14-18
Sur la terre comme au ciel (Juillet 1918)

En avril 1918, dans la vallée de la Somme, les combats aériens auxquels participent les américains se multiplient. Mason fait partie de ces pilotes qui jouent leur vie dans des duels incroyables. Malheureusement, l’angoisse qu’il ressent lorsqu’il est dans les airs l’oblige à recourir à la cocaïne qu’il prend à forte dose. Mais la matière première commence à se faire rare et son état de manque finit par attirer l’attention d’un des pairs Sam. En juillet 1918, Maurice continue à écrire à son amie Nicole sur ce qu’il vit au front et accompagne sa prose de nombreuses esquisses dont il est le créateur. Sans savoir si la nomination de Foch à la tête de toutes les armées va être bénéfique pour le conflit, son contingent avance progressivement à la faveur d’un recul opéré par les allemands, certainement engendré par l’arrivée de troupes américaines. Dans un village en ruine, la troupe tombe sur une jeune fille apeurée que Pierre ramène à son père pharmacien. Ce dernier, en guise de remerciements, lui remet des médicaments dont certains vont intéresser le soldat Sam.

Par phibes, le 4 juillet 2018

Notre avis sur 14-18 #9 – Sur la terre comme au ciel (Juillet 1918)

Avant-dernier épisode de cette belle saga historique, Sur la terre comme au ciel continue à nous conter les terribles mésaventures de ces huit amis d’un même village parti à la guerre. Douloureusement, la bande s’est réduite au fil des tomes, laissant inévitablement les quelques rescapés sur le théâtre des opérations que l’on connaît et qui ne crée guère d’illusions. Cette fois-ci, Eric Corbeyran s’attache, toujours sans perdre de vue ses personnages récurrents, à conter des péripéties qui se veulent vécues par des soldats américains.

De fait, sous le couvert de trois périodes distinctes (entre avril et août 1918 – la dernière se rattachant à la bataille d’Amiens qui marqua un tournant au conflit mondial) les tourments d’un aviateur US en proie à son addiction à la drogue, et au trafic délétère généré par ses pairs sous les yeux de Pierre et de Maurice. Le récit se veut toujours aussi poignant, assurément alimenté par des repères historiques indéniables et de véritables anecdotes d’époque. Le scénariste décrit avec une réelle habilité et émotions la réalité du front grâce à Maurice et ses croquis. Il y dévoile la rencontre des américains et des français au travers de petits témoignages qui se révèlent certes dans leur légèreté mais surtout dans leur authenticité. Les évènements s’enchaînent, chronologiquement et également dramatiquement, via une évocation imparable, qui prend généreusement aux tripes.

Il va de soi qu’Etienne Le Roux reste dans la maîtrise de ce témoignage historique. Epaulé très habilement par Loïc Chevalier, l’artiste dessine la guerre avec une justesse qui fait mouche. Ses personnages transpirent, de par un jeu d’expressions avisé, l’angoisse, l’abattement, l’addiction la plus redoutable.

Sous le couvert d’un premier couverture superbe, une neuvième période du premier conflit mondial toujours aussi remarquablement contée par des artistes dont l’investissement est total. Un nouveau témoignage qui en appelle un dernier qui paraîtra en novembre prochain.

Par Phibes, le 4 juillet 2018

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