Interview

TURF

La première partie de l’interview s’est faite ‘Au Bureau’, une sorte de pub, qui fait des pizzas. Ensuite, on s’est rendu chez lui, et on l’a fini… …dans sa cuisine !

Sceneario.com: Quatre tomes et 1 hors série en plus de 10 ans. la Nef avance doucement. Pourquoi est ce si lent ?
C’est lent parce que je travaille lentement, que je suis perfectionniste, et que les idées ne viennent pas forcement au moment où je suis à ma table. Une page de la Nef, c’est 50 heures de boulot, c’est-à-dire, pratiquement tous les jours de la semaine. Et il faut trouver des idées, et mon boulot à moi, c’ est de trouver des idées que les autres n’ ont pas eu. Et comme j’ai un petit cerveau, et pas un QI exceptionnel, c’est difficile. En plus de ça, je ne dessine pas forcément très bien, j’ écris pas non plus très bien : écrire les dialogues prend du temps, jusqu’ à ce que je trouve la bonne formule. Pour le dessin, c’est pareil, dès fois, ça marche, dès fois, ça ne marche pas. Là où j’arrive à gagner encore du temps, encore que la technique est assez longue, c’est pour la mise en couleur.

Sceneario.com: Comment s’organise une journée type de travail ?
TURF:
Je me réveille, c’est déjà pas mal. Ça dépend de où j’en suis sur la page, au niveau création. Si j’ai un scénario à écrire, j’attend devant ma feuille et j’écris des dialogues jusqu’ à ce que ça me convienne. Aucune journée ne se ressemble réellement. Ce que j’aime, c’est faire des dialogues et des précrayonnés le soir, comme ça, quand je me réveille, j’ai déjà des bases de travail. Démarrer le matin à froid, c’est très difficile. Quand j’étais jeune auteur, et que je n’avais pas d’enfant, je me levais, et déjà sous la douche, la machine à réfléchir se mettait en marche, dès que j’étais habillé, je fonçais à ma table, j’avais pleins d’idées, et je faisais mes pages. Maintenant, ça fonctionne autrement, je me lève, j’amène ma fille à l’école, je ne me mets pas à ma table qu’au bout d’une heure et demie, et là, il faut que la motivation vienne. C’est différent.

Sceneario.com: Du fait que les albums s’étalent sur une longue période, quand tu feuillettes les premiers albums de la Nef, y a-t-il des éléments que tu aimerais modifier au niveau du scénario ? et du dessin ?
Au niveau du scénario, oui, il y aurait 2 ou 3 trucs à régler, mais je peux le corriger par la suite, je peux changer l’histoire au fur et à mesure, et ainsi corriger les erreurs du début. Graphiquement, dès que j’ai fini une case, j’ai envie de la refaire. Est ce que je serais capable de reprendre tous les dessins de la Nef avec la même énergie que j’avais il y a 10 ans ? Ca serait peut-être mieux dessiné, mais moins joli. On peut arriver à corriger un dessin, mais pas l’élégance et la spontanéité qu’il y avait à l’époque.

Sceneario.com: Peux tu nous résumer les différentes étapes de construction d’une planche ?
TURF:
D’ abord écrire des dialogues, puisque je sais ce que je dois raconter. C’est assez long, je peux en écrire 3 ou 4 pages, pour en tirer 10 lignes. Une fois que j’ai fait les dialogues, je commence un pré découpage, et je cherche des idées graphiques qui vont venir en plus, qui vont me donner envie de faire cette page et de passer 40 heures derrière ma table de dessin. Après, c’est une longue recherche de cases. Si je n’arrive pas à dessiner ce qui était prévu, je change, je reviens à la première étape et je réécris les dialogues pour trouver autre chose à raconter.

Sceneario.com: Est-ce que tu as un exemple précis de choses que tu n’arrivais pas à dessiner, et que tu as été obligé de modifier ?
Des morceaux d’anatomie, un mouvement que je n’arrivais pas à faire, et sur lequel je m’entête pendant 2 jours. Dès fois, je l’ai trouvé, mais je ne m’en rends pas compte. Je continue à faire des dessins, il y en a des bons, mais je n’arrive plus à savoir lequel est le bon. Je ne change pas forcément l’histoire, mais je change le cadrage, je fais le dessin en silhouette mais des fois ça ne marche pas.

Sceneario.com: Réalises-tu planche après planche sans jamais revenir sur celles-ci. Ou au contraire il t’arrive de regretter et de refaire une case après avoir fait les suivantes ?
Non! Sur la Nef, quand je refais une case, c’est tout de suite. Je suis rarement revenu en arrière, sauf sur le tome 2 où j’avais laissé des pages en suspend, et je les ai faîtes après. Mais sur Gribouillis que je fais actuellement, je n’ai refait que 3 petites cases, c’est pas énorme.

