Interview

Quand Patrick Dumas jette un oeil sur Shiva…

Sceneario.com : Ta première bande dessinée publiée est « La planète des robots » dans Falatoff en 1970 ; tu avais alors 17 ans… Est-ce exact? Des souvenirs de cette première expérience?

Patrick A. Dumas : C’est exact. Si je me souviens bien, j’avais participé à un concours du journal Spirou et avais été parmi les 50 gagnants qui recevaient un poster dédicacé par Peyo. L’équipe de Falatoff avait dû écrire à tous ces participants, afin de dénicher d’éventuels collaborateurs. Je fus un de ceux-là…
J’ai eu les honneurs de la couverture du premier numéro, avec une case extraite de « La Planète des Robots », histoire courte très influencée par Druillet qui venait de faire une entrée remarquée dans Pilote. Et je suis resté rouge de honte les semaines qui ont suivies, car j’avais fait deux énormes fautes d’ortographe dans le texte de cette case…

Sceneario.com :Comment t’est venue l’envie de devenir auteur de bandes dessinées?

Patrick A. Dumas : C’est une idée que j’ai sans doute eue très tôt, car, très jeune, j’interrogeais souvent mon entourage pour savoir comment étaient réalisés les illustrés que je lisais à longueur de journée. Nombreux étaient ceux qui me répondaient alors que c’était une machine qui faisait ces petits dessins. En effet, quel homme sensé aurait pu passer sa vie à dessiner ces ridicules petites images, imprimées sur du papier journal et vendues une bouchée de pain. Je n’en ai pas moins commencé, au grand dam de mes instituteurs, à orner les pages de mes cahiers d’école de ces héros aujourd’hui disparus…
Ensuite, j’ai découvert Jacobs (L’Enigme de l’Atlantide) et Weinberg (Le Mur du Silence) qu’un ami m’avait prêtés. Ce fut un choc ! Et pour moi la confirmation de ma vocation précoce… Je serais dessinateur de BD !

Sceneario.com : As-tu suivi une formation artistique?

Patrick A. Dumas : J’ai fait deux ans aux Arts Décoratifs de Limoges, avant de prendre la porte et d’entrer dans le joyeux monde du travail, car, à l’époque, la BD n’était pas trop appréciée dans les écoles d’art. Il faut dire aussi que la plupart des cours ne m’intéressaient pas. J’avais tort, bien sûr…

Sceneario.com : On te retrouve ensuite en 1976 (tu as alors 23 ans) dans le fanzine Sortilèges…

Patrick A. Dumas : Sortilèges, ce fut une grande aventure. Un fanzine de luxe avec couverture couleurs, entièrement imprimé en offset, qui dura deux numéros et qui coûta à mon ami Pierre Guyoux sa petite société de pub et à moi 5 ou 6 mois de salaire durement économisés. Mais si c’était à refaire…

Sceneario.com : Quelles bandes ou quels dessins y as-tu réalisés?

Patrick A. Dumas : La série titre, à suivre, « Sortilèges » qui donnait son nom au fanzine (C’était l’histoire d’un jeune homme qui était la réincarnation de Gauvain et que Merlin l’enchanteur avait poursuivi jusqu’au XXe siècle afin de se servir de lui), et une histoire de SF, complète, dans le premier N°. Mais, en temps que rédac chef de ce zine, j’étais (et je suis encore) particulièrement fier d’avoir publié des bandes de Lucien Segura et Guy Puccio, qui avaient un talent véritable, même s’ils n’ont pas ou peu publié depuis lors…

Sceneario.com : Enfin, en 1980, tu entres chez Glénat, dans Circus puis Gomme! avec la série « Patrick Maudick » qui totalisera 3 épisodes (2 repris en albums chez Glénat, le 3ème uniquement dans Gomme!). Comment s’est effectuée cette entrée chez Glénat?

