des dizaines de personnages , animés par plusieurs équipes de créateurs de toutes nationaliés (espagnols, italiens, brésilen, mexicains, français aussi =:-)) donc cela représente en moyenne plus de 60 pages de création par mois, qui paraissent dans les Pockets, les comics (Strangers) et bientôt les albums (Brigade Temporelle, King Kabur).

On en s’ennuie pas =:-))

SCENEARIO: Mis à part les Pockets vous avez créé, il y a deux ans, Fantask, puis plus récemment Strangers, ces deux publications n’ont pas rencontré le succés, quelle leçons tirez vous de ces expériences ? Et comment ces histoires vont-elles se continuer ?

Thierry MORNET: Nous sommes toujours prêts à rebondir =:-)) Fantask et les Pockets ne sont pas « adaptés » à un large public. C’est pourquoi nous avons lancé Strangers. et d’autres projets comme WitchBlade / Phenix. Sans compter les albums qu arrivent… Et d’autres surprises à venir

SCENEARIO: Sinon avec l’arrivée prochaine du french Spawn, du Strangers américain et de quelques autres cross-over US, Sémic semble vouloir aussi courir avec les américains, parlez nous un peu de ces projets, des objectifs ! est ce que ca peut etre une alternative à l’acceuil quelques peu modéré du public français ?

Thierry MORNET:

 
Nous ne courrons pas après les américains. Nous avons prouvé qu’il était possible de créer en France des comics que les américains étaient prêts à publier. Il se trouve simplement que le Comics à l’américaine est le format le plus « universel » qui existe à l’heure actuelle. Comme cela correspondait aussi au type d’histoire que nous avions envie de raconter, cela s’est fait naturellement…

Par ailleurs, je ne vois sincèrement pas en quoi le fait de faire du comics en france qui – presque de manière anecdotique – est publié aux USA participe au fait que l’accueil du public en France soit modéré.

SCENEARIO: Sinon avant de nous quitter, quelques petites révélations, sur vos futurs projets, vos envies ! quel est le projet le plus fou que vous aimeriez faire en fait ? Le comics ultime à traduire !

Thierry MORNET: L’intégrale de Shogun Warrior !! Non je plaisante =:-)) Nous avons encore trois ou quatre formats prêts à accueillir des séries superbes que je souhaiterais publier en France. Comme vous le voyez, l’aventure ne fait que commencer =:-))

SCENEARIO: Que pensez vous des web zines comme Sceneario notamment ?

Thierry MORNET: Que certains semblent faire leur « boulot » avec sérieux sans se prendre trop au sérieux (et c’est tant mieux!) =:-) En revanche, je crains de malheureusement disposer de trop peu de temps pour participer à cette vie électronique pleine d’énergie. Certains forums en revanche sont presque inssupportables à mon goût… et ne servent que d’exutoires à trois ou quatre fondus qui ne savent pas de quoi ils parlent.

Dans l’ensemble, les sites d’information sont bien tenus… Et j’admire le travail qui est fait, sachant ce que cela représente comme investissement en temps et en énergie. Bonne continuation et bon courage pour la suite. Et merci encore de m’avoir accueilli

SCENEARIO: Un grand merci à vous et un grand bonjour à toute l’équipe. Bonnes continuations.

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