Sceneario.com: Si on compare avec les premiers albums, le dessin a un peu changé.
Le dessin a évolué, c’est certain. Au début, je découvrais les personnages au fur et à mesure, je ne les avais pas étudié, et quand j’ai su les faire, ils ont continué a évoluer aussi par les dédicaces : le dessin devient plus spontanée, mais il faut éviter de tomber dans ces facilités.

Sceneario.com: Est-ce que la construction de tes histoires a aussi évoluée ?
Pour le scénario du tome 1, j’avais fait un chemin de fer, c’est-à-dire, j’avais décomposé l’album en 46 cases, qui correspondaient aux 46 pages, et j’avais écrit les éléments importants du scénario dans ces 46 cases. J’ai suivi ce chemin de fer avec quelques transformations en cours de route quand même, mais j’ai arrêté de faire ça. Maintenant, j’avance au fur et à mesure.

Sceneario.com: Et au niveau de ta technique de dessin ?
Ma technique de dessin a évoluée, parce que j’ai utilisé l’aérographe pour faire certains éclairages et les effets à partir du tome 3. Ca change pas mal de choses : avant quand je remplissais une case couleur, je ne mettais pas de caches sur les personnages, donc je faisais un fond, qui passait parfois sur des personnages, donc les personnages avaient parfois la couleur du fond, bon, ça ne se voyait pas, parce que je savais faire ça, mais depuis qu’il y a l’aérographe, ça aide pas mal. Mais j’évite qu’on voie que c’est de l’aérographe.

La technique de dessin a évoluée aussi, parce que j’ai plus l’habitude, je fais moins de rustines (note : trous dans la planche de dessin sur lequel on colle un nouveau dessin qui rattrape des erreurs), je sais ce qu’il ne faut pas faire : avant je faisais des corrections à la gouache sur un personnage qui était fait à l’encre, cela ne se voyait pas à l’œil nu, mais le scanner le voyait bien, et les corrections ressortaient un peu grises

Sceneario.com: Les albums Delcourt sont de 46 pages, abandonnes tu des idées à cause de cette limitation ?
Non, en fait on est même content d’arriver à la 46 ième page. Je n’abandonne pas des idées, mais j’en oublie pas mal. Parfois, 5, 6 ans après, je retombe sur des pages de scénario que je n’ai jamais intégré à l’histoire, et qui manquent. Par exemple, dans le tome 3 ou 4, il y avait une rencontre entre la Reine et le prince Putatif : La Reine va en parler dans le tome 5, mais j’aurai bien aimé que cette séquence existe réellement dans le tome 4, mais j’ai oublié de la faire.

Sceneario.com: Peut-on envisager de retrouver les scènes manquantes dans un tirage de tête, au moins sous forme écrites ?
Sous forme dessinée ? Oui, j’aimerai bien faire ça.

Sceneario.com: Des collages apparaissent dans les planches de la Nef des Fous _pour les tableaux dans le tome 1, et notamment dans le Petit Roy_ N’y a-t-il pas des problèmes lors de l’impression de la planche ?
Il y a des problèmes quand on reproduit la quadrichromie, à cause des effets de trame un peu bizarres. Sinon, au niveau de l’ombre portée, soit je m’arrange pour qu’elle n’y soit pas, soit au contraire pour qu’on la voie.

Sceneario.com: De plus en plus de BD utilise l’ordinateur, ne serait ce que pour les couleurs. Te sens-tu attiré par l’ordinateur en tant qu’outil de travail ?
J’ai été déçu par le résultat des rares BDs pour lesquelles j’ai fait faire les couleurs par ordinateur, je n’aime pas le résultat, c’est trop plat, même si les coloristes ont vraiment bien travaillé, ça ne va pas avec mon dessin. Ensuite, je n’aime pas du tout rester assis pendant des heures devant un écran, parce que la technique de l’ordinateur me dépasse. Troisièmement, j’aime beaucoup faire la couleur à la main. Et pour tout ce qui est collage, bricolage de petit textes, je préfère me débrouiller en trouvant une autre technique : utiliser une photocopieuse par exemple. J’aime ces petits bricolages que je fais sur mes pages, j’aime bien l’original trafiqué, qui n’est plus à plat mais en 3 dimensions, parce que j’ai collé quelques choses par-dessus.

Sceneario.com: Dans le Petit Roy, quelques planches y recourent, mais est-ce que tu l’as déjà utilisé sur les autres albums de la Nef ? Si non, l’utiliseras-tu dans les albums à venir?
A priori non, sauf cas de force majeure : c’est arrivé à Thierry Robin (note : dessinateur de Rouge de Chine et de Koblenz chez Delcourt), qui avait envoyé sa couverture à Paris, et que la poste avait pliée, si un jour ça m’arrive, je demanderais à ce qu’on corrige le pli par informatique.

