Interview
Ilaria Trondoli interviewée lors du festival d’Angoulême 2011
Sceneario.com : Bonjour Ilaria. C’est ta première interview pour sceneario je te propose de commencer par une petite présentation.
Ilaria Trondoli : En fait mon père, en Italie, achetait beaucoup de bandes dessinées italiennes, Bonelli, les petits fomats noir et blanc. Etant enfant j’aimais bien aussi les mangas. Le dessin me plaisait.
C’est comme ça que je me suis mise à la bande dessinée. J’ai suivi une école d’art, un court de bande dessinée. C’est en venant à Angoulême pour la première fois que j’ai découvert la diversité de la bande dessinée.
En Italie à l’époque il n’y avait pas autant de choix. Et j’aimais énormément la couleur.
J’ai donc décidé de me faire éditer en France. J’avais un projet qui n’est pas passé à Angoulême mais qui a été accepté lors d’un autre festival.
C’est comme ça que tout a démarré.
Sceneario.com : "Roberto Succo" est ton troisième album.
Ilaria Trondoli : Oui, j’ai déjà réalisé deux albums chez Paquet pour la série "A l’ombre de la croix".
Sceneario.com : C’est toi qui a choisi le sujet ?
Ilaria Trondoli : Non c’est une maison d’édition italienne qui me l’a proposé.
Au début je n’étais pas très inspirée par l’histoire d’un sérial killer. Je ne voyais pas comment traiter ce genre en BD.
Et puis je me suis documentée. J’ai regardé le film et finalement l’histoire m’a beaucoup intéressée.
Sceneario.com : Tu t’es énormément documentée !
Ilaria Trondoli : Ho oui. J’ai lu tous les journeaux sur le sujet. Je suis rentrée en contact avec un journaliste de l’époque.
Je suis aussi allée sur la tombe de Roberto où j’ai découvert qu’il y avait des fleurs.
J’ai alors laissé un petit mot avec mon numéro de téléphone, en espérant que je ne tomberais pas sur un serial killer (rires).
Il s’est avéré qu’il s’agissait d’une femme, Monica Balari, qui connaissait Roberto Succo. Elle avait récupéré des copies de lettres que Roberto écrivait à son psychologue, Domenico Franco. Elle avait suivi toute l’histoire
Nous nous sommes rencontrées et elle m’a parlé entre autre de la jeunesse de Roberto Succo. J’ai pu obtenir la photocopie d’une des lettres que j’ai intégrée dans l’album.
Sceneario.com :
En même temps tu as décidé d’illustrer une histoire assez horrible dans des tons particulièrement doux.
Ilaria Trondoli : En effet j’ai fait ce choix. Ma maison d’édition était assez dubitatrice. Mais si on y réfléchit : on avait à faire à un personnage séduisant, qui assassinait les gens dans des régions ensoleillées. Alors pourquoi ne pas garder des couleurs proche de la réalité.
Sceneario.com : Tu donnes un côté humain au personnage. Tu as fini par avoir pitié de lui ?
Ilaria Trondoli : Oui un peu. Je penses qu’il ne se sentait pas bien.
Il avait tué ses parents à dix neuf ans. Comment la vie pouvait elle continuer pour lui. A la fin il était malade.
En Italie il y a pas mal de cas de pères de famille qui assassinent toute leur famille pour des problèmes psychologiques.
La pression, le stresse et la dépression peuvent faire perdre les pédalles.
Quelque part je me demande comment un garçon de dix neuf ans peut commettre autant d’attrocités.
Pour moi il y avaient des problèmes. Peut-être qu’il aurait dû être soigné plus tôt, peut-être que ses parents auraient pu faire quelques chose pour lui.
D’après ce que j’ai compris sa mère était très sévère. Peut-être qu’il y aurait eu moyen de faire quelque chose … mais on ne saura jamais.
Sceneario.com : Après "Roberto Succo" sur quel genre d’histoire as-tu envie de travailler ?
Ilaria Trondoli : Je laisse tomber les serial killer (rires).
Je travaille actuellement sur l’adaptation de "Notre Dame de Paris" de Victor Hugo.
Je ne l’ai pas encore proposé à un éditeur.
Sinon j’ai d’autres projets mais c’est un peu tôt pour en parler.
Sceneario.com : Hé bien merci Ilaria de nous avoir consacré un peu de ton temps. A bientôt pour un prochain album.
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