Interview

Sanctuaire Remined tome 1

Sceneario.com : Qu’est-ce qui vous a décidé à proposer une adaptation manga de votre série ?

Xavier Dorison : L’une des raisons de ce choix est liée au fait que, lorsque l’on travaille sur une BD franco-belge, on a une place limitée. Il y a une forme d’essentiel, de radicalisme. Le manga permet de développer les univers et les personnages. On savait que Sanctuaire offrait des pistes à emprunter et nous avions le choix des auteurs. Cela est donc apparu comme une bonne idée. En outre, cela permettait d’accompagner le développement de Shôgun mag.

Sceneario.com : Aviez-vous des contraintes pour la reprise du scénario ?

Stéphane Betbeder : On avait toute latitude. On ne souhaitait pas faire une simple adaptation mais une réelle interprétation. L’objectif était de s’approprier l’univers de Sanctuaire.

Christophe Bec : La seule contrainte était de respecter l’esprit de la série. Betbeder et moi nous nous connaissions et je savais que l’univers de Sanctuaire lui était familier. Il était donc capable de combler les trous du scénario original induits par les contraintes de la création franco-belge. C’est la raison pour laquelle je l’ai imposé sur ce projet.

Sceneario.com : Stéphane, as-tu déjà écrit la fin de cette interprétation ?

Stéphane Betbeder : J’en ai une idée ; j’essaie d’imaginer une fin proche de celle de Sanctuaire pour en conserver l‘esprit. Il doit y avoir une même lecture des deux séries.

Sceneario.com : Peut-on lire les deux séries séparément ou y a-t-il des passerelles indispensables ?

Xavier Dorison : Ce sont deux séries autonomes même s’il s’agit d’un même univers. Il n’y a donc aucune obligation de lire le titre originel pour accéder à celle-ci.

L’équipe de Sanctuaire Remined au grand complet sur le stand des Humanos à Angoulème 2007.

Sceneario.com : N’avez-vous pas peur que les coupures entre les épisodes mensuels déroutent le lecteur ?

Stéphane Betbeder : La première publication dans Shôgun nécessitait des coupures à 30 pages. J’ai décidé de faire des ruptures sèches mais les prochaines parutions devraient être plus fluides. Il ne devrait pas y avoir de difficulté à suivre Sanctuaire Reminded même si l’on n’a pas lu Sanctuaire. Les deux séries sont vraiment séparées : c’est un même univers mais pas une même BD.

Christophe Bec : En imposant Stéphane (NDR Betbeder), j’ai pensé que cet exercice de feuilletoniste l’aiderait à structurer son récit et que ce serait une bonne expérience pour chacun de nous.

Sceneario.com : Bien qu’il s’agisse d’une parution manga, le style graphique reste cependant proche du franco-belge, mis à part le personnage de couverture ?

Christophe Bec : Le dessin est parfois proche de l’original, parfois éloigné.

Riccardo Crosa : J’ai essayé de ne pas regarder le dessin d’origine. J’ai voulu créer mon propre style. Même s’il est proche de Sanctuaire, je ne travaille qu’à partir du script. J’ai aimé Sanctuaire mais il n’était pas publié en Italie. Je n’ai reçu les albums qu’après avoir accepté le travail. Je ne l’ai lu qu’à ce moment-là.

Christophe Bec : Le manga est un style de narration plus que graphique. Nous avions la volonté de ne pas reprendre les tics du manga et cela a influencé le choix du dessinateur. Crosa a de nombreuses influences (comics, franco-belge…). Cela lui a permis de faire un gros travail autour du style narratif propre au manga.

Sceneario.com : D’où vient cette envie des Humanoïdes Associés de faire un magazine de prépublication ?

Guillaume Dorison(Créateur et responsable de la collection Shogun): Les Humanos n’avaient pas de titre « manga »: il y avait une volonté de ne pas faire d’achats de droits mais plutôt une volonté de création. La deuxième raison est liée à un choix stratégique : – soit il fallait acheter les droits de séries mineures, les plus porteuses ayant déjà été acquises par d’autres maisons d’édition. – soit il fallait devenir pionnier avec une nouvelle branche de création et une multitude d’auteurs possibles. Il y a d’autres projets en cours pour signer des auteurs japonais connus et les faire travailler avec des auteurs français. La difficulté est avant tout de cibler un album, un potentiel.

Sceneario.com : Boucq nous a dit lors d’une interview que sa série "Bouncer" pourrait faire parti de l’aventure…

Guillaume Dorison : C’est en effet une possibilité.

Sceneario.com : Shôgun a t-il trouvé son public?

Guillaume Dorison : Shôgun est destiné à un public varié. Les séries touchent plusieurs tranches d’âge, plusieurs centres d’intérêt. L’objectif n’est pas de tout aimer mais d’en aimer quelques-unes et d’en profiter pour lire les autres.

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