Sceneario.com: L’univers de la Nef des Fous tient à la fois de la Steam Punk (note : technologie à vapeur du début du XX ième siècle) (la nef, ses robots, son créateur) et de la fantasy (l’extérieur de la Nef). Apprécies-tu ces genres littéraires? Si oui, as-tu des auteurs préférés?
J’ai lu Le Seigneur de Anneaux quand j’avais 12, 14 ans, je crois que c’est la seule chose que j’ai lue en fantasy. Au niveau Steam Punk, mise à part la série TV de 1972, L’ Ile Mystérieuse, il n’ y a rien d’autre. Bien sûr, il y a l’univers de Jules Vernes.

Sceneario.com: Une des caractéristiques de la série, c’est l’absence d’un véritable héros. Les personnages sont pourtant tous assez attachants. Quel est celui que tu préfères?
J’aime bien Clément, j’aime bien Baltimore, j’aime bien Ambroise, parce qu’il est facile à dessiner, j’aime bien Chlorenthe quand j’arrive à la dessiner, je les aime tous, autrement, j’en aurai pas fait autant. Même les schloumfs, je les aime bien.

Sceneario.com: Allons nous un jour connaître le prénom du Sergent dans la Nef ?
Non, ce n’est pas utile. Il y a un mystère, c’est comme ses yeux, on ne les verra jamais. Bon, on les a déjà vu dans le tome 1, mais après, on ne les verra plus. Ce n’est pas important. C’est comme Baltimore, il n’a pas de grade.

Sceneario.com: Est ce que tu penses qu’après avoir visité l’extérieur de la nef, Chlorenthe et Arthur auront envie de rentrer ?
Il y a de fortes chance pour qu’ils reviennent à l’intérieur de la nef, est ce qu’ils en ont l’envie ? Je ne sais pas.

Sceneario.com: Pour dessiner le château de Clément, as tu pris comme base un château existant ?
Non, c’est construit volume par volume, c’est à dire, une tour, c’est un cylindre coiffé d’un cône un peu déformé, le tout accroché à un cube, prolongé d’un carré. Je n’ai pas fait de plan, car le château est tellement immense, que si je devais travailler avec plan, je serais encore sur le tome 2, voir même sur le tome 1.

Sceneario.com: De nombreux éléments architecturaux d’Eaux Folles sont inspirés du courant artistique de l’Art Nouveau. On pense entre autres à l’entrée du grand théâtre, à l’affiche de La Kallas et à de nombreux éléments de mobilier (la chaise et la table du cabinet du grand coordinateur dans le premier tome), qui font fortement penser aux oeuvres de Horta, de Mucha ou de l’Ecole de Nancy… Apprécies-tu particulièrement cette période? T’es-tu basé sur des créations existantes ou s’agit-il d’inspirations personnelles?
J’aime beaucoup cette époque là, je travaille rarement avec de la documentation. Par exemple, les chaises et tables de la séquence où le Grand coordinateur est devant plusieurs écrans télévisés dans le tome 1 sont vraiment issues de mon imagination, et à mon avis, ce sont des meubles qui ne pourraient pas exister, qui ne tiendraient pas debout.

Sceneario.com: Certains objets, notamment les véhicules, ressemblent à de vieux jouets. Est-ce que tu travailles avec de la documentation ou tout est fait de mémoire ?
Pour les véhicules de la Nef, les sculpteurs qui ont essayé de faire le sidecar se sont aperçus que l’objet n’avait pas d’équilibre, qu’il partait vers l’arrière. Je dessine donc des trucs qui ne sont pas possible. Les véhicules sont fait de volumes rajoutés les uns aux autres. Souvent, je leur fais des phares de 2 chevaux, ça leur donne tout de suite un petit côté vieillot avec des calendres à l’ancienne. J’ai vécu au dessus d’un garage pendant 20 ans, en face d’une voie ferrée, et toute ma documentation vient de mes souvenirs. Parfois, quand je trouve que je dessine un peu toujours la même chose, j’ouvre un bouquin, je dessine un pare-choc ou autre chose, et puis, c’est bon, c’est rentré dans ma banque de donnée, il n’y a plus qu’à construire de nouveaux véhicules avec.

Sceneario.com: Peux tu nous raconter comment t’es venu l’idée des rayures et des pois rouges ?
Les rayures c’est très simple. Dès les premières pages de la Nef que j’ai dessinées, j’ai commencée par la page 2 du tome 1, on voyait le roi se lever, monter les escaliers, et rencontrer un garde. Le garde était habillé en rouge, et le roi en blanc, mais on ne voyait que le garde. J’ai pensé qu’il faudrait du rouge pour le roi, mais je n’allais pas lui faire une chemise de nuit rouge, je lui ai donc fait une chemise de nuit blanche avec des rayures rouges. Ca lui a tout de suite donné un caractère fort. Pour les pois, dès la page 10, je me suis dit que j’allais m’intéresser aux motifs dans la Nef : le chien avait des taches, le roi des rayures, le carrelage au sol avait des motifs bizarres, le monstre d’Eaux Folles avait aussi des taches sur la peau, et j’ ai continué à trouver des motifs pour différentier chaque personnage, parce qu’ un jour, je compte faire une planche où l’on ne verra personne, où on ne verra que les motifs, mais on saura qui est dans la case, car on reconnaîtra le motif.

