Interview

des parrains des albums coups de coeurs d’Alfred

Simon Léturgie, parrain d’Inner City Blues :
Vous avez travaillé sur de nombreuses séries comiques/ironiques, est-ce en cette qualité de dessinateur humouristique que Didier Convard est venu vers vous pour parrainer Inner City Blues ? Comment vous-a-til présenter l’idée du parrainage ?
Avez-vous lu Inner City Blues, si oui quels sont ses qualités et ses défauts selon vous ? et connaissez-vous les auteurs de cette nouvelles série ?
Comment gérez-vous le faire d’être considéré désormais comme une référence du monde de la bande dessinée au point de pouvoir accorder votre parrainage à de jeunes auteurs ?

Simon Léturgie : J’ai juste reçu un appel me demandant de faire une illustration en rapport avec l’album de Bruno, je n’ai pas été directement en contact avec Didier Convard. Je pense que la raison de cette demande est que l’univers de Inner city blues n’est pas trop éloigné de celui de Spoon & White.
Connaissant déjà Bruno, lui ayant conseillé d’aller vers cet éditeur, je ne pouvais pas refuser ce minuscule coup de pouce.
J’ai lu l’album, ses qualités sont multiples. Le dessin de Bruno est le chaînon manquant entre la BD "école de Marcinelle" et le travail graphique de Pratt, Comes ou Munoz.
C’est une voie encore inexplorée et qui vaut donc le coup d’être suivie attentivement.
Son album contient une évidente musicalité avec quelques trouvailles sonores charmantes.
C’est enfin un des albums (trop rares) ou on n’est pas plongé dans un univers peuplé uniquement de blancs.
Je ne pense pas pouvoir revendiquer l’image de référence, mon travail est encore bien frais. J’ai juste la chance d’avoir un auditoire assez large actuellement pour pouvoir essayer d’appuyer des camarades.

Gilles Chaillet, parrain du Linceul :
Comment Didier Convard leur a présenté l’idée du parrainage ?
Gilles Chaillet. : Depuis quelques temps les éditions Glénat et Didier Convard cherchaient un système permettant la découverte de nouveaux talents.
Il y a en effet un challenge à relever pour motiver les lecteurs, pour exciter leur curiosité face aux nombres d’albums qui paraissent chaque mois. Les lecteurs ont en effet tendace à acheter ce qu’ils connaissent déjà et l’idée du parrainnage peut permettre de démarquer ces albums.
L’idée me plaît bien, il y a une continuité entre le vieux et le jeune.. (rires).

Que pensez-vous de votre filleul ?
Gilles Chaillet: J’ai découvert mon filleul avec les photocopies couleurs de son premier album et j’ai donné mon accord à Didier Convard. Bien que le style graphique soit différent du mien on sent le même goût chez cet auteur pour les bâtiments bien qu’il recourt à l’ordinateur contrairement à moi. Je n’ai pas encore rencontré physiquement Laurent Bidot mais j’espère que ce parrainage permettra un réel échange entre les auteurs par la suite. On a tous à y gagner car ces jeunes auteurs ont une culture du dessin différente de la nôtre qui a été nourrie aux clips vidéos, aux publicités, aux films. Ce qui a pour conséquence qu’ils ont une grande efficacité dans la mise en scène.

Quel sentiment cela vous procure-t-il d’être considéré comme une référence, au point d’apporter une reconnaissance à de jeunes auteurs ?
Gilles Chaillet : Etre considéré comme une référence du monde la BD me file un coup de vieux (rires) mais être reconnu par ses pairs et un sentiment agréable. Et puis il y l’idée d’une passation de flambeau.

Surfez-vous sur Internet ?
Gilles Chaillet : Je n’ai pas d’ordinateur et ne surfe donc pas crontraiment à un ami (Ferri) qui depuis qu’il a découvert Internet ne fout plus rien (rires).

Paul Gillon, parrain du Neptune :
Comment Didier Convard vous a présenté l’idée du parrainage ?
P.G. :
Le parrainage est une démarche de l’éditeur qui m’a presenté des planches du futur album Le Neptune. J’ai trouvé le travail de Jean-Yves Delitte très intéressant et convaiquant.
Par contre il n’y a pas eu de rencontre physique entre nous, ni d’échange verbal.
Comment avez-vous réalisé l’ex-libris ?
P.G. :
J’ai essayé de faire quelque chose qui soit proche de cette histoire fantastique mais il y a un clin d’oeil. Un des personnages est issu du tome 1 des « Naufragés du Temps », un de mes albums.
Que pensez-vous de votre filleul et de son travail ?
P.G. :
L’album est plein de convictions, le dessin se fond dans l’histoire créant ainsi une osmose entre les personnages et l’histoire.
Jean-Yves Delitte a un style assez personnel et va au bout de sa démonstration aussi bien en ce qui concerne la psychologie des personnages qu’en ce qui concerne le domaine du lecteur : les décors.
Quel sentiment cela vous procure-t-il d’être considéré comme une référence, au point d’apporter une reconnaissance à de jeunes auteurs ?
P.G. :
Cela ne me déplaît pas mais je n’éprouve pas de satisfaction au point d’y penser sans cesse. L’estime que l’on peut recevoir d’une personne est souvent liée à cette personne. En l’occurence il s’agit là d’une appréciation positive (rires).
Surfez-vous sur Internet ?
P.G. :
Pour l’instant c’est ma femme qui s’occupe de cela mais je suis en train d’équiper mon atelier afin de la laisser en paix (rires) et de pouvoir me servir d’internet comme d’un outil de recherche.

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