Le 30 octobre est sorti le Super Picsou Géant spécial 70 ans du plus célèbre archi milliardaire du monde, l’Oncle Picsou, créé en 1947 par Carl Barks.
Couverture dorée, poster, 400 pages, tout est là pour célébrer un personnages devenu iconique dorénavant !
Ainsi, depuis 1947, Picsou est le canard le plus riche du monde, installé dans la ville de Donaldville. Il naît sous la plume de Carl Barks dans une histoire de Noël inspirée d’un conte de Charles Dickens « Christmas on Bear Mountain » dans le Donald Duck Four Colours 178. Il devient très vite, avec Donald et ses trois neveu Riri, Fifi et Loulou, l’un des piliers de l’univers « Duck ». De nombreux dessinateurs reprendront le flambeau, comme Giorgio Cavazzano et Romano Scarpa en Italie, Daan Jippes aux Pays-Bas, ou encore plus récemment Don Rosa avec sa célèbre saga: « La jeunesse de Picsou ».
Ces 70 ans sont donc l’occasion rêvée pour revenir sur ce parcours hors du commun qui a conquis, génération après génération, de nombreux jeunes lecteurs, au rythme de ses célèbres colères, ses crises d’avarice chroniques, mais surtout son insatiable envie de voyager, de courir après le moindre trésor caché…
Mais revenons un peu sur ce passionnant projet éditorial avec Arnaud Hilmarcher, qui a justement écrit beaucoup de rédactionnels aux côtés de Pascal Pierrey, le rédacteur en chef des publications liées au monde de Donaldville !
70 ans de Picsou, un évènement important, comment s’est organisé ce gros volume de 400 pages ?
La démarche a été de s’adresser aussi bien à nos lecteurs réguliers qu’aux néophytes, ainsi qu’à ceux qui n’ont pas lu Picsou depuis fort longtemps. 400 pages, c’est beaucoup et en même temps assez peu pour un univers aussi riche : le parti-pris de notre rédac’chef a donc été de détailler les moindres aspects du personnage, sa tenue, ses habitudes, son environnement etc. Avec bien sûr nombre d’anecdotes à la clé, et quand c’est possible une histoire déterminante pour l’un des sujets abordés. A partir de là, le format façon abécédaire s’est vite imposé.
Mais comment s’est imposé le choix des histoires sensées recouvrir cette longue carrière initiée par Barks en 47 ?
Le personnage a certes évolué depuis sa création, mais les fondamentaux persistent ; ceux-ci ont grosso modo été mis en place de 1947 à 1951, avec quelques ajouts ultérieurs tels que Gripsou ou Miss Tick. Nous aurions pu détailler chaque décennie de l’existence du personnage à travers ses auteurs marquants, etc… Mais dans ce cas l’œuvre n’aurait été abordée que par ce biais, en tant qu’œuvre de fiction. Ça instaure une distance et c’est moins ludique. Ça pourrait être une approche pour une autre publication cependant, d’ailleurs nous alternons les parti-pris au sein des Trésors de Picsou.
Mais le choix des histoires dépend spécifiquement de notre rédac’chef, qui bénéficie d’une mémoire encyclopédique. Lorsqu’il a choisi de faire de ce hors-série un abécédaire, la programmation s’est imposée de façon logique : la première apparition du coffre, etc. Certaines histoires ayant trait à l’anniversaire, elles se sont imposées d’elle-même : celle de Don Rosa pour ouvrir le mag, celle de Cavazzano, mettant en scène Carl Barks… D’autres sont à ce point déterminantes qu’on ne pouvait passer à côté, comme par exemple « Only a Poor Old Man ».
On réédite souvent les classiques, mais on essaie d’espacer ces republications, et il y en a un certain nombre qu’on gardait de côté en vue de ce hors-série.
On a le sentiment qu’actuellement, avec les Trésors de Picsou plus particulièrement, mais aussi ce Spécial 70 ans ou même les récents Intégrales Fantomiald, ou chez Glénat les collections consacrées à Barks, Gottfredson, Don Rosa ou Scarpa, il y a une véritable volonté de réhabiliter cet énorme patrimoine, mais aussi de contextualiser avec du rédactionnel fournit… Pensez vous que le public aujourd’hui est différent d’avant, qu’il est plus en attente de ce genre de contenu plus accompagné ?
Il y a différents publics. En ce qui nous concerne, le notre est essentiellement juvénile et se renouvelle à peu près tous les deux-trois ans. D’où l’utilité de rééditer les vieilles histoires, pour lesquelles il y a une demande d’ailleurs…
On sent un réel intérêt pour les publications patrimoniales, ce qui était loin d’être acquis lorsque Pascal Pierrey a commencé à écrire ce genre d’articles au début des années 90. Auparavant, les auteurs n’étaient guère crédités. Son travail a porté ses fruits et certaines notions sont désormais acquises : la plupart de nos lecteurs savent que Carl Barks a créé Picsou, etc. A partir de là on peut détailler.
Aujourd’hui tout le monde est bibliophile, ou geek selon le point de vue, l’immédiateté de l’accès aux contenus nous incite à développer le contenu annexe, les articles afin d’ajouter une vraie plus-value à ces histoires. Et Picsou est un personnage intemporel et inter-générationnel : si nos lecteurs sont principalement des enfants, il n’est pas rare que le magazine circule au sein de la famille. Les enfants sont des lecteurs comme les autres, et nous faisons confiance à leur intelligence – je pense qu’implicitement ils en sont conscients.
A l’instar de Barks auparavant, nous ne bradons jamais notre propos. Et à titre personnel j’essaie toujours d’écrire des articles que j’aurais aimé lire lorsque j’avais huit ans.
Pour conclure, les prochains projets éditoriaux dont il est déjà possible de parler, autour des personnages Disney ?
La grande actualité pour 2018 sera bien entendu la Bande à Picsou, que nous aborderons au sein de deux hors-séries ayant trait aussi bien à l’ancienne série qu’au récent reboot.
La série en question est assez caractéristique de l’époque : on y retrouve des citations au mot près de dialogues de Don Rosa, certaines toiles de Barks ont été intégrées dans les décors du manoir… Le référentiel est omniprésent, sans pour autant s’interdire d’innover.
2018 sera aussi l’anniversaire de Mickey, et nul doute que ses 90 ans seront célébrés avec faste. Nos équipes étant très segmentées, je ne sais quels seront les plans précis à ce sujet, et je me réjouis de pouvoir découvrir ça d’un point de vue extérieur.
2018, ce sera aussi les 70 ans de Gontran, tôt ou tard on s’en fera l’écho, à n’en pas douter !
Merci beaucoup Arnaud pour ce questions/réponses très agréable !
Un numéro, vous le devinez bien, indispensable, pour en savoir davantage sur ce personnage, sur son univers et sur certains points qui ont pu inspirer ses aventures.
Je vous conseille en parallèle de vous pencher aussi sur Les Trésors de Picsou qui sont consacrés actuellement à « La Jeunesse de Picsou » de Don Rosa, une édition augmentée d’une multitude de récits qui viennent agrémenter les récits ou montrer certains points références de Don Rosa.
Il y a aussi Les Chroniques de Fantomiald qui reprennent chronologiquement toutes les aventures du super héros depuis sa création en Italie, en 1969 !
A noter aussi que Glénat sortira, début décembre un volume similaire consacré à Picsou, augmenté d’une galerie hommage bien remplie !
Avis aux Duck amateurs !
Quelques pages de cet incroyable numéro spécial 70 ans de Picsou !!!
Ainsi que la couverture du volume Glénat par Loisel !!!