Sceneario.com: Les Schloumpfs, plagiat ou hommage ? Plus sérieusement, pourquoi avoir fait une référence aussi directe aux schtroumpfs de Peyo ?
C’est un hommage aux schtroumpfs bien entendu. J’ai grandi avec ça, j’ai même cru jusqu’ à l’âge de 10 ans que ça existait, cru ou espéré que ça puisse exister. A l’extérieur de la nef, j’ ai eu besoin de monstres assez terrifiants pour faire peur à mes propres monstres, graphiquement, ça devenait très difficile à représenter, j’ ai décidé de prendre le contre-pied en prenant des personnages plutôt sympathiques, et comme les schtroumpfs étaient libres…

Sceneario.com: Les albums de la Nef des Fous sont-ils traduits en plusieurs langues ?
Elle fût traduite en Hollandais, mais l’éditeur a coulé. Elle fût traduite en allemand, mais l’éditeur a coulé, mais il y a en un nouveau qui a repris. Le Petit Roy n’a pas été racheté, parce que c’est trop compliqué à traduire : il y a trop de textes et de typographies différentes.

Sceneario.com: Tu es guitariste, mais le thème de la musique est très rare dans La Nef. _ à part Alligator de Thiéfaine, et la Kallas_ Est ce que tu dessines en musique ?
Je dessine et j’écris en musique. J’écoute un peu de hard rock quand je suis fatigué, beaucoup de classique pour le scénario : des Avé Maria quand le scénario doit être un peu triste. Des chansons française à textes, au rock français hard, voire rock alternatif. Il n’y a pas de techno et pas de jazz. En rock français, la liste est longue : en ce moment, il y a Dionysos, dont j’adore les textes et l’énergie sur scène, les Wanpas pour la même chose, bien que les textes soient beaucoup plus simples. Autrement Noir Désir, Téléphone, Starshooter pour la même époque, les Satellites, les VRP. Et pour les chansons à texte, il y a bien sûr, Renaud, Brassens et Brel.

Sceneario.com: D’ où t’es venu l’envie de faire Gribouillis ? Comment as-tu eu cette idée ?
C’était il y a quelques années, 3 ans ou 4 ans , pendant que je faisais un des projets de couverture du Petit Roy _qui a duré quinze jours_ Elle représentait un tableau sur lequel était dessinées les trois gourdes, peintes à l’ acrylique.. En bas du tableau, il y avait Clément XVII jeune dessiné à l’encre de chine comme d’ habitude, et pour protéger tout ça, j’ai mis un papier blanc en bas, et sur ce papier blanc, j’ai gribouillé un gribouillis. En fait, j’ai essayé de refaire un dessin que je faisais quand j’étais petit. Je dessinais un caniche avec des gribouillis pour dessiner les poils mais je ne suis pas arrivé à refaire ce dessin que je faisais si bien quand j’étais jeune, et ça a donné une sorte de gribouillis qui ressemble à un chien. Après, je me suis dit que ce serait marrant de faire un petit livre avec ce personnage. Au début, l’histoire de Gribouillis devait se passer sur un prospectus publicitaire, il rencontrait des personnages et tout le monde voulait le faire partir. L’inconvénient de cette idée là, c’est qu’il ne pouvait pas bouger, il ne pouvait rester que sur ce prospectus, donc, j’ai élargi le cadre, et gribouillis a été gribouillé dans un catalogue de 600 pages : il va rencontrer pleins de gens, il a pleins de choses à faire!

Sceneario.com: Peux tu nous résumer les différentes étapes de construction d’une planche ?
D’ abord les dialogues, ou un petit découpage quand c’est de l’action, ensuite le crayonné, encrage des personnages, découpe de dentelles pour les personnages habillés en dentelles : j’ai photocopié de la dentelle et j’en ai fait une incrustation pour en faire le costume de certains personnages, j’ai découpé différents motifs pour faire les fantômes. C’est collé sur du papier, puis il y a plusieurs étapes à la photocopieuse et pour certaines pages, il y a des collages, pour d’autres du fusain, ça varie d’une page à l’autre.

Sceneario.com: Tu as acheté un ordinateur spécialement pour réaliser cet album, pour quels effets en as tu besoin, et pour quels types de planches est ce que tu t’en sers ? est ce un outil vraiment indispensable ?
Pour les autres auteurs, c’est peut être un outil indispensable, mais il est tombé en panne juste au moment où j’en avais besoin. Je l’avais acheté pour incruster des dessins et pour écrire des textes, parce qu’il y a énormément de textes dactylographiés dans Gribouillis. Du coup, c’est ma mère qui me les a tapés. Je l’ai utilisé en tant que photocopieuse, c’est pratique. Mais, c’est tout. C’est un outil supplémentaire, mais de toute façon, je comptais faire Gribouillis à la main.