Patrick A. Dumas : Un des membres de Falatoff m’a présenté à Henri Filippini au cours d’une convention de la BD, à Paris.
Ce dernier m’a accordé un rendez-vous. J’ai présenté une tonne de projets, dans de nombreux styles différents. A cette époque, Circus devait passer Mensuel, et l’équipe Glénat recherchait de nouveaux auteurs. Dans la montagne de dessins que je lui ai montrée, Henri à choisi Patrick Maudick, dont j’avais dessiné 3 pages… Il m’a fait allonger mon scénario, pour que mon histoire de 12 pages en fasse 46, et a demandé à voir plus de planches. Quelques semaines plus tard, je signais enfin mon premier contrat ! Depuis 1973, j’essayais en vain de placer mes dessins chez tous les éditeurs BD de France et de Belgique…

Sceneario.com : Quels étaient ces autres projets? Et pourquoi te les refusait on? Manque de maturité de ton style? Glénat/Filippini t’a donc donné ta chance… Ce n’était pas rien de passer dans Circus ou dans Gomme, il y avait du beau monde (Rossi, Gine et Convard, Michel Faure, Follet, Corteggiani, Tranchand, etc..). Y ressentais-tu une émulation particulière? Croisais-tu les autres auteurs?

Patrick A. Dumas : Je ne peux pas faire ici la liste de mes différents projets de l’époque. Il me faudrait trop de place et j’ai dû en oublier certains. Le fait est que j’avais encore beaucoup de progrès à faire et que si j’arrivais maintenant chez un éditeur avec ce que je dessinais à l’époque, je n’aurais aucune chance d’être accepté. Filippini et Glénat m’ont véritablement donné ma chance, oui, et je ne peux que leur en être reconnaissant. Je croisais régulièrement d’autres auteurs lorsque j’allais livrer mes planches, mais je n’ai jamais ressenti une émulation particulière. A de rares exceptions près, c’était plutôt bonjour, bonsoir et chacun pour soi. Sauf dans les festivals, où le fait de se côtoyer pendant quelques jours faisait naître une certaine complicité qui pouvait quelques fois se changer en vraie amitié.

Sceneario.com : La série « Patrick Maudick », que tu réalises entièrement, est très fantastique ; on sent que tu aimes celà, et une de tes influences est Edgard P Jacobs (surtout sur le deuxième épisode où les personnages voyagent dans le temps…).
La série a-t-elle été bien accueillie par les lecteurs et l’éditeur?

Patrick A. Dumas : C’est en 1977 ou 78 que j’ai eu l’idée de base des « Oiseaux du Diable », première aventure de Patrick Maudick. Je me promenais dans les environs d’Uzerche (Corrèze), ma ville natale. Je pensais à E. P. Jacobs, à sa manière de planter un décor très réaliste et de glisser peu à peu dans la science-fiction la plus folle. J’ai levé les yeux et j’ai vu la vieille ville, en face de moi, ses châteaux, ses tours, ses arcades. J’avais là le décor idéal pour une histoire fantastique. Naïvement, je croyais n’avoir emprunté que cela à Jacobs : le fantastique solidement ancré dans le quotidien…
Cette série, même si elle ne fut pas un énorme succès, avait son public et ses fans. Lors de la prépublication des « Méandres du Temps » et de « La Nuit de l’Araignée » dans Gomme, j’ai reçu bon nombre de lettres et de dessins de jeunes lecteurs enthousiastes. Mais Gomme n’étant sans doute pas rentable, l’éditeur décida d’arrêter la revue, et par conséquent, la presque totalité des séries publiées dans celle-ci.

Sceneario.com : Oui, c’est dommage. Je me souviens de dessins et de lettres de fans qui étaient publiés dans le journal également… Ca fait toujours plaisir de voir des enfants rêver sur ses histoires je suppose… ? C’est ton but premier, de faire rêver et de te faire plaisir? Ou bien rêves-tu de postérité ad vitam aeternam, de statues érigées à ta gloire, de laisser un message, etc?.. ^^ Remarque, les 2 ne sont pas contradictoires… 😉

Patrick A. Dumas : C’est toujours une joie de voir son héros dessiné dans le courrier des lecteurs par un gamin qui écrit que votre série est sa BD préférée. Mon but a toujours été de faire passer un bon moment au lecteur tout en m’amusant sur ma planche. Ce qui n’empêche pas la rigueur dans le travail, ni d’essayer de faire passer certains messages. Heureusement que mon but n’était pas la gloire ou la postérité, d’ailleurs, parce que ça serait plutôt raté ?

Sceneario.com : Ensuite tu t’associes avec le scénariste François Rivière pour réaliser, toujours chez Glénat, la série des « enquêtes de Maître Berger », 7 albums au total… Comment est née cette collaboration ? Connaissais-tu François Rivière ou est-ce une demande d’association de la part de l’éditeur par exemple ?

