3 SOUHAITS
La tombe de Salomon

La tombe de Salomon conclut Trois souhaits, l’oeuvre de Gabella et Martinello.

Le scénariste de La Licorne sait, avec cette série, s’accaparer les mythes et les personnages des Mille et Une nuits. Un univers qu’il mixe à sa façon en nous offrant cette saga en trois tomes.
Quelle excellente idée de nous montrer Ali baba, Saladin et Sinbad alliés pour avoir la tête de Shéhérazade ! Quelle excellente idée aussi d’y mélanger l’histoire et la magie. De placer son récit lors de la période des croisades et d’y mettre des djinns, des démons et autres créatures. Et même des anges ! Gabella nous offre là un troisième tome où il n’existe pas de temps morts. Action, suspense et rebondissements sont les maîtres mots de cet opus. Le final est aussi un grand moment. La dernière case risque de vous bluffer.

Le dessin de Martinello vous en met plein la vue aussi avec des passages superbes et spectaculaires. Il n’hésite pas à jouer sur la palette de couleurs, d’y mettre de nombreux détails pour attirer le regard du lecteur, pour lui offrir une lecture inoubliable.

La tombe de Salomon conclue en beauté le triptyque Trois Souhaits. Mathieu Gabella nous montre ici une nouvelle facette de son talent de conteur. Quand à Paolo Martinello, il s’affirme comme un dessinateur dont il faudra surveiller le travail.
Trois souhaits est une œuvre qui mérite vraiment votre attention et une belle place dans vos bibliothèques. A ne pas manquer !

Par BERTHOLD, le 6 juillet 2013

Après avoir exaucé le deuxième souhait et découvert la cité d’Iram et Sinbad, le Kabyle, devenu un génie, est retourné dans la lampe. En son sein infernal, il y rencontre le père de Sinbad qui a été piégé par son fils. Devenu amnésique, le Kabyle bénéficie de ses enseignements qui vont lui permettre de mieux comprendre l’histoire qui lie Sinbad, Aladin, Ali-Baba et Schéhérazade et d’affronter le dernier souhait. Appelé par ses maîtres, le Kabyle reçoit pour mission d’obtenir la tête de Schéhérazade contre sa libération et celle de ses parents. Pour cela, il se doit d’aller dans la tombe de Salomon, sous la ville de Jérusalem. Pourra-t-il satisfaire ce nouveau souhait et éviter de tomber dans le piège de ses commanditaires ? Est-ce que ses pouvoirs, le rendant très puissant, suffiront à affronter la fameuse courtisane ?

Avec ce troisième et dernier souhait, nous restons dans les ambiances mythiques du fameux conte persan des Mille et une Nuits. Mathieu Gabella en a saisi toute la pureté orientale pour lui donner, dans cette saga, un nouveau visage, moderne, surnaturel et fantastiquement détonnant.

Par ce biais, après un nouveau passage dans la lampe qui nous entraîne dans des évocations infernales, l’ancien hashashin devenu génie, repart dans une nouvelle aventure, sous l’égide d’un ustensile célèbre, la lampe magique, et d’un quatuor de personnages aux patronymes mythiques. Aladin, Ali-Baba, Sinbad et Schéhérazade sont réunis une fois de plus pour nous entraîner dans une quête hors norme enchanteresse, au sein d’un double monde partagé entre deux visions, l’une normale, l’autre plus monstrueuse. Grâce à ce postulat que Mathieu Gabella a, grâce son inventivité qu’il a mise à profit par ailleurs dans la série La Licorne, porté à l’extrême, le lecteur se voit happé dans une excentricité orientale où se croisent des êtres mythologiques surpuissants, des golems, des djinns, dotés de pouvoirs destructeurs cataclysmiques.

La quête (la troisième) qui s’ensuit donne l’occasion de clore une aventure fortement époumonante, au gré d’un déroulement un tantinet alambiqué. Ce dernier souhait permet d’apporter des réponses quant au lien qui unit les quatre protagonistes et de découvrir le fameux pouvoir de la lampe et son histoire sous le couvert biblique de Salomon. De même, il vient camper la nature du puissant Kabyle, dans sa soif de violence, de liberté et de sagesse.

On ne pourra qu’être abasourdi par le travail graphique. Paolo Martinello excelle une fois encore dans la façon de mettre en image le récit de son scénariste. A n’en pas douter, ce dernier se meut dans un univers pictural chaleureux, remarquablement lumineux, coloré et pointu. Il démontre la justesse de son trait usant d’une harmonie bien ensorcelante et d’une recherche de détail impressionnante. Ses visions du monde des Djinns sont pour le moins ahurissantes de par leur complexité et leur monstruosité.

Une fin d’aventure sublime, bien inspirée des Milles et Une Nuit, pleine d’énergie à revendre et totalement dépaysante. La couverture indiquant la fin d’un cycle, il est fort à penser que le Kabyle n’a pas terminé de nous ensorceler.

Par Phibes, le 9 juillet 2013