Sceneario.com: Avec Gribouillis, du fait du format particulier, du grand nombre de planches, de l’absence de couleur, tu quittes le domaine de la BD « grand public ». Est ce que ça ne te fait pas peur ?
Peur, non. Moi j’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ce bouquin. Je pense que si quelques lecteurs le lisent, ils en parleront entre eux. Je pense que je ne ferais pas d’aussi bonne vente que la Nef des Fous (note : 33000 ex pour le premier tome) Je n’ai pas fait cet album pour gagner de l’argent, mais pour me faire plaisir.

Sceneario.com: Avec Gribouillis, tu avances beaucoup plus rapidement que pour la Nef. Est ce que ça te donne envie de continuer et de privilégier ce style de dessin plus simple, et qui te permettrai de dessiner et raconter plus d’histoire, et qui nous permettrai de te lire plus régulièrement ?
L’avantage de Gribouillis, c’est de pouvoir faire une page tous les jours, ou tous les deux jours, et en tant que raconteur d’histoire, c’est un véritable plaisir, je finis la page en 5, 6 heures, et je peux déjà avoir des idées pour la page suivante. Alors que sur la Nef, il y a 40 à 50 heures par page, et quand j’ ai fini une page, j’ ai envie d’ aller me reposer, les idées sont peut-être un petit peu parties, et l’ énergie n’ est plus la même.

Sceneario.com: Est-ce que Gribouillis aura les faveurs de Pavillon Rouge, à savoir une prépublication ou un dossier ? Es-tu pour une prépublication du tome 5 de la Nef ?
Il n’ y aura pas de Gribouillis dans Pavillon Rouge, parce que les lecteurs aiment bien la couleur, c’est que m’a dit l’éditeur, Il n’ y aura pas de dossier Gribouillis, parce qu’il n’ y aura pas de prépublication. À moins qu’ils ne le fassent par eux même, sans me consulter. Pour la Nef, j’hésite encore, car elle s’est très bien débrouillée sans prépublication. La prépublication du tome 5 d’une série qui en est à son sixième tome (note : avec le hors série), je vais forcer des gens à lire le tome 5, alors, ils ne vont rien comprendre. Déjà que mes lecteurs perdent le fil de l’histoire, ceux qui débarquent en cours de route vont être un peu plus paumés.

Sceneario.com: Question récurrente : Turf, c’est un pseudo ? et d’ où vient-il ?
C’est un pseudo, et un pseudo, ça sert à cacher son nom. On va dire que c’est un synonyme de mon nom de famille.

Sceneario.com: Tu as fait tes débuts dans l’animation (les Tortues Ninjas, Denver). Un retour vers cette forme d’expression pourrait-il te tenter ?
Retravailler dans l’animation, je ne le pense pas, j’ai déjà donné. Il y a trop de gens, trop de filtres. Ce que j’ aime dans la BD, c’est que j’ ai toujours fait ce que j’ ai voulu, et je n’ ai personne au dessus de moi, mis à part les lecteurs et Guy Delcourt.

Sceneario.com: Qu’est ce qui t’a donné envie de faire ce métier ?
J’ai découvert une bande dessinée de François Bourgeon, quand j’avais 18 ans, mais j’aimais déjà bien la BD. A 10 ans, je faisais des flip books de Tintin, à 13 ans, j’ai acheté un magazine de Tintin où il y avait un article sur Hergé et des illustrations inédites, et tout ça a fait que lorsque j’ ai découvert Bourgeon, ça a été le petit déclic en plus.

Sceneario.com: Quelles sont les dernières BDs que tu as lues ?
Quartier Lointain (note : de J. Taniguchi, récompensé au dernier festival d’Angoulême), et le dernier album de Fabrice Neaud. Je suis aussi en train de relire des albums de Spirou, Z comme Zorglub, et Le Retour du Z.

Sceneario.com: Y a t-il des dessinateurs que tu envies ? Si oui, quels sont ils et pourquoi ?
Loisel pour ce qu’il fait, Hergé, pour son œuvre, mais pas pour son passé, Peyo, avoir crée les Schtroumpfs, c’est extraordinaire, Franquin. Je ne vais pas citer tous les auteurs que j’aime.

Sceneario.com: Tu as réalisé des illustrations pour des étiquettes de vin, et dans le tome 4, Baltimore et le sergent se retrouvent dans une superbe cave. Est-ce que tu es amateur de grand vin ?
Non, J’ai vécu dans le Pernot, ma famille travaillait dans le pastis, mon grand père était directeur d’usine d’une grande marque de pastis… j’ai en mémoire les décorations _je ne picolais pas, hein, faut pas croire ça (rires) _ de beaucoup de pichets de pastis, et des parasols. J’aime bien boire un bon vin quand je suis invité, ou quand j’invite, Tout seul, je ne bois pas.

