14-18
Les chemins de l’enfer (Septembre 1914)

Durant le printemps 1919, pendant que sa petite famille s’affaire à des tâches ordinaires, Pierre procède à la destruction de croquis réalisés par son ami Maurice lorsqu’ils étaient sur le front. Bien qu’il était question, au départ, de les relier et d’en faire un ouvrage témoignant de leur vécu, Pierre ne peut se résoudre conserver ces souvenirs indélébiles qui l’ont rendu amer. Quels sont-ils réellement ? Pour cela, il faut se replonger en septembre 1914, au moment où Pierre et ses sept autres camarades jouissent d’un petit moment de répit en attendant de se lancer dans une opération d’envergure. En effet, cette dernière doit empêcher les allemands de franchir la Marne et qui peut même renverser le cours de la guerre. Il va de soi que les évènements qu’ils vont vivre dans cette bataille, non seulement face à l’adversaire mais aussi face à la hiérarchie, vont les marquer au plus haut degré.

Par phibes, le 23 novembre 2014

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Notre avis sur 14-18 #2 – Les chemins de l’enfer (Septembre 1914)

Quelques trois petits mois après le premier opus qui nous ouvrait les portes d’une nouvelle grande saga commémorative (le centenaire de la Grande Guerre) initiée par un Eric Corbeyran toujours en verve, nous retrouvons les huit conscrits (Pierre, Maurice, Arnaud, Denis, Jules, Louis, Jacques et Arsène) pour la suite de leurs pérégrinations guerrières chronologiques.

Ce deuxième volet se découvre selon un concept éprouvé précédemment. A la faveur d’un prologue qui permet cette fois-ci (après Louis dans le premier tome) de mettre en lumière Pierre après la guerre, Eric Corbeyran lance son récit afin de titiller la curiosité du lecteur. Bien que, cette fois-ci, l’aveu soit un peu moins accrocheur, il n’en demeure pas moins que ce qui suit bénéficie d’une teneur évocatrice très caractérisée et pleinement confondante en matière d’authenticité.

En effet, l’histoire de Pierre qui rejoint celle de ses autres compagnons se passe durant la bataille de la Marne (voir également Les taxis de la Marne de Jean-Yves Le Naour et Claude Plumail paru en octobre dernier) et à cet égard, va se révéler dans un témoignage particulièrement prenant. L’intrigue qui en découle et qui fait participer pleinement les huit personnages chacun à leur niveau se base tout particulièrement sur des thèmes douloureux bien précis tels les conflits hiérarchiques, les mutilations volontaires, les traumatismes psychologiques et à ce titre, rend les péripéties émotionnellement éprouvantes.

Mais le théâtre des opérations guerrières n’est pas le seul à être mis en évidence puisque Eric Corbeyran a souhaité aussi voulu traiter ce qui se passait, loin de la ligne de front, du côté des familles des combattants. Là aussi, le drame opère et vient toucher particulièrement Rose, la concubine d’Arsène.

La reconstitution historique sous le trait d’Etienne Le Roux prend toute sa force tant le trait utilisé par ce dernier est confondant de réalité. En cela, l’artiste ne manque pas de rigueur et nous donne une vision de la guerre complètement convaincante. Que ce soit au niveau des combats ou dans des instants plus calmes, on perçoit très facilement la pression du conflit qui vient tout juste de démarrer. Evidemment, le travail produit sur ses personnages, sur leurs attitudes, les expressions confortent ce sentiment. Côté colorisation, l’on pourra convenir que Jérôme Brizard réalise une mise en valeur des dessins particulièrement rigoureuse.

Un nouveau volet réalisé de main de maître, qui permet d’aborder une petite histoire (celle tragique de huit copains) dans la grande Histoire.

Par Phibes, le 23 novembre 2014

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