Patrick A. Dumas : C’est moi qui ai contacté François. Nous avions, me semblait-il, de nombreux goûts communs et j’avais adoré son premier album avec Floch, « Le Rendez-vous de Sevenoaks » ainsi que « Révélations Posthumes », fruit de son unique collaboration avec Andeas. J’aurais préféré une série fantastique (encore), quelque chose du genre d’Harry Dickson, qui n’était alors pas adapté en BD, mais François avait sans doute déjà Maître Berger en tête… Le côté provincial de cette série me plaisait beaucoup. J’ai dit oui…

Sceneario.com : Dans cette série en effet, si le fantastique ne disparait pas totalement, il est encadré dans un cadre policier (ambiance Simenon) plutôt… Te retrouvais-tu pleinement dans cette série? Ton dessin collait assez bien…

Patrick A. Dumas : Je participais activement à l’élaboration des scénarios et j’ai beaucoup appris en travaillant avec François.
J’adorais essayer de restituer l’ambiance des petites villes provinciales. J’en garde donc d’excellents souvenirs, même si je pestais quelque fois parce que je devais dessiner deux personnages palabrant dans la même pièce durant trois pages 😉

Sceneario.com : Y a-t-il des éléments autobiographiques, de toi ou de François Rivière, dans cette série ?… « Le Pensionnaire de St-Vincent » se passe dans un établissement scolaire catholique ; je ne sais plus si c’est toi ou Rivière qui avez suivi ce cursus.

Patrick A. Dumas : En fait, nous avons tous les deux poursuivi une partie de nos études dans un établissement catholique. Et même si j’y suis, pour ma part, resté peu de temps, cela a suffi pour que je puisse en restituer l’ambiance. Sinon, il est évident qu’on peut trouver certaines analogies entre un personnage de la série et le scénariste, et que « Maître Berger » se déroule presque exclusivement dans le sud-ouest d’où François est originaire, donc…

Sceneario.com : Finalement, dans les années 90 (1993), cette série s’arrête, ainsi que ta collaboration avec Glénat qui n’a pas accepté tes prochains projets… Tu t’es retrouvé alors sans éditeur…

Patrick A. Dumas : Oui. Il faut dire qu’à cette époque bénie, nous étions payés à la page et non en avance sur droits, comme c’est souvent le cas maintenant, et qu’on devait donc, par conséquent, vendre beaucoup plus d’albums pour être rentables.
J’ai essayé de placer deux ou trois projets chez divers éditeurs. Mais je ne me suis pas déplacé. J’ai envoyé mes dossiers par la poste et n’ai donc pas pu les défendre comme j’aurais pu le faire de vive voix… Aucun n’a été accepté. Mais ça ne m’a pas dérangé outre mesure, car, entre temps, j’avais mis le nez dans l’univers fabuleux des jeux vidéo…

Sceneario.com : Tu as alors travaillé en tant que graphiste free-lance dans le jeu vidéo pour différentes sociétés durant les 9 années suivantes… Expérience intéressante?

Patrick A. Dumas : Ce fut une expérience sensationnelle. Je pouvais faire bouger les personnages qui, avant, restaient figés sur mes planches. J’ai rencontré beaucoup de gens intéressants et talentueux dont certains sont devenus des amis. Travailler à plusieurs sur un même projet était très enrichissant à tous les niveaux. Et j’ai appris à maîtriser des logiciels permettant de faire de la 3D, du dessin animé, etc. Et surtout, à dessiner à l’aide d’une tablette graphique.

Sceneario.com : Et tu réutiliserais éventuellement ces nouveaux moyens – de la 3D par exemple – dans tes futures BD?

Patrick A. Dumas : J’utilise très souvent ces nouveaux moyens. Lorsque j’ai un décor important à faire, je n’hésite pas à le faire en 3D, même grossièrement, afin de pouvoir en tirer le meilleur parti possible, de choisir les meilleurs angles de vue.
Et, depuis que je suis revenu à la BD, j’encre sur tablette graphique. En gros, je fais des croquis séparés de tous les éléments de toutes les cases d’une même planche, je les scanne et je monte le tout sur ordinateur. Ce qui me permet une souplesse de travail extraordinaire. Je peux agrandir/réduire certaines parties de mon dessin, les inverser, etc, jusqu’à ce que je sois pleinement satisfait du résultat. Ensuite, il n’y a plus qu’à encrer…

Sceneario.com : Tu reviens donc à l’univers de la bande dessinée (tu n’en lisais plus je crois…), par le biais d’un forum de discussion sur internet (celui de Pimpf, axé sur les Pockets que tu avais appréciés…) ; celui-ci te met en rapport avec les Editions Sémic.