Sceneario.com: Dernièrement, pour le calendrier Delcourt, tu as posé en tenue d’Adam. Peux tu nous raconter comment ça s’est passé, et quelles ont été tes impressions ? As-tu eu des retours de tes fans ?
Je n’ai pas aimé le maquillage, ça donnait mal aux yeux. Je suis arrivé le dernier et le photographe m’a dit qu’il ne restait plus que la salle de bain, et que donc on allait poser devant la fenêtre, je n’avais donc pas tellement le choix. Déjà que je n’avais jamais posé à poil, alors, poser à poil devant une fenêtre donnant sur une rue de Paris. J’aurais préféré pauser à poil devant un lit. Dans le hall d’entrée de l’hôtel où devait se passer la séance photo, il y avait un énorme candélabre et des rideaux à rayures. J’ai pensé que ce serait génial, mais le photographe m’a dit que le candélabre avait déjà été utilisé par Algésiras. Ca aurait été super chouette, mais bon, en même temps, poser nu dans le hall d’un hôtel, c’était peut être un peu compliqué. C’était une expérience intéressante, je ne sais pas si je le referai, mais je suis content de l’avoir fait. J’ai été un peu déçu par la photo. Pour ce qui est du retour des fans, à part une jeune fille qui est venue me faire signer le calendrier, et quelques libraires qui ont râlé (note : certains libraires ont refusé de distribuer le calendrier), c’était plutôt sympathique.

Sceneario.com: As-tu des anecdotes sur des fans qui te viennent à l’esprit ?
Au début de la tournée des dédicaces, il y a eu une période où on me demandait de dessiner Chlorenthe de plus en plus déshabillée. Après, j’ai arrêté de la dessiner complètement.

Sceneario.com: Dernièrement, un internaute a appelé son dernier né Clément, en hommage à la Nef. Qu’en penses tu ?
C’est une bonne idée. C’est joli. J’espère qu’il ne va pas grossir tout de suite. (rires)

Sceneario.com: Quelle est ton attitude face aux gens qui collectionnent tout ce que tu fais ? tu te reconnais en eux ?
Oui parce que je suis collectionneur. Je suis le premier collectionneur de Turf. Mais ça me fascine quand même de voir les gens dépenser des sommes folles. Mais bon, je fais pareil, je claque du fric pour des trucs inutiles. Quand on me voit acheter des tonnes de Corn Flakes pour avoir des autocollants Toys Story, et que j’ai du mal à manger ces Corn Flakes, parce que mon médecin m’interdit de manger du lait… (rires)

Sceneario.com: Le tome 1 de la Nef est côté 120 euros dans le dernier BDM, ton sentiment face à cette côte élevée ?
J’aurai dû en garder plus ! (rires) Je ne comprends pas vraiment, mais en même temps, ça fait plaisir. Tu te dis qu’il y a des gens qui le recherche, mais pourquoi le premier ? Le premier, il y avait 16 fautes, ce sont des fans de fautes d’orthographes peut-être ?

Sceneario.com: Peux tu nous parler de tes collections ?
C’est très varié, ça a commencé quand à 18 ans, je me suis acheté mes premiers Tintin en caoutchouc, j’avais les 6 personnages de 5 cm de haut, après j’en ai acheté d’autres. Puis en Belgique, quand j’ai dit que je collectionnais les jouets, je pensais à mes jouets en caoutchouc, et j’ai rencontré des gens, qui sont devenus des amis depuis, qui m’ont offert des jouets. C’était des jouets à clefs, en ferraille. Donc je me suis mis à collectionner aussi les jouets à clefs, et en cherchant des jouets à clefs, un jour sur une brocante, j’ai trouvé des jouets à piles. Je me suis rappelé que mon grand père en avait aussi, et c’est comme ça que j’ai collectionné les jouets à pile. Puis à force de faire les brocantes pour trouver des jouets à pile, des jouets à clef, des jouets en caoutchouc, j’ ai trouvé aussi de vieux masters, des trucs sur de l’ image animé que j’ aime aussi. J’achète pas mal de produits dérivés de bandes dessinées, des automates, des robots. En fait, je ne sais plus ce que je collectionne, mais je collectionne beaucoup de choses. Mes collections préférées restent tout de même les automates, les  » Battery Toys  » des années 60, parce que c’est fascinant quand ça se met en marche. Et ma collection de figurines JIM, ce sont des figurines des années 60 en plastique dur, elles étaient mal peintes, mais elles ont un charme fou. Et ma collection de tintin en caoutchouc, parce que j’ai grandis avec Tintin. En fait, j’aime bien toutes mes collections.

Sceneario.com: Quels sont les objets que tu es content d’avoir réalisé ?
En image, il y a peu d’objets, j’aime bien la planche sur bois, qui vient de sortir chez BDmotion, j’ ai fait ça en un jour et demi, mais c’ est une très belle image, en plus, ça ne fait pas trop Turf, on voit peu mes erreurs de dessin. En objet, il y a les résines d’Eliane, le tirage de luxe du tome 2 qui est génial, il y a le roi dans son bain chez BDmotion, mon flipper… Le diorama, aussi, c’est 15 jours de travail, c’est un énorme boulot. C’est pour ça qu’on l’a offert avec le tome 4, et dès fois, je me dis que je suis un peu bête (rires), je devrais prendre un agent, quelqu’un qui m’aide (rires).

