Interview
Jean Wacquet responsable de la collection 12 septembre chez Soleil
Jean WaCquet: J’ai eu l’idée de cette collection en 2003. Pour deux raisons. La première, c’est que je cherchais à apporter au catalogue Soleil de nouvelles orientations. Etant amateur de thrillers et de polar, j’ai vite axé mes recherches dans cette direction. La seconde c’est que je me suis demandé comment mon fils (qui avait 1 an 1/2 à l’époque) réagirait quand il serait en âge de lire Largo Winch ou XIII. Je pense que ces albums lui tomberaient des mains comme quand on tentait de me faire lire des vieux Vaillant étant môme. Il fallait donc penser à une sorte de relève, même si ça peut paraître un peu présomptueux.
Sceneario.com: Pourquoi ce nom de collection?
Jean WaCquet: Nous avons longtemps cherché et le nom qui m’était apparu parfait était “Le jour d’après”, en référence au lendemain du 11 Septembre et à l’évidente nouvelle donne mondiale.
Mais un blockbuster cinéma a vu le jour à la même époque et j’ai dû revoir ma copie. On a tourné autour des évènements du 11 Septembre. J’avais en permanence en tête une sorte de slogan : “Le monde a changé, ses héros aussi.” Quand le monde a-t-il changé ? Au lendemain des attentats de NYC. Qu’à cela ne tienne. Ca sera XII Septembre.
Sceneario.com: C’est le nom qui a donné la collection , ou la collection qui avait besoin d’un nom?
Jean WaCquet: L’un ne va jamais sans l’autre. C’est indispensable de trouver le nom rapidement. Comme pour un enfant, le nom est une partie non négligeable de l’identité de la collection.
Sceneario.com: Que trouvera t-on dans cette collection?
Jean WaCquet: A son rythme de croisière, environ 7 séries avec une actualité annuelle.
Je n’envisage pas plus. Je préfère privilégier la qualité. Il y aura aussi des micro séries et des one-shots.
Sceneario.com: Déjà 3 titres de paru, quel est l’accueil du public?
Jean WaCquet: C’est un peu tôt pour savoir si nous rencontrerons le succès mais les critiques sont globalement bonnes et Hunter a déjà suscité l’intérêt d’un producteur ciné américain. C’est stimulant.
Sceneario.com: Le public à besoin de frisson?
Jean WaCquet: Le public a surtout besoin d’histoires originales et de bons personnages.
Sceneario.com: Quels lecteurs visez vous?
Jean WaCquet: Le lectorat “Soleil” dont les goûts et les attentes changent logiquement avec le temps.
Les lecteurs de XIII, Largo ou IRS.
On a pas forcément les mêmes centres d’intérêts à 30 ans qu’à 15. Et puis, je cherche à élargir le noyau des lecteurs de Soleil, avec XII Septembre, mais aussi Terres Secrètes et les futurs collections Antic et Epic. J’essaie de faire en sorte que nous ne soyons plus uniquement associés à la sempiternelle même thématique.
Sceneario.com: Quels sont les autres auteurs qui vont arriver dans cette collection?
Jean WaCquet: Téhy et Vax avec REIGN qui débute au printemps. Ange et Afif Khaled pour le premier tome de Jack Black, une série qui va faire du bruit !!!
Sceneario.com: Qui est Jean Wacquet?
Jean WaCquet: Si seulement je le savais !!
Sceneario.com: Comment êtes vous arrivé dans la BD?
Jean WaCquet: J’ai commencé à publier mes premiers fanzines à 12 ans. J’ai pas mal écrit pour la presse et à 17 ans, j’ai sérieusement envisagé de créer ma maison d’édition. A mon “catalogue” : Akira, Cerebus, les EC Comics ou encore un recueil des histoires courtes de Bernie Krigstein ! Mais j’ai renoncé faute de finances. Je suis donc devenu libraire, importateur de comics et dérivés, vépéciste etc. En 96, j’ai eu l’occasion de publier mes premiers albums chez Le Téméraire. Surtout Preacher, Sandman, Marvels et autres Strangers in Paradise.
Sceneario.com: Et chez Soleil?
Jean WaCquet: Je suis entré chez Soleil au siècle dernier, en 98. J’ai proposé au départ des traductions de beau livres d’illustrateurs américains et de comics (dont 100 Bullets). Puis Soleil m’a proposé de voir plus large et progressivement plus grand en gérant une bonne partie de l’éditorial.
Sceneario.com: Quel genre de lecteur êtes vous?
Jean WaCquet: Je continue à lire des comics US quotidiennement (à chaque petit déjeuner, avant le sport pour être exact !) et à suivre de manière assidue Tardi, Giraud, Boucq, Rossi ou Jodorowski. Mais paradoxalement, je lis beaucoup moins de BD franco-belge qu’avant. Peut-être parce que je ne peux plus les lire sans m’y plonger comme dans un travail. C’est le revers de cette belle médaille qu’est ce métier !
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