Patrick A. Dumas : Si, si, j’en lisais à nouveau. J’avais fait une overdose de BD du temps où je dessinais Maître Berger, où je ne pouvais plus ouvrir un album sans en voir la mécanique, les « ficelles ». Mais, heureusement, ça n’a pas duré, et je me suis rapidement remis à dévorer la production de mes (ex) confrères…
Je travaillais toujours pour les jeux vidéo, passant allègrement de projets intéressants à des dessins à la chaine et sans intérêt, lorsque, un jour de 2001, sur le forum de Pimpf , je tombe sur Chris Malgrain, jeune dessinateur de chez Semic. Il m’a mis en relation avec Thierry Mornet, le rédacteur en chef , qui m’a proposé de faire quelques couvertures pour Kiwi. J’étais enchanté. J’avais appris à lire dans Kiwi, et je me retrouvais à dessiner pour ce mensuel.

Sceneario.com : Tu te remets donc à refaire des bandes dessinées, en tant qu’auteur complet, avec « L’oeil de Shiva », prépublié dans « Kiwi » (à partir de 2002) et en album chez Sémic en 2004… Tu t’es visiblement fais plaisir avec cet album où tu mêles tes influences des Petits Formats, de Jacobs, etc…

Patrick A. Dumas : De fil en aiguille, comme entre Thierry et moi le courant passait bien, j’ai décidé de lui proposer une histoire dont j’avais le scénario dans mes cartons depuis plus de 20 ans. C’était « L’oeil de Shiva ». J’ai donné un synopsis à Thierry qui a été conquis d’emblée. Il m’a fait confiance et m’a laissé entièrement libre. J’ai donc pu faire exactement ce que je voulais. Mais je me suis quand même imposé certaines règles… pour que « L’oeil de Shiva » ait une chance de plaire aux lecteurs de petits formats, aussi bien aux quinquagénaires qui ne juraient que par « Miki le Ranger » qu’aux jeunes lecteurs abreuvés de mangas et de super-héros.
Pendant deux ans, je me suis amusé comme un fou à dessiner les aventures de Louis Bellavoine, essayant de retrouver l’esprit des vieilles BDs d’aventure que je lisais étant enfant, les « Nasdine Hodja » de Le Guen & Lecureux, « Le Cavalier Inconnu » de Marcello ou « Le petit Duc » de Devi . Bien sûr, il faut ajouter à ça toutes mes autres influences, conscientes ou inconscientes, digérées ou pas… donc, Jacobs.

Sceneario.com : L’accueil auprès du public a-t-il été favorable? L’album a reçu quelques bonnes critiques (Bo Doï, etc), et le premier tirage (limité?) s’est vite écoulé je crois… Les éditions Sémic prévoient un retirage j’espère?

Patrick A. Dumas : L’accueil des lecteurs de Petits Formats a été très chaleureux. Les critiques que j’ai lues étaient bonnes. Il y a manifestement un public qui apprécie cet album, mais de là à dire que le premier tirage est épuisé… Tout ce que je peux dire, c’est que, si c’était le cas, les éditions Semic se feraient une joie de l’imprimer à nouveau.

Sceneario.com : Feras-tu une suite aux aventures de Louis Bellavoine (« L’oeil de Shiva »)?

Patrick A. Dumas : J’ai un synopsis dans mes cartons. Mais il est un peu tôt pour savoir si cette suite se fera.