Sceneario.com: Comment se passe la réalisation d’un objet en 3D ? A quel degrés interviens tu sur les statuettes et les autres résines. ?
Pour le premier petit roi (note : en plomb chez FB), j’avais fait faire des modifications au sculpteur, qu’il n’a pas voulu modifier, cela a donné un petit roi réaliste. Je me suis dit, ce que j’aime bien chez les figurines Tintin, c’est quand elles ne ressemblent pas trop à Tintin, on va accepter celui là, même s’il ne me plait pas trop. Après, le sculpteur a fait d’autres figurines, il n’a pas voulu faire de changements, alors j’ai laissé passer. Pour le roi dans son bain (note : chez BDmotion), c’est pareil, le sculpteur n’en a fait qu’à sa tête, donc, j’ai laissé faire. Et pour la petite voiture rouge (note : toujours chez BDmotion), les sculpteurs m’ont proposé un boulot qui me plaisait dès le début, j’ai trouvé ça très joli, donc, y a pas eu de problèmes. Je ne suis pas trop difficile en fait, je crois. (rires)

Sceneario.com: Et pour les autres objets qui ne sont pas des figurines, les réveils, flippers et le reste ?
Tout ça, c’est moi qui le fait, donc je trouve ça plutôt chouette (rires) : je trouve que le maître d’œuvre se débrouille plutôt pas mal (rires). C’est du bricolage, c’est fait à la photocopieuse, c’est des promotions : par exemple, le réveil, c’était les bonnes affaires U du mois de janvier, ça ne coûtait pas cher, il y avait un petit travail à l’informatique. Par contre, c’était des montages pénibles, parce que quand on en fait 10, ça va, mais quand on en fait 100, c’est du boulot !

Sceneario.com: Réaliser des illustrations pour animer les vitrines des Galeries Lafayette, c’est très prestigieux. Comment as-tu été contacté pour réaliser ce travail ?
C’est passé par les Editions Delcourt, les Galeries Lafayette sont tombées sur l’album du Petit Roy par hasard, ils ont trouvé les 3 gourdes très rigolotes, ils ont cru que c’était des fées, et ils m’ont demandé de faire la même chose pour leurs vitrines.

Sceneario.com: Quelles ont été tes impressions et les retours du public ?
Les retours du public ? Peu de gens m’en ont parlé. Ceux qui m’en parlent, c’est pour dire : » j’ ai pas eu le catalogue, vous pouvez m’en avoir un ? » Peu de gens sont allés les voir à Paris. Pour les vitrines, j’ai été déçu en les voyant, je ne me suis pas investi moi-même énormément, parce que je n’avais pas le temps : j’avais 2 jours pour faire un dessin, et après, il n’y avait pas de suivi. J’aurai bien aimé qu’ils m’appellent pour me dire :  » Ca, vous voulez que ça bouge ? Ca vous voulez que ça s’éclaire ?  » J’avais fait des avions avec des hélices et des phares, mais ça ne bougeait pas .Je pense qu’au niveau de la conception des vitrines, ils manquaient de temps. J’avais dessiné 13 vitrines, et ils n’en ont fait que douze..

Sceneario.com: Que sont devenues les poupées ?
Je ne sais pas.

Sceneario.com: As tu déjà eu des propositions pour travailler dans le cinéma ?
Alors que je dédicaçais le tome 2 ou 3 à Paris dans un grand magasin, il y a des gens bien habillé qui sont venu me voir, qui m’ont demandé si ça m’intéresserait, et moi, j’ai eu peur, je leur ai dit oui, et d’appeler les Editions Delcourt, mais ils ne m’ont jamais recontacté. J’aurais peut-être pu leur donner mon adresse personnelle, mais je ne sais pas ce qu’il m’a pris, je devais juste être stressé à cause de la dédicace.

Sceneario.com: De nombreuses BDs sont actuellement adaptées en dessin animé. Penses-tu qu’une adaptation de Gribouillis serait possible ?
Une adaptation ou un massacre ? (rires)

Sceneario.com: Dans la fable de La Fontaine « le Corbeau et le renard », que tu as illustré, on observe une certaine similitude entre le renard et le grand coordinateur de la Nef des fous. Est-ce que tu t’inspires beaucoup du monde animal pour les personnages?
Pas du tout. Le corbeau ressemble un peu au corbeau de la Nef, en plus rond, en plus bête. Le renard me plaisait comme ça. Mais je n’avais pas envie de faire un renard qui ressemblait au Grand Coordinateur. Pour le Grand Coordinateur, j’ai utilisé des formes simples : une tête en forme de cacahouète, (le fruit avec sa coquille), et sur laquelle, j’ai rajouté un nez pointu et des cheveux.

