Interview
Première ascension pour Renaud Pennelle
L’album Sagarmatha, dédié à l’alpinisme, était présenté en avant-première au festival de Saint Malo. Nous avons ainsi pu nous entretenir avec son dessinateur, Renaud Pennelle, nouveau venu dans le monde de la BD.
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots Sagarmatha ?
Renaud Pennelle : La toile de fond est l’alpinisme, mais c’est aussi une histoire de famille, celle d’un père et d’un fils qui se sont perdus de vue et qui vont se retrouver pour faire l’Everest. Sagarmatha est d’ailleurs le nom népalais de ce sommet mythique.
Vous êtes, vous même, un pratiquant de la montagne ?
Renaud Pennelle : Oh, je fais juste un peu de randonnée, mais rien de spectaculaire. En fait, j’ai été contacté par l’éditeur qui avait vu mon travail et il m’a proposé différents scénarios. Sagarmatha est celui qui m’a interpellé. L’alpinisme est un sport difficile mais j’aime le côté non compétitif. On ne se bat que contre soi ou contre les éléments. Et puis c’était l’occasion de dessiner des décors extraordinaires. L’ensemble était donc un challenge très intéressant et d’autant plus intéressant qu’il m’a permis de rencontrer Weber. Nous avons pris beaucoup de plaisir à travailler ensemble et nous avons envie de collaborer sur de nouveaux projets.
Un livre sur l’alpinisme, cela a dû vous demander pas mal de documentation j’imagine ?
Renaud Pennelle : Oui. J’ai presque passé autant de temps à me documenter qu’à dessiner. J’ai aussi consacré beaucoup de temps sur les couleurs. Je voulais quelque chose d’assez réaliste et de naturaliste, mais tout en conservant un parti pris esthétique. C’était d’autant plus important que, ne l’oublions pas, le personnage principal de la bande dessinée, c’est la montagne ! Serge Koenig (1), qui a été notre conseiller technique, nous a félicités en nous disant que nous avions réussi à retranscrire l’ambiance de la montagne. Venant de lui, c’est un compliment immense.
C’est votre premier album de bande dessinée. Quel a été votre parcours professionnel jusqu’à présent ?
Renaud Pennelle : J’ai fait une école d’arts graphiques et je me suis orienté ensuite dans le monde de la publicité en tant que directeur artistique. J’ai toujours continué à dessiner. Il y a quelques années, je me suis dit que mon dessin avait suffisamment mûri et que c’était le moment de faire de la bande dessinée car j’adore ça, sans en avoir toutefois une connaissance encyclopédique. Autant dire que, comme première album, c’était presque inespéré ! J’ai apprécié l’éclectisme d’Emmanuel Proust. Il n’y a pas une ligne éditrice trop précise et cela permet beaucoup de diversité.
Ndlr : Serge Koenig est vice-consul de France en Chine et dirige actuellement une coopération entre les Alpes et la province “pré-himalayenne” du Sichuan. 251e alpiniste à avoir gravi l’Everest, il a participé à plusieurs expéditions sur différentes arêtes du plus haut sommet du Monde. Il est aussi guide de montagne de la compagnie de Chamonix et ancien professeur de l’ENSA (Ecole Nationale de ski et d’alpinisme).
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