Sceneario.com : Je te le souhaite… Cette aventure m’a assez réjoui, et j’attends donc la « suite » impatiemment… (même si cet album de 154 planches peut se lire indépendamment). D’un autre côté les rythmes de production d’une BD populaire (« Le cavalier inconnu », etc.) ne sont plus les mêmes, voire possible… Que penses-tu de l’évolution de la BD d’aujourd’hui? Les manga n’ont-ils pas remplacé ce que furent ces fameux Petits Formats européens (« Kiwi », etc.) ?…

Patrick A. Dumas : Merci. C’est vrai que j’aimerais retrouver la jubilation que j’éprouvais en dessinant « Shiva ».
Les Petits Formats aujourd’hui ont presque complètement disparu. En tous cas, la création a disparu des Petits Formats, puisque seul « Cap’tain Swing » subsiste encore, et que si l’on excepte quelques couvertures, ce titre ne publie que des rééditions. C’est dommage, car ça restait un excellent tremplin pour jeunes dessinateurs.
Quant à l’évolution de la BD, qu’en dire ? Que le sacro-saint album 46 pages est presque une obligation ? Que certains lecteurs ne voient pas ce qui n’entre pas dans ce cadre ? Ce n’est pas vraiment nouveau. Ce qui est nouveau, par contre, c’est que de plus en plus d’albums sortent chaque mois, et que les libraires ne peuvent avoir en stock tout ce qui est publié et que, fatalement, certaines nouvelles séries sont condamnées à disparaître avant même d’avoir trouvé leurs lecteurs. D’un autre côté, le choix est beaucoup plus vaste, de nouveaux genres sont apparus qui peuvent peut-être amener à la BD traditionnelle un autre public, ou peut-être pas. Certains, dont je fais partie, n’hésitent pas à lire BD traditionnelle, nouvelle BD, comics et manga. D’autres se cantonnent à un seul genre et ne jurent que par lui.
Peut-on comparer les Manga aux Petits Formats ? Oui, car dans les deux cas il s’agit souvent de BD fleuve, noir & blanc, petit format, destinée à être lue puis jetée. Non, car tout le reste les oppose. La narration est en particulier très différente. Mais les Manga semblent bien avoir remplacé les PF dans le coeur des jeunes lecteurs, comme les PF avaient, longtemps avant, remplacé les romans feuilletons chers à Maurice Leblanc ou Gaston Leroux.

Sceneario.com : Tes prochains projets en matière de BD sont « Allan Mac Bride » pour la fin de l’année entre autres?… Peux-tu nous en parler? Il est déjà bien avancé?

Patrick A. Dumas : J’ai commencé Allan Mac Bride (avec la complicité du scénariste Jean-Yves Brouard) avant « L’Oeil de Shiva ». Ce projet est resté quelques temps en suspens, mais, depuis que j’ai fini « Bellavoine », je m’y suis remis de plus belle.
Allan Mac Bride, ce sera une série d’aventure classique mettant en scène un archéologue à la recherche de civilisations disparues. Il me reste 6 planches à encrer et une vingtaine de couleurs à faire pour boucler le premier album qui devrait sortir avant la fin de l’année aux éditions JYB Aventures.

Sceneario.com : D’autres projets à moyen ou long terme?

Patrick A. Dumas : Oui, plein !
Des Contes Indiens chez Semic, deux projets avec Jean-Marc Lainé et un avec François Corteggiani, pour ne parler que des plus avancés…

Sceneario.com : Un dernier mot à propos d’internet puisque cette interview est réalisée pour sceneario.com… Que penses-tu d’internet, des sites sur la BD – de sceneario.com ? -, des forums, etc?… Tu t’en sers pour ton travail?…

Patrick A. Dumas : Je vais commencer par enfoncer une porte ouverte en disant que sur Internet on côtoie le pire et le meilleur.
Pour ne parler que BD, le pire, ce sont sans doute certains forums, où quelques participants, bien entendu anonymes, affligeants de bêtise (pour rester poli), croient que tout leur est dû et n’hésitent pas à traîner dans la fange les auteurs dont ils n’aiment pas le travail. Je ne dis pas qu’ils ont tort de ne pas aimer -chacun ses goûts-, je dis qu’il y a la manière de dire qu’on n’a pas aimé et qu’insulter l’auteur n’est pas la bonne méthode.
Le meilleur, c’est, pour moi, d’abord un excellent moyen de trouver de la documentation, et, bien sûr, la vitrine du travail de nombreux dessinateurs, pros ou amateurs, par le biais de sites personnels ou généralistes. Sceneario.com est un de ceux-là, que je visite plusieurs fois par semaine, pour me tenir au courant des nouveautés, et parce que je suis toujours curieux du travail des autres…

Sceneario.com : Bravo et bonne chance. Au plaisir de te lire…

Patrick A. Dumas : Merci à toi.

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