Sceneario.com: Tu as scénarisé le premier tome des Remparts d’écume et tu as disparu du deuxième tome! Que s’est il passé?
On avait pas envie de faire la même histoire avec Joël (note: Mouclier ) à cette époque là, lui voulait faire un truc plus héroïc fantasy, et moi, je me servais de cet univers un peu étrange, un peu fantastique qu’on avait crée pour m’ intéresser davantage aux personnages. Dans le second tome, un scénariste a pris méchamment ma place, je n’ai pas protesté, parce qu’à l’époque, je ne savais pas trop ce qu’était ce métier, j’aurais peut-être pu prendre un avocat, mais je ne sais pas si je gagnais assez d’argent pour en prendre un. Ce qui est dommage, c’est qu’ils ont coulé la série. J’aurais très bien pu reprendre les Remparts au tome 3, avec un autre dessinateur car Joël voulait arrêter, mais après Hiroshima, on ne peut plus reconstruire.

Sceneario.com: As tu pensé à te réassocier avec un dessinateur pour le faire dessiner sur tes scénarios ?
J’aimerais bien, mais j’ai toujours peur que ce ne soit pas comme je veux. Si je demande un grand décors, et qu’il me torche ça ou qu’il ne fasse pas les personnages comme je les aime, je préfère tout maîtriser. L’inverse serait bien, je demanderais bien un scénario à Alain Ayroles (note : scénariste de De Cape et de Croc, et de Garulfo), mais comme j’ai pleins d’autres histoires qui dorment, ça ne se fera peut-être jamais.

Sceneario.com: Il me semble t’avoir entendu parler d’un projet de BD autobiographique, qu’en est-il aujourd’hui ? et sous quelle forme est ce que ça verrait le jour (style de dessin, noir et blanc ou couleur, strips ou planches).
Quand j’en ai parlé, je ne savais de quelle façon j’allais dessiner ça, et à l’ heure actuelle, je ne sais toujours pas si je peux dessiner quelque chose comme ça, si graphiquement, j’ arriverai à dessiner les gens que j’ ai aimé ou que j’ ai pas aimé. Au niveau de l’histoire, il n’ y a pas de problème, je sens que je trouverai les mots justes pour dire ce qui me fait mal, et ce qui me fait rire, mais graphiquement, je suis tellement habitué à dessiner ce qui m’amuse, que je ne sais pas comment m’ y prendre pour dessiner ce qui me fait mal.

Sceneario.com: Avec le nombre impressionnant d’illustrations que tu as fait autour de la Nef, envisages-tu de refaire un second hors série, qui serait un simple recueil de ces illustrations ?
D’ abord le nombre d’illustrations n’est pas si extravagant que ça, il y a en a beaucoup que j’ai réutilisé plusieurs fois. Ce serait intéressant, mais ce n est pas mon travail de faire ça. Le Petit Roy, à la base devait être un recueil d’illustrations avec quelques pages de rêves du roi. C’était ce que m’avait demandé Guy Delcourt à l’époque, mais ça ne m’intéressait pas. Si Guy Delcourt veut faire un catalogue, je veux bien lui donner les images qui restent. Mais les gens qui aiment ce que je fais ont déjà les images, alors pourquoi faire la même chose ? Peut-être pour faire plaisir aux autres. Mais c’est quand même mieux une bande dessinée qu’un recueil.

Sceneario.com: Il est prévu six tomes pour la Nef des Fous. Envisages-tu de raconter d’autres histoires en one shot se passant dans la Nef ?
Ca fait parti de mes projets, mais après avoir fait Gribouillis, j’ai envie de faire d ‘autres gribouillis, mais j’ai des projets qui attendent. Je serais peut-être obligé de refaire une Nef, si ce que je fais après ne marche pas financièrement. Et j’ai des idées, j’ai envie de faire une enquête avec les deux gardes, une histoire de meurtre avec des indices à la Agatha Christie, mais un meurtre ‘clean’, façon Nef des Fous (rires), avec les deux gardes qui enquêtent. J’avais aussi envie de faire un peu comme le Petit Roy, mais sur la vie d’Ambroise, mais pas au point d’en faire 46 pages.

Sceneario.com: Merci beaucoup.


Interview réalisée le 25 janvier 2003 par Fabien Bourg . Les Questions ont été posées par : Benoît Delcor (bendelcor@hotmail.com), Sylvie Berenger, Cédric Rivière (cedric.riviere@gmx.net), Jean Benoît, Sébastien (seb@oliphant.fr), Annick Lebon (aleblon@hotmail.com), Jean-Christophe Scaillet (jc.scaillet@mrw.wallonie.be), Franck Ghesquier (fghesquier@fournier-habitat.com), Laure (coeursec@voila.fr), Vincent Kuhn (vinkuhn@club-internet.fr), Paul Meunier (meunier14510@netscape.net), Julien Dermont (grandcoordinateur@caramail.com), Geoffroy Cousin, Fabien Bourg (turfstory@caramail.com)

Merci à tous pour votre aide.

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