14-18
La photo (août 1916)
En août 1916, Jocelyne profite d’une belle journée pour promener son bébé en compagnie de Nicole. Chemin faisant, cette dernière lui rapporte les dernières nouvelles du front envoyées par Maurice. Mais lasse d’écouter, Jocelyne avoue à son amie que son homme, Pierre, ne lui écrit pas souvent. C’est alors que Nicole apostrophe un photographe et lui demande de prendre Jocelyne en photo.
Pendant ce temps, en première ligne dans la Somme, les soldats français testent un char d’assaut de conception anglaise censé éventrer les lignes allemandes. Malheureusement, après quelques minutes, il tombe en panne. Bon en mécanique et l’ayant prouvé en réparant juste avant une voiture à un natif des lieux, Pierre est sollicité pour essayer de le refaire fonctionner. Alors qu’il affronte le monstre d’acier, ses compagnons, au repos, profitent du moment pour prier comme Armand, pour s’interroger sur leur sort ou pour chanter joyeusement au son de l’accordéon comme Louis. Le soir venu, après s’être nettoyé, Pierre rejoint sa chambrée et trouve Jules en train d’écrire. Il avoue à ce dernier ne pas avoir l’envie de s’épancher sur ce qu’il vit au quotidien. Le lendemain, en présence de Jules, il reçoit la photo de Jocelyne et de son fils. L’émotion le saisit. C’est à ce moment-là qu’un avion français passant au-dessus d’eux est abattu par un obus allemand. Le pilote étant toujours vivant, Jules et Pierre proposent à Armand d’intervenir. Ce sera de nuit et ceux qui iront le secourir seront tirés à la courte-paille.
Par phibes, le 6 octobre 2016
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782756062877
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Notre avis sur 14-18 #6 – La photo (août 1916)
Toujours dans le concept commémoratif, Eric Corbeyran égraine sa superbe série dédiée à la Grande Guerre. Ce sixième épisode nous renvoie de fait dans la suite des terribles péripéties guerrières vécues par ce groupe d’amis du même village lors de la bataille de la Somme, au mois d’août 1916.
Plutôt que de développer le déroulement historique de ce sinistre et meurtrier affrontement, le récit s’attache à évoquer une fiction très proche de la réalité qui repose sur le quotidien de ces petits soldats non loin du front et aussi sur celui que peuvent vivre ceux qui sont restés à l’arrière des opérations. Ici, Eric Corbeyran s’est surtout focalisé sur Pierre, le mari de Jocelyne, dont le hobby « mécanique » va servir à faire évoluer « l’intrigue ».
Cet album a surtout le gros avantage de se focaliser sur la psychologie des personnages dont certains, à commencer par Pierre, prennent une étoffe ô combien humaine. On sent que le scénariste a souhaité travailler en profondeur les six copains rescapés de Verdun et leur permettre de nous faire partager des moments d’intimités qui mettent en avant leur trouble, leurs convictions ébranlées, leurs aveux.… (les échanges entre Armand et Jules, entre Pierre et Maurice sont exceptionnellement prenants).
En marge de ces épanchements intimistes et empli d’humanité, il y a malheureusement la guerre qui revient sur le devant de la scène via la mission de sauvetage d’un aviateur crashé. Par le biais de ces péripéties, Eric Corbeyran reste sans appel en démontrant que la destinée des soldats ne tient qu’à un fil et qu’elle peut basculer irrémédiablement. L’émotion est donc au rendez-vous et vient conforter adroitement la surprise du prologue du tome 1 (la visite médicale en février 1919).
Pour la partie graphique, Etienne Le Roux aligne inlassablement et rapidement les albums dans une justesse évocatrice toujours aussi remarquable. Assisté par Jérôme Brizard pour les décors et les couleurs, l’artiste traduit, avec une habilité et une émotion confirmées, la guerre dans toute sa « splendeur », à la fois inhumaine, sordide, douloureuse et impitoyable. En particulier, le travail sur les personnages se veut extraordinaire par le fait que leurs expressions multiples nous permettent de ressentir ce trouble profond dont ils sont porteurs et qui touche sans ambiguité.
Un nouveau volet plein de justesse qui agrémente une saga historico-commémorative à posséder urgemment dans sa bibliothèque. Bravo Messieurs les artistes !
Par Phibes, le 6 octobre 2016